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Chantal Ladesou : « Je suis heureuse quand je vois une salle rire, cela me rend joyeuse »

06h21 - 05 décembre 2023 - par Guillaume Bonnaure
Chantal Ladesou : « Je suis heureuse quand je vois une salle rire, cela me rend joyeuse »
 Chantal Ladesou et Dominique Daguier (© Jean-Louis Fernandez).

Le dimanche 10 décembre à 17 heures à la Maison de la Culture, Chantal Ladesou, l'une des humoristes préférées des Français, fera feu de tout bois dans la pièce de boulevard « 1983 ». Entretien avec la « reine du boulevard ».

Qu'est-ce qui vous a attiré dans cette nouvelle pièce ?

C'est une pièce de boulevard originale, assez étonnante car elle dépasse tous les ressorts des pièces de boulevard classiques. C'est une femme grande créatrice de mode qui n'a plus d'idées malgré son succès planétaire. Un jour elle s'enferme dans sa maison avec son assistant qu'elle va martyriser car elle est très cruelle, comme toutes les femmes de la mode très haut placée. C'est un peu « le diable s'habille en Prada » vous voyez. Elle ne va rien trouver et cela la rend folle. Elle reste presque 40 ans enfermé et un jour une jeune fille lui dit qu'elle adore ses collections et voudrait la remettre dans la lumière. Elle lui présente une influenceuse et c'est le choc des deux cultures, de deux univers qui va faire des étincelles. C'est sur la nostalgie des années 80, sur les nouvelles technologies... Cela parle à plusieurs générations, aux jeunes comme aux plus âgés. C'est très fédérateur.

Vous avez cette nostalgie des années 80 qui était très féconde au niveau de l'humour ?

Peut-être que l'on a moins de liberté qu'avant. Tout est décortiqué avec les réseaux sociaux, le moindre mot est mal interprété, il faut faire très attention. Il y avait plus de libertés dans les années 80, un mot passait et puis voilà, il passait. Maintenant il faut faire attention à tout. La scène, le théâtre, c'est le dernier rempart, le dernier endroit de liberté totale. Sur scène on peut tout se permettre, on peut dire des choses, cela passe.

C'est un vrai flashback dans les années 80 ?

Les costumes sont très beaux, ils sont faits sur mesure par un grand costumier, Michel Dussarat. Les gens aiment voir de beaux décors, de beaux costumes dans le théâtre de boulevard. Cela fait partie du jeu. Les costumes avec de larges épaules et la taille fine, cela revient lors des défilés. La mode, cela tourne. C'est un éternel renouvellement. Les décors sont voyants, avec de la couleur, comme dans les années 70. Les gens se retrouvent dans un décor hallucinant, ils reviennent en arrière. Les gens ne regretteront pas de venir, ils nous remercieront à la fin.

Qu'est ce qui vous plaît toujours dans le théâtre de boulevard ?

Faire rire le public c'est mon ADN. J'ai toujours envie de faire rire le public, de la surprendre. Les choix sont parfois un peu légers mais je suis heureuse quand je vois une salle rire, cela me rend joyeuse. C'est peut-être égoïste mais je suis joyeuse de les faire rire, c'est cet aller-retour que j'aime. C'est pour ça que je choisis toujours la comédie mais si on me propose un rôle plus profond, plus dramatique, je ne dis pas non.

Vous êtes une actrice et une personnalité très aimée des Français. Vous le ressentez ?

Je sens qu'il se passe quelque chose, même si je ne dis rien, il y a une complicité très fugace, je sens cet amour, très fort c'est vrai.

Les Théâtrales proposent différents types de pièces. C'était important d'avoir des pièces plus « légères », plus « populaires » ?

Pascal Legros propose de très jolies pièces, parfois plus intimistes, de jolies comédies... Il fait de très bons choix. Je travaille avec lui depuis longtemps et les gens savent ce qu'ils vont voir. Jean Robert-Charrier qui a écrit et mis en scène cette pièce oscille entre le théâtre subventionné et le théâtre privé. Il a des pièces très éclectiques et c'est cela qui est intéressant car on fait le même métier, même si c'est plus intello de l'autre côté. C'est bien de nous faire croiser ces univers. Il y a deux jeunes femmes, Florence Janas et Mélanie Le Moine qui viennent du théâtre subventionné. Elles découvrent ce théâtre léger, ce théâtre de boulevard et elles trouvent cette liberté totale extraordinaire. Il y a un souffle magnifique, on peut aller très loin.

Parlez-nous un peu de vos compagnons sur scène...

Je joue avec Dominique Daguier mon assistant, avec sa gueule pas possible, il est bien choisi (rires). Il y a aussi ma fille qui joue, Clémence Ansault, qui partage le rôle avec Adèle Royné. Il y a même mon mari Michel Ansault, qui fait un petit rôle. C'est le metteur en scène qui lui a proposé. Mais il meurt au bout de dix minutes, c'est dommage... Quand je suis loin de ma famille, je suis un peu angoissé alors que là on est tous ensemble.

Sans tout dévoiler, à quoi peut-on s'attendre le 10 décembre à la Maison de la culture ?

Si les gens veulent passer une bonne soirée en riant, il faut venir. Le rire ensemble, c'est tellement agréable. Même de l'entendre quand on est sur scène, c'est fabuleux. C'est plus d'une heure et demie de détente, on ne pense plus à rien. Sans réfléchir, on rit.

Réservations www.les-theatrales.com et www.arachnee-concerts.com. 04 73 62 79 00.

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