Le Parc des Volcans, terre de pollinisation
Le muséum Lecoq présente une exposition itinérante conçue par le Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne sur la pollinisation. Elle présente l'interaction, équilibre si fragile, entre la diversité des pollinisateurs sauvages et leurs espaces naturels.
Avec plus de 2 400 espèces inventoriées, le Parc des Volcans d'Auvergne abrite une grande variété de pollinisateurs. Scarabées, mouches, papillons ou autres abeilles sauvages sont autant d'indispensables petits transporteurs de pollen entre les plantes.
Cet incroyable travail de pollinisation - système de reproduction clé d'un grand nombre de végétaux - bénéficie également aux humains pour la santé, l'alimentation, les matériaux ou la beauté des paysages.
Pédagogique et photographique
À partir d'une synthèse des connaissances réalisée par la Société d'histoire naturelle Alcide-d'Orbigny dont les collections du muséum, elle apprend à connaître cette grande famille des pollinisateurs en parcourant les prairies, les forêts, les milieux humides ou les villages du Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne et sensibilise aussi aux actions menées pour les préserver. Avec 10 panneaux pédagogiques avec près de 42 photographies de paysages et pollinisateurs, elle est enrichie pour l'occasion de spécimens des collections du muséum : maquettes tactiles de grains de pollen, boîtes d'insectes à observer (papillons, bourdons, abeilles solitaires, syrphes...), tronc d'arbre avec rayons de cire, cadres de ruches cirés contenant pollen et miel, maquette d'abeille, planches d'herbier avec fleurs et fruits, pollen de diverses couleurs... Un livret-jeu accompagne la visite pour s'intéresser en famille aux milieux naturels.
Services mutuels
Les plantes immobiles ont besoin de l'intervention d'un tiers pour assurer leur reproduction. Il existe trois types de transporteurs de pollen : l'eau, le vent et les animaux. Ces derniers pollinisent, dans le monde, 88 % des plantes à fleurs.
En France, seuls les insectes assurent la pollinisation. En venant se nourrir, ces insectes transportent des grains de pollen qui s'attachent à leur corps puis se déposent sur une autre fleur. Indispensables à la reproduction des plantes, ces échanges le sont tout autant pour l'alimentation, la santé, l'activité économique des humains ainsi que pour la beauté des paysages.
Le déclin des pollinisateurs fragilise les milieux naturels, et les rend plus vulnérables aux perturbations environnementales et climatiques.
Famille
Ils sont essentiels et pourtant menacés : ainsi près de 45 % des bourdons et des syrphes en Europe, 19 % des papillons en France, 43 % des coléoptères en région Auvergne-Rhône-Alpes. Les pollinisateurs représentent sur le Parc, 20 % des espèces de France métropolitaine, dont près de 100 espèces rares et menacées.
La pollinisation par les insectes n'est assurée qu'à 15 % par l'abeille domestique. Pour polliniser nos plantes, c'est l'ensemble des quatre grands groupes d'insectes qui doit participer, qu'ils soient sauvages ou domestiqués par l'homme, comme l'est l'abeille des ruches.
Au sein du Parc, la quasi-totalité de ces milieux se compose de prairies permanentes, qui bénéficient d'une diversité floristique caractéristique des sols volcaniques, rares en Europe. Ces milieux sont favorables aux insectes, petits mammifères et oiseaux. La variété des plantes favorise des animaux en bonne santé. Ils fourniront de la viande, du lait et des fromages de qualité.
L'évolution des pratiques agricoles (intensification de l'élevage, haies raréfiées, drainage, produits chimiques...) complique la vie des pollinisateurs sauvages en abîmant habitat et raréfiant leur nourriture.
Les forêts, pouponnière de pollinisateurs : elles occupent 1/3 de la surface du Parc des Volcans d'Auvergne. Parmi elles, 32 % sont considérées comme anciennes. Elles offrent gîtes aux pollinisateurs, ce qui augmente leurs chances de reproduction.
Les milieux humides, source vitale des pollinisateurs. Le Parc compte 3 400 km de cours d'eau, constituant un réseau hydrographique très dense. Cela assure la survie de centaines d'espèces végétales et animales, dont de nombreux insectes pollinisateurs. Ces milieux remplissent de très nombreux services écologiques essentiels à notre vie. Leur rôle dans le cycle de l'eau prend une valeur capitale, par la régulation des débits, la filtration et l'épuration de l'eau, permettant ainsi de conserver une ressource en eau tant en quantité, qu'en qualité.
Peu urbanisé, le Parc se présente comme une mosaïque de communes comptant peu d'habitants (5 000 habitants maximum par commune). Dans certaines régions, la pratique de l'agriculture intensive transforme les villes en refuges salutaires, grâce à la raréfaction de l'usage des insecticides en zones urbaines, notamment dans les espaces publics. Pour autant, l'expansion urbaine reste néfaste pour les insectes pollinisateurs. Les zones les plus chaudes et les plus imperméabilisées, ne leur permettent pas de se nourrir, se déplacer et se loger correctement.
Et la pollution lumineuse ?
La pollution lumineuse figure en seconde place parmi les causes d'extinction des pollinisateurs, juste après les pesticides. Exposés à ces éclairages, les pollinisateurs modifient leurs déplacements, réduisent le temps consacré à l'alimentation et changent leur choix de partenaire. Cela impacte aussi leur progéniture. 30 à 40 % des insectes qui approchent les éclairages des rues meurent !
Exposition accessible en prêt auprès du Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne. Jusqu'au 14 janvier au Muséum Henri-Lecoq, 15 rue Bardoux à Clt-Fd. 04 43 76 25 60. Infos sur clermontmetropole.eu
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