« Pature Massif Central » : pour la défense d'un élevage durable et moderne 

Alors que les Nations Unies proclament 2026 année internationale du pastoralisme et des pâturages, le SIDAM (Service interdépartemental pour l'animation du Massif central) lance le projet « PÂTURE, notre élevage c'est (déjà) le futur ».

Ériger l'élevage à l'herbe pratiqué dans le Massif central comme une pratique agricole d'avenir, viable et durable, c'est une volonté. Ce modèle agricole d'exception, pratiqué par près de 75 000 éleveurs au cœur de la plus grande prairie du continent européen, a toute sa place dans les modèles agricoles modernes. Bienfaits environnementaux, attractivité touristique, vitalité économique, derrière l'élevage à l'herbe c'est une véritable dynamique territoriale qui se dessine, via cette activité structurante de la vie des territoires.

À l'initiative des 16 Chambres d'agriculture du Massif central, via le SIDAM, ce projet original et innovant entend défendre et valoriser l'élevage à l'herbe en modèle exemplaire.

DES APPORTS MASSIFS

Dans le Massif central, l'élevage à l'herbe est une pratique agricole capable de répondre aux différents enjeux de souveraineté alimentaire, de lutte contre le changement climatique, de protection de la biodiversité et d'animation des territoires ruraux. Les contributions de l'élevage herbager sont indispensables à la société. Sans les ruminants, les territoires ruraux seraient bien différents de ce qu'ils sont aujourd'hui.

- La prairie, un puits de carbone : les espaces en herbe sont capables de stocker 80 tonnes de carbone par hectare. Soit autant de carbone stocké que dans un sol sous une forêt.

- Des paysages maintenus ouverts : l'élevage herbager façonne le paysage du Massif central, lui donnant l'alternance de forêts et de prairies.

Ces paysages emblématiques sont sources d'attractivité touristique.

- Des territoires ruraux vivants : Les exploitations de ruminants alimentent des bassins d'emploi. Garder ce tissu économique actif, c'est favoriser l'installation d'habitants, l'existence de commerces, d'écoles, de services... En bref : dynamiser tout un territoire.

- Limiter les risques climatiques : en réduisant l'embroussaillement de zones à risque d'incendies, les ruminants améliorent la résilience de nombreux territoires face aux aléas climatiques.

Tous ces éléments ne sont qu'un aperçu de l'étendue des services rendus de l'élevage herbager. Quelques apports non exhaustifs : la transformation des produits de l'élevage valorisant des filières de qualité (AOP, IGP), la préservation de traditions ancestrales comme la transhumance, de races ou encore de savoir-faire précieux sans oublier la protection de la souveraineté alimentaire du pays.

Le Service interdépartemental pour l'animation du Massif central (SIDAM) est un organisme inter-établissement du réseau des Chambres d'Agriculture du Massif central. Il regroupe 16 Chambres départementales  et la Chambre régionale d'Agriculture de Bourgogne pour le Morvan. Il effectue également un travail d'observatoire des évolutions de l'agriculture et une veille réglementaire continue pour l'adaptation des politiques publiques favorables au Massif central.

« Nous voulons créer une prise de conscience sur l'importance du maintien de notre élevage à l'herbe explique Bruno Dufayet, éleveur dans le Cantal et président de l'APRAMAC (Association pour la promotion de l'Agriculture du Massif Central). Derrière nos ruminants se trouve le maintien de nos prairies. Cet » or vert « est une richesse pour nos territoires, un formidable réservoir de biodiversité et un excellent amortisseur climatique. Sa préservation est en lien étroit avec l'élevage de demain. Que ce soit avec les pratiques mais aussi le renouvellement des générations. Ces 10 dernières années, on compte en moyenne 1 installation pour 2 départs à la retraite. Pour faire perdurer l'excellence de notre élevage, nous avons besoin du soutien de tous ! »

L'élevage herbager du Massif central en 5 chiffres : 75 000 éleveurs ; 38 379 exploitations (en 2020) ; 34 000 km2 de prairie, soit 1/3 de la prairie française ; 85 % de la surface agricole utile du MF est dédiée à l'élevage d'herbivores et 2/3 aux élevages de ruminants (35 % bovins viande, 13 % ovins caprins, 10 % bovins lait et 4 % bovins mixtes).