Dominique Rocheteau : "Bénévoles, éducateurs, foot amateur… c'est la base. C'est ça le foot sentimental."
L'ancien joueur de Saint-Étienne et de l'équipe de France de football était à Clermont-Ferrand pour présenter son livre : « Foot sentimental ». « L'ange vert » fait un beau cadeau aux amoureux du ballon rond.
Vous avez pu voir que l'amour des Auvergnats pour l'AS Saint-Étienne et pour vous ne se dément pas ?
Oui, comme à Gerzat cet été, c'est dingue, il y avait beaucoup de monde. On a toujours eu beaucoup de supporters à Clermont et dans sa région. On est plus proches des Clermontois que des Lyonnais. J'aime bien le rugby aussi et il y a quelques années j'avais passé du temps avec Jean-Marc Lhermet pour visiter l'ASM. J'aime bien La Rochelle aussi. Je vais voir les matches. Et Clermont, cela remonte, mais à 16 ans, pour l'un de mes premiers matches en équipe réserve, j'avais joué à Montferrand. J'allais aussi voir des matches du Clermont Foot 63, c'est un bon club formateur et j'apprécie beaucoup Pascal Gastien qui est originaire de ma région. Et c'est un très bon entraîneur, il fait du bon travail.
Ce livre, c'est un cadeau que vous faites à vos fans et aux amoureux du football en général ?
J'ai eu la chance de trouver un éditeur (sourires). J'avais fait « On m'appelait l'Ange vert » qui était plus une biographie avec un journaliste. Là j'ai écrit le livre, corrigé par Denis Chaumier. J'avais envie de dire des choses que je n'avais pas dites pour transmettre ma vision des choses sur le football, le sport ou la vie parfois. Je voulais partager ça avec les supporters. En écrivant ce livre je m'adresse à eux aussi. Ils m'ont suivi toute ma carrière et après encore. Je voulais leur rendre hommage. J'ai fait plusieurs salons du livre, cela me plaît d'aller à la rencontre des gens et d'échanger. Je vais faire un vrai tour de France avec ce livre.
On parle beaucoup des supporters en ce moment et des dérives du football...
Dans tous les clubs mais à l'ASSE plus particulièrement, on s'identifie à son club, de père en fils on se transmet cette passion. « Sainté » c'est le vrai club populaire par excellence. Je raconte tout ce que les supporters font pour leur club, les déplacements, c'est leur vie... Je parle aussi des mauvais supporters qui donnent une très mauvaise image du foot avec cette violence. Je n'ai pas voulu être dans le « c'était mieux avant » car dans les années 70 ou 80 il y a eu des incidents graves comme le drame du Heysel. Aujourd'hui c'est récurrent et c'est le fait d'une minorité. Les Ultras, j'en ai rencontré, ils font beaucoup pour leur club car ils s'identifient à leur club. Ce sont les garants du football populaire mais il y a aussi des brebis galeuses qui empêchent des milliers de gens de voir un match. Il faut être très sévère avec ceux-là.
« Foot sentimental » est un clin d'œil à la chanson d'Alain Souchon... Ce livre c'est la bande originale de votre vie ?
Oui, il y a un chapitre sur la musique. Je cherchais un titre, j'ai trouvé cela à la fin de l'écriture. Pour moi c'est ce qui ressortait du livre. Le sport se vit aussi par le passé, la nostalgie. J'avais envie de parler des belles années que j'ai vécues et de l'évolution du football. Je regarde des matches mais je me sens moins passionné qu'avant. J'ai fait un chapitre sur « l'argent roi » qui domine tout, qui modifie l'esprit du sport. J'aime autant regarder un match de rugby que de foot. J'aime l'ambiance, l'état d'esprit. Sans comparer deux sports différents, le rugby a bien évolué. Je parle aussi des bénévoles, du foot amateur, des éducateurs... C'est la base, c'est ça le foot sentimental. Sans cette base, il n'y a pas de football de haut niveau, il ne faut pas l'oublier et le délaisser. De plus en plus je m'investis dans le football amateur dans ma région. Un livre c'est bien mais pour changer les choses il faut s'investir à son niveau.
Comme dans le chapitre « Le jeu avant le je » ?
J'ai toujours aimé le jeu. Je parle de mes idoles, l'Ajax d'Amsterdam, le Brésil des années 70, des Coupes du monde, l'évènement le plus important pour un joueur. Quand on aime le foot c'est un rêve. J'ai eu la chance d'en jouer trois. Le Brésil de Pelé m'avait marqué et quinze ans après je jouais dans le même stade contre la Seleçao au Mexique à Guadalajara. C'était un beau clin d'œil. Peut-être le plus beau match de notre génération.
18,50 euros aux éditions du Cherche-Midi.
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