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Pour faire face à la crise migratoire

00h27 - 09 avril 2018 - par Info Clermont Métropole
Pour faire face à la crise migratoire
Olivier Bianchi a désigné une élue référente sur ces questions : il s’agit de Sylviane Tardieu © Emmanuel Thérond - © ACTU_MIGRANTS

[caption id="attachment_222069" align="aligncenter" width="800"] Olivier Bianchi a désigné une élue référente sur ces questions : il s’agit de Sylviane Tardieu © Emmanuel Thérond[/caption] A l’occasion d’une table ronde avec les acteurs concernés, la Ville de Clermont-Ferrand a détaillé une série de mesures pour mieux anticiper le phénomène. 350.000 € seront débloqués. « La situation n’est pas bonne. Enormément de migrants frappent à nos portes. Nous sommes saturés. Nous devons refuser du monde. » Bernard Hertz, le président du Secours Catholique du Puy-de-Dôme et du Cantal, fait part de son impuissance. Ici comme ailleurs, le phénomène migratoire explose, et les pouvoirs publics, comme les associations, sont souvent dépassés par la situation. En témoigne le campement improvisé au sein de la fac de Lettres de Clermont-Ferrand à l’automne dernier. Ou sur la place de Jaude, en 2013. « Ils arrivent partout à cause de la guerre, du dérèglement climatique, des crises économiques. Ils ne quittent pas leur pays de gaieté de cœur. Ils ont besoin de tout, mais surtout de chaleur humaine » constate Nicole Rouvet du Secours Populaire.

« Accueil et intégration »

Olivier Bianchi rappelle que la question des migrants sera « massive et durable » à l’avenir ; et qu’elle va impacter l’Etat comme les collectivités locales. Pour mieux anticiper ce phénomène, le maire de Clermont-Ferrand et président de Clermont Auvergne Métropole, a donc organisé il y a quelques jours une table ronde avec les acteurs concernés, déclinant pour l’occasion toute une série de mesures. En préambule, il précise que la Ville doit conserver sa « grande tradition » d’accueil et d’intégration, comme elle l’avait encore montré lors de la crise syrienne. En revanche, la municipalité ne peut agir que dans son strict champ de compétences, avec (par exemple) l’attribution d’aides facultatives via le CCAS, l’accueil et la scolarisation des enfants, l’hébergement des personnes en grande difficulté ou le soutien financier aux associations qui œuvrent dans ce domaine. Pour prendre le problème à bras-le-corps, le maire estime qu’il faut imaginer des réponses « collectives et partenariales ». Il a insisté sur l’importance de « travailler ensemble » et de « coordonner les différents dispositifs ». Dans un souci d’efficacité, il a donc désigné une conseillère municipale chargée de ces questions, en l’occurrence Sylviane Tardieu. Pour assurer ses missions, cette nouvelle élue sera épaulée par un travailleur social.

Observatoire, livret d’accueil…

Autre initiative annoncée par l’édile : la création d’un observatoire de prise en charge de la population migrante, qui se réunira deux fois par an, avant et après la période hivernale. « Nous voulons également réaliser un livret d’accueil commun rédigé en plusieurs langues pour la rentrée prochaine » ajoute Olivier Bianchi. Concernant l’accès au logement, il estime « nécessaire » une meilleure coordination entre les bailleurs publics et privés, et ce à l’échelle métropolitaine. « Cette question ne peut pas se traiter qu’à l’échelle de Clermont-Ferrand. » Précisons que le maire n’est pas favorable à la réquisition de logements dans le privé. A terme, une réflexion sera engagée sur les problématiques de la mobilité, de l’éducation ou de l’accès à la culture. Pour financer ces mesures, un fonds d’appui de 350.000 euros sera débloqué. « Nous agissons pour essayer de mieux anticiper les choses et ne pas être en confrontation frontale comme à la fac de Lettres » insiste Olivier Bianchi. Globalement, les associations se montrent satisfaites de l’initiative du maire. « Cette réunion était tout à fait bénéfique » se félicite Bernard Hertz. « C’était constructif. Nous avons eu de bons échanges. Maintenant on attend de voir… » nuance Marie Guillerminet de la Ligue des Droits de l’Homme et du Réseau d’Education Sans Frontières. En revanche, toutes déplorent l’absence du Conseil départemental et de la préfecture du Puy-de-Dôme à cette table ronde, malgré l’invitation de la municipalité. « Cette absence en dit beaucoup sur leur volonté ou plutôt leur non volonté de travailler » égratigne Pierre Saint-Amans, le président de la Cimade (voir la réaction du préfet par ailleurs). Autres sièges laissés vacants lors de cette réunion : ceux des parlementaires et des autres maires de la métropole, à l’exception d’Aubière.  
Absence de l’Etat : la préfecture réagit Absent à la table ronde, le préfet du Puy-de-Dôme précise que les associations ont été reçues le samedi 17 mars en préfecture, à l'issue de leur mobilisation sur la voie publique. « Au cours de cet échange, à la demande des responsables associatifs présents, tous les sujets touchant à l'accueil et à l'intégration des migrants ont été évoqués, notamment le projet de loi pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif, l'hébergement des demandeurs d'asile et la politique d'intégration des réfugiés » insiste-t-il. Les services de l'Etat se disent « pleinement engagés, au quotidien, afin d'orienter les demandeurs d'asile et de leur proposer des hébergements. » La préfecture rappelle qu’en 18 mois, les capacités d'accueil des demandeurs d'asile ont quasiment doublé, tant en ce qui concerne les places qui leur sont dédiées (passant de 677 places au 1er septembre 2016 à 1032 places au 1er mars 2018) que les capacités d'accueil généralistes (passant de 541 à 1051 personnes hébergées sur la même période). Par ailleurs, dans les prochaines semaines, au moins 70 places créées dans le cadre du plan hiver seront pérennisées. En matière d'intégration des réfugiés, la préfecture rappelle que le Puy-de-Dôme a été retenu pour l'ouverture d'un centre provisoire d'hébergement, une structure offrant un toit et un accompagnement social renforcé aux personnes réfugiées, afin de faciliter leur parcours d'intégration. « La mobilisation et la coopération de tous, Etat, collectivités, associations, bailleurs sociaux, demeurent indispensables pour accueillir les demandeurs d’asile dans le département du Puy-de-Dôme » insiste la préfecture

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