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Protestants, la vie dissidente

00h00 - 30 janvier 2017 - par Info Clermont Métropole
Protestants, la vie dissidente
- © ACTU_LES PROTESTANTS

[caption id="attachment_214599" align="aligncenter" width="800"]ACTU_LES PROTESTANTS Alain Chapon et le pasteur Patrick Aublet ©JJA.[/caption] Info a rencontré la communauté protestante à Clermont-Ferrand… « Chez nous, on monte toujours pour accéder à la salle du culte », explique le pasteur Patrick Aublet devant l’escalier. A l’étage, nous débouchons sur une vaste salle aux murs de béton brut, dans le style des années 60. A droite un orgue et ses tuyaux, au centre l’autel, et un grand crucifix éclairé par un puits de lumière. A gauche, une chaire attend le prédicateur. Pas de sculptures, de statues, peintures ou dorures…« Ici, le décor est très sobre », poursuit mon guide. Le temple de l’Eglise réformée de la résurrection, et de l’Eglise luthérienne de France, depuis la fusion nationale de 2013, inauguré en 1966, a 50 ans. Il est situé 11 rue Marmontel, près des Salins, à Clermont-Ferrand. « Nous sommes une association cultuelle avec 200 adhérents, pour 450 à 480  protestants dans le Puy-de-Dôme. Nous avons deux autres temples à Royat et au Mont-Dore, ainsi que des groupes à Riom et Issoire », poursuit Alain Chapon, président du Consistoire protestant d’Auvergne. « Les contacts sont nombreux avec les paroisses voisines de  l’église catholique et des églises orthodoxe et évangélique. Nous avons de bons rapports avec la communauté juive et les musulmans, mais sommes plus proches des évangélistes et des catholiques ». Les protestants ont des activités pour les jeunes (éclaireurs, louveteaux..), les seniors, les étudiants, et apportent un soutien aux démunis et aux réfugiés. Ils ont accueilli deux familles syriennes, une famille albanaise et une autre, angolaise. La Cimade, association d’origine protestante dispense des cours de français et un soutien juridique. Le culte du dimanche (à 10h30), ouvert à tous. « Il s’agit de prédication, de commentaires de la Bible en lien avec l’actualité ». Quelles sont les différences avec les catholiques ? « Un recentrage très fort sur la Bible, et nous n’avons pas une hiérarchie à vie, comme les catholiques. Chez nous, les fonctions sont électives et partagées. Le pasteur n’est pas un intermédiaire entre Dieu et les hommes, comme les prêtres », explique Patrick Aublet, ex- salarié d’une maison de retraite, et qui exerce aujourd’hui son ministère à plein temps. « Nous sommes dans la vie. Je suis marié, et avec des enfants ». « Notre foi est notre lecture de la Bible nourrissent notre vie quotidienne, nos engagements, notre éthique. L’évangile est notre inspiration », souligne Alain Chapon, par ailleurs administrateur général des Finances publiques. [caption id="attachment_214600" align="aligncenter" width="800"]ACTU_LES PROTESTANTS1 Un lieu de culte dépouillé ©JJA[/caption]

Du sang et des larmes

Au nom de Dieu, catholiques et protestants se  sont livrés une guerre terrible pendant deux siècles en France, en Auvergne aussi… Les premiers prédicateurs venaient de Genève. En 1535, on signale des livres « hérétiques » qui circulent à Clermont. Un livre suspect sera  brûlé. Les consuls d’Issoire se convertissent. Mais en 1547, Jean Bruguière est brûlé vif comme hérétique dans cette ville  Deux nommés Berne et Pyroller sont suppliciés à Montferrand. Les convertis émigrent vers Genève, ou rejoignent le Chambon sur Lignon en Haute-Loire. 1566 : Un protestant est brûlé à Clermont pour la Fête-Dieu avec ses propres meubles. Le 21 avril 1568, le conseil de ville de Montferrand vote l’interdiction du culte réformé. 1577, l’armée royale, après avoir repris la ville d’Ambert, incendie le village de Pailhat où vivent 150 protestants et massacre le pasteur. Cependant, Henri IV signe en 1598 l’édit de Nantes, qui assure la liberté de conscience. Le protestantisme est toléré. En 1603, la construction d’un temple est autorisée à Maringues. Il est démoli après la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV, en 1685, qui relance les persécutions.  En Auvergne, le culte clandestin est célébré en plein air. C’est le temps des Assemblées du désert. La Révolution  attribue l’église des Pères Carmes aux protestants. Ils ne sont plus que 31 à Clermont en 1792. Mais l’année suivante Couthon de sinistre mémoire, fait fermer tous les édifices religieux… Le 31 octobre 1827, le ministre de l’Intérieur, et la mairie de clermontoise, autorisent l’exercice public du culte. La communauté s’installe rue Sidoine-Apollinaire en 1830. Des lieux de culte ouvrent à Thiers, Moulins, Vichy, Montluçon, puis à Billom, Riom, Beaumont, Volvic, Châteaugay... « Une épopée qui ne dépare pas dans l’actualité d’aujourd’hui ! Cette année, les protestants célébreront le 31 octobre 1517. Le moine Martin Luther affichait alors ses 95 thèses contre les indulgences, ouvrant une période de controverses, qui s’est achevée par une séparation dans le sang entre chrétiens romains et chrétiens protestants. Tout a commencé voilà 500 ans ! Site internet: https://sites.google.com/site/erfclermontauvergne/home [caption id="attachment_214601" align="aligncenter" width="800"]ACTU_LES PROTESTANTS4 Une architecture empreinte de modernité ©JJA[/caption]

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