Thomas VDB : « Entre le compost et Total, s'il y a un match, c'est Total qui gagne »
L'humoriste revient à Clermont-Ferrand pour jouer son spectacle « Thomas VDB s'acclimate » le vendredi 8 décembre à 20 h 30 à la Maison de la Culture. Il tourne en dérision l'éco-anxiété qui nous habite et cela fait du bien. Interview.
Vous aviez déjà joué ce spectacle à La Coopé l'an dernier. Vous revenez dans une plus grande salle pour un spectacle qui marche bien depuis deux ans...
Les retours avaient été très bons. Je suis très heureux avec ce spectacle qui tourne partout depuis deux ans. Je suis très attaché à Clermont-Ferrand, j'y étais très heureux d'y jouer car j'ai été artiste associé de la Coopérative de mai il y a une douzaine d'années. J'ai la chance d'avoir un spectacle qui marche bien partout.
« Je ne parle pas comme un scientifique mais je parle de ma phobie de la chaleur pour parler du climat. »
Il marche bien car comme vous, on est plusieurs à être préoccupé par l'avenir de notre planète ?
J'espère qu'il marche bien parce qu'il est drôle (rires). Malgré l'angoisse que je mets dedans, je me suis efforcé que cela soit drôle. Je ne voulais absolument pas que cela soit moralisateur même avec un sujet comme le climat. Je ne parle pas comme un scientifique mais je parle de ma phobie de la chaleur pour parler du climat. C'est un point de vue très subjectif. Il paraît que quand j'aborde les choses qui me font peur, j'ai une façon d'en parler qui fait rire les gens. Cela ne marche pas avec tous les sujets d'actualité et en ce moment c'est casse-gueule. Il y avait quelque chose de marrant à exploiter avec l'éco-anxiété et la néoruralité. Je parle aussi de moi, qui aie quitté Paris pour revenir vivre à la campagne. À la base j'ai grandi en Normandie et en Touraine. J'adore la campagne mais je ne sais pas faire pousser de légumes. En revenant à la campagne depuis sept ans je voulais faire mon potager mais il y a des légumes que tu ne peux pas faire pousser à côté d'autres sortes...
C'est pire quand on est père de famille ?
Oui la paternité n'a pas arrangé cette angoisse c'est sûr. Quand on a deux enfants, en bas âge, c'est forcément angoissant de regarder l'avenir comme il se présente aujourd'hui. Maintenant, on s'efforce qu'il y ait de la joie partout et le plus souvent possible.
« Je n'ai jamais rêvé d'être écolo mais je le suis devenu car je n'ai pas l'impression qu'on ait le choix »
Est-ce que ce spectacle a évolué depuis deux ans ?
Il a évolué mais en même temps, la mécanique du spectacle est très ficelée. Il n'y a pas beaucoup de places pour l'improvisation mais il se passe beaucoup de choses avec le public. Je ne peux pas trop m'éloigner de ce fil rouge car le moteur tourne bien. Il ne faut pas casser l'équilibre même si cela reste une sorte de stand-up. C'est un spectacle sans artifice, nature, je suis juste habillé d'une façon différente pour l'occasion.
Vous faites attention à votre empreinte carbone sur votre tournée ?
Je ne prends que le train ! Je n'ai pas le permis car j'ai la phobie de la voiture. Cela me met en état de panique car j'ai peur de l'accident. Le train c'est moins polluant mais c'est plus cher. Les prix sont complètement fous. C'est une phobie de l'accident avant d'être un souci pour le climat. C'est un mélange des deux. Avant de me rendre compte que les voitures étaient nocives pour le climat, j'avais déjà peur en voiture. En plus, j'ai aussi peur de l'accident en avion. Toutes ces raisons s'empilent. Parfois il y a des bruits bizarres aussi dans le train. Si je dors, je peux facilement avoir une petite bouffée de chaleur en me réveillant (rires).
Sans tout dévoiler, sur quels clichés vous jouez ?
C'est vraiment sur la campagne, comme essayer d'utiliser son jardin... Je me moque de ça. Les gens qui me connaissent savent que je ne suis pas un gars à fond dans le jardinage sinon j'en aurais déjà parlé avant... Je parle des contradictions devant lesquelles tu te retrouves quand tu as décidé d'être écolo. On te dit : « Tu es écolo mais tu as un smartphone ! » Cela marche pour tout le reste : tu es écolo mais tu as une voiture ! Quand j'ai grandi, je n'ai jamais rêvé d'être écolo mais je le suis devenu car je n'ai pas l'impression qu'on ait le choix. Même si certains lobbys s'infiltrent dans la moindre faille. J'évoque aussi le côté un peu vain de faire son compost pour se donner bonne confiance. Entre le compost et Total, s'il y a un match, c'est Total qui gagne...
Le vendredi 8 décembre à 20 h 30. Tarifs 36 euros. Informations et réservations sur www.arachnee-concerts.com
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