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Pour les arbitres aussi l'ASM fait confiance à la jeunesse et à la formation

08h26 - 29 novembre 2023 - par Guillaume Bonnaure
Pour les arbitres aussi l'ASM fait confiance à la jeunesse et à la formation
Savinien Bauvy, 19 ans, est au sifflet lors des entraînements de l'ASM.

Le PERF Arbitrage est la branche formation de haut niveau de jeunes arbitres de l'UCA. En lien avec la FFR et l'ASM, elle permet à des arbitres comme Savinien Bauvy d'intégrer les équipes du club afin de s'entraîner à arbitrer.

Sur la pelouse du centre d'entraînement de l'ASM, un homme en noir sort du lot au milieu des colosses clermontois. Savinien Bauvy, arbitre de 19 ans en formation au PERF Arbitrage de l'Université Clermont Auvergne officie lors des séances d'entraînement des Jaune et Bleu toute la saison.

Le Pôle universitaire d'expertise de recherche et de formation dans l'arbitrage est la branche formation de haut niveau de jeunes arbitres de l'UCA. En lien avec la FFR et l'ASM, elle permet à plusieurs arbitres d'intégrer les équipes du club afin de s'entraîner à arbitrer. Cette formation est aussi destinée aux arbitres de handball et de football. Comme Savinien Bauvy, qui arrive de Montpellier et est étudiant en licence d'Histoire, ils viennent de toute la France pour suivre ce cursus.

« Lors de ma première année à l'UCA j'ai eu la chance d'être avec le staff Crabos de l'ASM et sur cette seconde année j'arrive avec les pros explique l'arbitre en formation. C'est ma 6e saison en tant qu'arbitre, j'ai commencé en U14 et c'est en cadet que j'ai pris ma licence arbitre. Je suis arbitre de niveau 4, le niveau le plus élevé en théorie et après il y a la pratique pour faire ses preuves. Un arbitre est constamment en formation. »

Alors que les clubs professionnels recrutent d'anciens arbitres pour avoir une expertise (Romain Poite à Toulon, Laurent Cardona à Bordeaux...), l'ASM a préféré miser sur la formation, encore une fois, et sur des arbitres en devenir.

C'est le PERF Arbitrage qui met en relation les jeunes arbitres et le club. L'ASM a fait une demande pour avoir un arbitre aux côtés des joueurs et du staff dès le début de saison. « Je n'avais rien de prévu, j'étais libre et cela m'intéressait énormément de voir l'autre côté explique Savinien. J'en avais parlé avec Romain Eymery mon prédécesseur. »

Présence arbitrale

Aujourd'hui, il fait un peu partie de l'équipe. « J'ai commencé cet été lors du stage de juillet. Le mardi toute la journée et le jeudi après-midi je suis avec l'équipe. Les joueurs sont habitués, mon rôle c'est d'accompagner les joueurs dans la préparation de leur semaine, pour qu'ils soient dans les meilleures conditions en match. Pour cela, il faut qu'ils retrouvent la même présence arbitrale. Je ne leur dis pas ce qui va ou ne va pas, c'est le rôle des entraîneurs. Moi j'apporte une présence nécessaire au match du week-end, ils entendent un homme qui leur dit de reculer ou de lâcher le ballon... Les coachs cherchent des choses à l'entraînement et si je commence à siffler comme en match, tout ne pourra pas se faire. »

Pour des raisons de confidentialité, les arbitres en formation ne connaissent pas le programme des entraînements. « Je prends les informations avec Frédéric Charrier et Julien Laïrle le jour même. Ils me disent ce qu'ils attendent de moi et ils en discutent. Cela me permet d'arriver avec moins d'a priori. J'ai les grandes lignes et j'improvise comme pendant un match. »

Le dimanche, Savinien arbitre des matches amateurs en Occitanie et la semaine des professionnels. Les différences techniques et physiques sont forcément très grandes, les chocs aussi. Donc attention au placement... « Ce qui est impressionnant c'est la rapidité d'exécution mise par les joueurs, même à l'entraînement. »

Inspiré par les hommes au sifflet quand il regardait les matches à la télé, Savinien peut arbitrer toutes les catégories d'âge et n'a pas peur de diriger des joueurs de haut niveau, parfois internationaux.

Donnant donnant

« Les joueurs me demandent des informations et ils les transforment en technique. Ils veulent des précisions sur l'application de la règle. J'analyse aussi les vidéos des matches. J'espère que cela leur apporte, que cela leur permet de progresser. Moi, en tout cas, cela me permet de progresser et d'être meilleur car le secteur professionnel est un objectif difficile à atteindre. Il y a beaucoup de prétendants et peu de place. Être avec l'ASM pendant cette saison me permet de toucher du doigt le secteur pro. Il y a une grosse concurrence. »

Aujourd'hui, Savinien ne se projette pas plus loin que sa 3e année de licence d'Histoire et sa 3e au PERF Arbitrage. Il ne brûle pas les étapes. Aux côtés d'arbitres de handball et de football, les arbitres du ballon ovale s'enrichissent aussi.

« Avoir ce dialogue avec les arbitres d'autres disciplines, c'est possible grâce au PERF Arbitrage concluait Savinien. On a la chance d'avoir un très beau sport aujourd'hui. Être arbitre de rugby à notre niveau, c'est une chance, il faut en profiter. L'arbitre accompagne le jeu. L'arbitrage, c'est un sport à part entière. On a des quotas physiques, beaucoup de choses à intégrer, ce que les gens méprisent souvent... Mais c'est un vrai sport. »

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