La Région divise son aide au festival du court métrage : le président réagit
« Le festival du court métrage de Clermont-Ferrand, succès à la fois professionnel, public et populaire, deuxième festival de cinéma français en termes de nombre d'entrées et œuvrant parmi les plus importantes manifestations dédiées à l'émergence cinématographique au monde, vient de perdre plus de la moitié de sa subvention 2023 attribuée par le conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes.
Cette baisse touche en premier lieu notre association, qui comme tous nos amis et collègues acteurs et actrices culturels, vient de traverser une crise sans précédent et affiche pour 2022 un déficit menaçant. Ces difficultés et ce qu'elles présagent quant à l'avenir de notre manifestation, tous nos partenaires publics en ont été avertis, y compris la Région AURA. Nous ne comprenons pas cette décision, dont les motivations restent floues et sur lesquelles nous n'avons pu dialoguer avec l'ensemble de nos élus régionaux référents.
Cette baisse impacte tout un territoire qui profite chaque année de plus de 11 millions d'euros de retombées économiques directes avec la tenue du festival et de son Marché du Film Court qui attirent des milliers de professionnels venus du monde entier. Des dizaines d'hôteliers, de restaurateurs, de commerçants, tous les prestataires avec lesquels nous travaillons, sur l'ensemble du territoire régional, et des dizaines de personnes que le festival embauche chaque année.
Cette baisse affecte un public et les citoyens qui le composent. Un public nombreux (plus de 160 000 entrées pour le festival en 2023), mobilisé, comptant aussi bien des écoliers, des collégiens, des lycéens, des étudiants, des ouvriers, des cadres, actifs ou retraités. Un public venu des villes et des champs. Notre festival est un évènement pour tous, et l'a toujours été.
Cette baisse menace tout l'écosystème du court métrage et plus largement de l'émergence cinématographique que notre festival et notre Marché du Film Court accompagnent depuis plus de 45 ans. C'est un maillon clé de l'industrie du cinéma française, européenne et internationale qui est touché.
Cette baisse vient s'ajouter à l'incertitude qui pèse toujours sur notre bureau d'accueil des tournages, créé il y a plus de 25 ans par notre association et qui pourrait lui aussi disparaître d'un revers de subvention. Cette baisse altère également d'autres acteurs culturels des territoires, touchés par d'importantes baisses de subventions ces derniers mois, notamment des festivals de cinéma amis comme Plein la Bobine ou le festival du court métrage en plein air de Grenoble. Nous sommes avec vous.
Cette baisse nous met finalement dans une situation dangereuse qui pourrait à court terme signer la fin du festival et celle de notre association.
Nous remercions chacun de vous, qui avez déjà exprimé votre soutien : cinéastes, producteurs et productrices, groupements professionnels, diffuseurs, public d'hier et d'aujourd'hui. Vous nous êtes tous indispensables. Nous en appelons au soutien et à la mobilisation de tous et toutes, du public, de la profession, de nos partenaires privés et publics, du CNC et du ministère de la Culture, pour défendre tout ce que cette baisse menace, pour nous et pour les autres.
Sauve qui peut. Toujours. »
Lettre d'Éric Roux, Président, et l'équipe de Sauve qui peut le court métrage.
A propos de la réduction des aides au Court Métrage, « Sauve qui peut » justement doit s’interroger sur les moyens de devenir pérenne. Existent--ils des comptes certifiés à la disposition du citoyen, plus précisément au contribuable auralpin? Question: Les éventuels commissaires aux comptes expliquent-ils aux entrepreneurs de spectacles les contenus de la loi de Baumol?
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