Bio 63 au soutien des agences de régulation du maintien de la biodiversité et de l'environnement

Samedi 11 janvier près de la Maison de la Culture à Clermont-Ferrand Bio 63 avait organisé un rassemblement pour mieux expliciter ses positions, discuter et répondre aux questions à côté des locaux de la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement).

Si Bio 63 avait choisi ce lieu de rendez-vous, ce n'est pas par hasard. La DREAL avait été attaquée en novembre 2024 par certains membres de la FNSEA et certains membres des Jeunes Agriculteurs du Puy-de-Dôme.

Bio 63 dénonce fermement les destructions, menaces et violences verbales de la part des syndicats majoritaires à l'encontre des administrations, agences, associations (DREAL, FNE, LPO, CEN, OFB, AELB, ARS...) qui œuvrent en faveur de la santé environnementale et pour la biodiversité animale ou végétale.

Dans un contexte où politiques comme membres de l'Office français de la biodiversité (OFB) enchaînent les déclarations plus que maladroites. La "police de l'environnement" avait été critiquée par le 1er ministre François Bayrou alors que sur France Inter, un agent de l'Office français de la biodiversité a comparé les agriculteurs se plaignant des contrôles de cette police de l'environnement aux trafiquants de drogue... Tout ça ne va pas vers l'apaisement...

Dans ce contexte, Bio 63 a voulu communiquer sereinement. Ce réseau bio salue le travail, l'engagement - bénévole ou professionnel - des personnes au cœur de ces organisations environnementales et il s'est rassemblé pour faire cesser ces agressions et pour affirmer son soutien indéfectible à ces structures qui sont souvent des partenaires dans des projets.

"L'agriculture et la biodiversité, sont de même importance pour la population française ! Ce modèle doit être le cap expliquait Bio 63. L'agriculture conventionnelle doit continuer une transition vers une politique alimentaire durable. Les agences (OFB, DREAL, Agence Bio, ANSES, INRAE...) sont présentes pour accompagner les producteurs sur ce chemin de progrès pour la santé de nos concitoyens et de l'environnement. Nous condamnons vivement les dégradations et prises à partie de ces agences par certains syndicats agricoles et leurs relais. Depuis plus d'un an, elles sont la cible d'une importante campagne de dénigrement injuste, qui représente une intimidation pour leurs salariés."

Les urgences environnementales imposent un changement radical de modèles agricoles et l'agriculture biologique fait partie de la solution. La démarche biologique est une agriculture d'avenir.

"La question des normes et de leur application peut être discutable et optimisable mais il est grave et indécent de rendre responsable l'écologie des maux de l'agriculture expliquaient Maud Sampieri, productrice bio en petites productions végétales, administratrice de Bio 63, membre de la commission " durabilité " et Nathanaël Jacquart, maraîcher bio, co-président de Bio 63. Les acteurs de la bio honorent avec gratitude la biodiversité car la nature c'est tout simplement leur outil de travail. Ainsi ils prennent grand soin des milieux naturels qui l'abritent. Parce que le Vivant, la biodiversité, la santé des écosystèmes sont le fondement d'une agriculture saine et abondante. Il semble essentiel que les paysannes et paysans bio se rassemblent autour de cette cause."

Avenir

L'AB c'est un mode de production basé sur le respect des cycles naturels, la prévention, l'interdiction des engrais et pesticides de synthèse ainsi que l'absence d'OGM.

Selon le rapport ITAB, on trouve 32 % d'espèces animales et végétales en plus sur les parcelles bio.

D'après l'ANSES, à cause de l'agriculture intensive, ⅓ de l'eau consommée en France n'est pas conforme car on y trouve des traces de pesticides de synthèse, et que d'après l'INSERM, ces derniers menacent la santé humaine car ceux-ci sont responsables de 6 pathologies graves liées à l'exposition professionnelle (lymphome, myélome multiple, cancer de la prostate...).

L'agriculture biologique est aujourd'hui plébiscitée par les jeunes qui souhaitent s'installer en agriculture. 30 à 50 % des futurs agriculteur-ices veulent s'orienter sur la bio.

Soutien de l'État ?

"L'agriculture biologique attend un soutien ferme pour continuer de produire une alimentation saine pour tous grâce à des pratiques respectueuses envers le vivant rappelait Bio63. Nous demandons un soutien franc de l'État dans la loi d'orientation agricole (LOA) qui devait passer devant les sénateurs en janvier, une inscription d'un soutien à l'installation en bio, d'accompagnement à la conversion vers l'AB et un enseignement de l'AB et de ses pratiques dans toutes les formations agricoles et le doublement des surfaces bio en 6 ans pour atteindre 21 % en 2030 grâce aux bons outils de politiques publiques et la priorisation d'une bio locale en appliquant notamment la loi EGALIM imposant 20 % de bio dans la restauration collective ; accompagnement compétent sur la bio lors de l'installation grâce à une gouvernance transparente et démocratique du futur service public de l'installation-transmission " France Services Agriculture " (fin de l'hégémonie d'un seul syndicat et de son modèle agricole)."

L'Agriculture Biologique a su créer son propre marché qui atteint aujourd'hui plus de 13 milliards d'euros. Elle a aussi su convaincre les agriculteurs puisque plus de 16 % des fermes françaises sont en bio.