Eric Roux : "Le cinéma est un moyen d'exprimer les tensions et les questionnements qu'il y a au Liban"
Le directeur du Festival international du court métrage (Du 31 janvier au 8 février) nous présente cette 47e édition qui aura pour thèmes le son et le Liban, un pays aussi riche au niveau cinématographique.
L'an dernier, vous aviez réduit le nombre de films sur certaines sélections. Cela change cette année ?
Nous étions dans l'obligation d'imaginer et de concevoir des économies car l'économie d'une association comme Sauve qui peut le Court métrage, c'est équilibrer ses comptes pour durer dans le temps. On est dans un contexte économique compliqué, donc il était obligatoire de voir où on pouvait faire des économies. Elles se sont traduites pour le public par une sélection en compétition moins importante et une augmentation du prix de 50 centimes par place. Nous sommes comme tous les acteurs culturels face à une situation compliquée. Cette année, nous sommes sur la même structure, avec un film de plus sur la section nationale (11) et 12 films sur la sélection internationale. Il y a toujours la compétition XR avec les films en réalité augmentée, avec casque et manettes, en immersion.
Cette année les grands thèmes proposés sont le Son et le Liban qui fait écho grandement à l'actualité internationale...
Cela fait longtemps que nous avions programmé le Liban car le cinéma libanais est riche. Il y a une nécessité à raconter ce qu'est le Liban aujourd'hui. Je suis épaté par tous ces jeunes réalisateurs qui sont sélectionnés dans la rétro avec un personnage qui est accompagné depuis longtemps par notre festival, Wissam Charaf. C'est un ami du festival. Le court métrage, c'est très souvent le miroir de ce que sont les évolutions, les tensions de nos sociétés. Le Liban est un pays qui est dans une telle situation et le cinéma est un moyen d'exprimer en fait les tensions, les questionnements et la dureté qu'il y a dans la vie de ce pays-là. La relation entre la France et le Liban est tellement forte que ce pays à l'honneur était déjà en projet depuis longtemps. Il y a comme d'habitude de la fiction, du documentaire, de l'animation... Il y a aussi des programmes spéciaux comme le programme sur Jocelyne Saab et avec Wissam Charaf on peut parler d'un pays en guerre en ayant un style à la Jacques Tati... On peut aussi aller à l'Hôtel Fontfreyde pour la superbe exposition photo de Lara Tabet.
Le son « c'est 50 % de l'image » comme disait Alfred Hitchcock ?
Combien de fois sommes-nous séduits par la bande-son d'un film ? On cherche tous les musiques de films après mais cela n'est pas tout. Sans le son, on perd une partie de l'épaisseur du film. Ce n'est pas un sujet facile, moins évident que « Femmes » par exemple l'an dernier, plus technique, mais ceux qui vont prendre la peine d'aller en salle pour voir ce focus-là, vont être totalement séduits. C'est vraiment sur la bande-son et non le son. Il y a plein de métiers, un univers qui est dans le cinéma, c'est assez ludique à regarder. Nous aurons dans le jury Michelle Couttolenc qui a reçu l'oscar du meilleur son en 2021.
Et au-delà de ces deux thèmes ?
Nous avons mis en place la case horrifique, qui marche très bien. L'an dernier, elle s'appelait Bloody Girls. C'est une séance évènementielle que l'on fait qu'une fois. Cette année ce sera une séance Blood autour de la thématique du son. Le son peut vraiment faire peur, rien que lui. Ce sera le vendredi 7 février dans la salle Cocteau. Nous aurons l'OST challenge, un concours de composition de musique à l'image. C'est la musique live, avec l'Orchestre national d'Auvergne qui joue des compositions faites par des compositeurs du monde entier qui ont répondu à ce concours et vont essayer de remporter le prix de la meilleure bande originale. C'est très ludique. Pour les enfants, nous avons les séances Kids + 3 et les séances Kids + 7. Comme ça, c'est plus facile à identifier pour les parents. Il y a encore beaucoup de séances et la séance KIDS prévue pour toute la famille et tous les âges. C'est gratuit, il faut aller récupérer les places.
clermont-filmfest.org. Billets à 4,50 euros. Carnet de 15 tickets avantageux à 40 euros (place à 2,70 euros la place) avec catalogue et droit de voter pour le prix du public.
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