Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand : les femmes à l'honneur

La 46e édition du festival international du court métrage se tiendra du 2 au 10 février. Les compétitions nationale, internationale et labo seront accompagnées d'une rétrospective thématique et de séances focus sur une zone géographique.

Après la rétro Libido et les programmes taïwanais en 2023, le festival mettra à l'honneur les femmes, devant et derrière la caméra en 2024.

Le public du festival a pour habitude, chaque année, d'embarquer pour un voyage vers un pays à travers une rétrospective géographique. Clermont-Ferrand étant candidate pour être Capitale européenne de la Culture en 2028, le festival se met également à l'heure européenne et rentre dans la danse. Ce n'est donc pas un pays mais un continent entier que propose de parcourir ce focus 2024. La rétrospective thématique est consacrée aux figures féminines fortes, il sera donc question de l'Europe au féminin en 2024 !

22 films, 24 réalisatrices, 25 pays. Les plus attentifs remarqueront que le Royaume-Uni et la Suisse sont venus s'ajouter aux 20 pays membres de l'Union européenne présents dans ce focus.

Ce n'est pas une Europe politique ou une Europe géographique que le festival a choisi de mettre à l'honneur cette année, mais une Europe culturelle.

RÉTRO

Insoumises - portraits de femmes indociles : avec cette rétrospective, le festival défend l'envie de montrer des portraits de femmes fortes au cœur des films, loin des figures de ménagères ou femmes-objets.

Ainsi, de nombreuses thématiques seront abordées : la sororité sera au cœur de nombreux courts métrages, en tant que rapport égalitaire, outil de puissance et de ralliement comme dans le plus ancien film de cette sélection avec un documentaire fondateur et précieux document d'archive, « Y a qu'à pas baiser » réalisé par Carole Roussopoulos en 1971.

Il sera aussi question d'émancipation, celle qui passe par le corps, sa découverte et sa réappropriation. Les films L'Amérique de la femme et Kleptomami, aborderont ces thèmes chacun à leur manière puisqu'il sera question de libérer la parole autour de la sexualité ou d'évoquer les invasions physiques et autres injonctions de la maternité.

Les femmes nées dans la mauvaise enveloppe seront représentées également tout comme celles qui s'approprient pleinement leur corps pour en vivre : les travailleuses du sexe.

Présenter des portraits de femmes passera aussi par aborder ce qui les contraint, car même si ce corpus comprend une majorité de figures positives et battantes, nous n'oublions pas celles pour qui le combat semble encore impensable. Comme les nageuses iraniennes de Beach Flags, la petite Aïda, de Maman(s), ou encore l'héroïne de Egùngùn qui a fait le choix de partir pour enfin devenir elle-même.

Le film Olla (couronné de trois prix en 2020 dont le grand prix national) auréolera cette galerie de personnages à travers une émancipation fulgurante, réjouissante et explosive de sa protagoniste.

Entrez dans le bal des ardentes, voici les portraits de femmes en feu.

Programmes

Polar : Dans l'esprit de la rétrospective thématique, ce programme polar présentera cinq films portes par des protagonistes féminines des quatre coins du monde.

Décibels : Des programmes pour contenter et rassembler les amateurs de musique et de cinéma. Inventivité, poésie et précision technique sont au cœur de ces créations.

Bloody girls : Cette séance offrira une sélection de films sanglants : pour les fans de sensations. Finie, la figure de la jeune fille innocente : cascade d'hémoglobine en vue, l'heure de la vengeance a sonné !

Collections : l'agence du court métrage fête ses 40 ans. Dans le cadre des 40 ans de l'Agence du court métrage, nous avons, dans l'esprit de la rétrospective thématique, imagine et co-construit un programme de 5 films autour de portraits féminins forts.

Court d'histoire : La lutte exemplaire des ouvrières de LIP

Court d'Histoire c'est : une projection unique, accompagnée d'une conférence.

Cette année Court d'Histoire abordera la lutte exemplaire des ouvrières de Lip, dont nous célébrons cette année le 50^e anniversaire de la grande grève de 1973, avec deux films de la réalisatrice militante suisse Carole Roussopoulos.

Hélène Fléckinger, historienne du cinéma et de la vidéo légère, maîtresse de conférences en études cinématographiques à l'Université Paris 8, donnera une conférence à la suite de la projection.

Et aussi...

De nombreuses activités et rencontres seront organisées autour des thématiques : des expositions, une programmation 100 % féminine pour une soirée-concert au Dark Lab, des tables rondes, un forum associatif composé d'associations clermontoises féministes et solidaires de la cause des femmes, des cours de self-défense, une projection de long métrage accompagnée par sa réalisatrice, des séances de dédicaces à la librairie Les Volcans...

Infos à retrouver sur https://clermont-filmfest.org/