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Immobilier, 2024 année noire

09h14 - 05 mars 2025 - par Info Clermont Métropole
Immobilier, 2024 année noire
Philippe Vigneron, président de l'Observatoire évolutif immobilier local (ŒIL) d'Auvergne à droite avec le cabinet Adéquation. - © GB

L'Observatoire évolutif immobilier local (ŒIL) d'Auvergne organisait son bilan annuel le mardi 25 février dans l'auditorium du Crédit Agricole Centre France.

L'œil Auvergne a été créé en 2010, sur une initiative des promoteurs de la chambre régionale Auvergne de la FPI. Leur volonté était de disposer d'un outil macro-économique fiable et efficace permettant d'observer le marché de la promotion de logements collectifs et individuels groupés neufs.

Ils ont été ensuite rejoints par d'autres promoteurs privés, des promoteurs d'accession sociale, mais aussi des partenaires privés et l'agence de l'habitat Auvergne.

Le périmètre d'intervention couvre depuis 2017 les 4 départements de l'ancienne région Auvergne (Allier, Cantal, Haute-Loire, Puy-de-Dôme), avec un regard plus approfondi sur la métropole de Clermont-Ferrand.

Le secteur du logement neuf a connu une année catastrophique à cause notamment de l'explosion du coût des chantiers et de la baisse du pouvoir d'achat. L'Observatoire évolutif immobilier local (ŒIL) d'Auvergne a dressé le bilan de cette année à oublier le 25 février dernier.

Philippe Vigneron, son président, avait ainsi donné rendez-vous aux professionnels de l'immobilier et élus à l'auditorium du Crédit Agricole Centre France.

Tous les acteurs de l'habitat local étaient réunis mais aussi de nombreux élus pour échanger, faire le bilan et essayer de trouver des solutions au niveau local dans un premier temps pour rebondir.

Baisse des mises en chantiers

Pierre-Yves Desgouttes, directeur régional d'Adéquation et Marie Athier, consultante senior dans ce même cabinet d'études ont présenté les bilans chiffrés sur grand écran.

En 2024, 59 014 nouveaux logements ont été mis en vente en France, soit 29 % de moins que l'année précédente et presque moitié moins qu'en 2022.

Les autorisations et les mises en chantiers ont connu une baisse de 13 %, le chiffre le plus bas depuis 1950.

En Auvergne, les mises en vente ont baissé de 62 % par rapport à 2023, 520 logements neufs étaient disponibles, soit une baisse de 46 %. Cependant, les réservations de logements résistent. Même constat dans la Métropole clermontoise avec une baisse de l'offre de logement neuf alors que les ventes ont progressé de 21 %.

« Nous produisons des logements trop chers pour nos clients, pour trois raisons décryptait Pierre-Yves Desgouttes. Le prix du foncier ne baisse pas. Il y a aussi l'augmentation des coûts de construction. Pour finir, la part consacrée aux logements sociaux est achetée à un prix qui est parfois tout juste équivalent au coût des travaux. Il va falloir travailler sur ces trois sujets pour essayer de résoudre les problèmes. »

221 logements ont été retirés de la commercialisation par les opérateurs en 2024. C'est révélateur d'une inquiétude.

Une offre en baisse de 60 % sur un an représente un stock d'une année de commercialisation.

« De 1954 à 2024, la France est passée de 42 à 66 millions d'habitants, les foyers sont passés de 3,4 personnes à 2,1 personnes expliquait Philippe Vigneron. La natalité est en berne, mais pour autant 350 000 à 500 000 personnes viennent vivre sur territoire national chaque année. Et pourtant, si 279 000 logements ont été construits en 1954, 260 000 à peine seront lancés en 2024. On appelle ça une crise immobilière... Bien plus qu'une crise immobilière, il y a un enjeu sociétal derrière ces chiffres. »

Les mesures inscrites dans le budget de l'État pour 2025 pourraient permettre de relancer l'achat de logements chez les particuliers, sans atteindre toutefois des sommets. Un redémarrage pourrait provoquer aussi des hausses de prix.

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