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Christine et Jacques Rougerie « Sa détermination a toujours été la même tout au long de sa carrière »

00h50 - 30 avril 2018 - par Info Clermont Métropole
Christine et Jacques Rougerie « Sa détermination a toujours été la même tout au long de sa carrière »
- © ACTU_ITW_ROUGERIE_PARENTS

Les parents d’Aurélien Rougerie ont accepté de revenir sur la carrière de leur fils. Confidences… Info – Comment vivez-vous cette fin de carrière annoncée d’Aurélien ? Jacques Rougerie – Je savais que c’était inéluctable et que nous serions confrontés à un moment donné à l’arrêt de la carrière de haut niveau d’Aurélien. Comme il n’avait pas pris l’option fortement conseillée par ses parents de faire des études supérieures, il a choisi de faire sa place tout seul. En parallèle, il a créé sa société (le HPark), il va poursuivre dans le rugby en intégrant le staff de l’ASM. Pour moi, c’est un virage plus qu’une cessation d’activité. I. – 19 ans de carrière professionnelle, c’est exceptionnel dans le rugby. Auriez-vous pu imaginer cela ? Christine Rougerie – Non, c’était impossible à prévoir. Il est devenu pro au moment où le rugby devenait lui-même professionnel. Sa passion, c’était le rugby. Nous avons essayé de l’accompagner de notre mieux. Comment aurions-nous pu imaginer qu’il réalise une telle carrière dans un sport que son père avait en plus pratiqué mais d‘une autre manière. C’était donc un saut dans l’inconnu car l’on ne savait pas ce qu’allait donner le professionnalisme dans cette discipline. Sa détermination a toujours été la même tout au long de sa carrière. I. – Quel est votre meilleur souvenir de sa carrière ? J. R. – (Avec le sourire…) Le match chez sa mère, au stade Vélodrome de Marseille, en demi-finale face à Toulouse. Et notamment cet essai où il passe en revue la défense adverse alors que les Toulousains dominaient et que les Montferrandais semblaient servir de sparring-partner. C. R. – Pour moi, c’est le Bouclier de Brennus à Clermont, le premier, celui de 2010. Mais je retiens aussi les émotions lors des sélections avec le XV de France, la fierté de porter le maillot tricolore. Et puis cette finale de coupe du Monde face aux All Blacks. Mais nous étions loin et l’on aurait aimé la vivre en étant plus proche de lui. J’ai d’ailleurs revu ce match récemment et la même émotion m’a parcourue. I. – Et le pire souvenir ? (Tous les deux…) Sa blessure au cou en 2002 (provoquée par un geste violent de l’Anglais Phil Greening). C. R. – On ignorait ce qu’il avait. Lors de la deuxième intervention, le chirurgien nous a dit qu’il fallait réopérer mais qu’on ne savait pas comment cela allait se passer. J. R. – Quand il a pris ce coup lors de ce match amical au Michelin, j’ai vu sa violence. Le docteur Vidalin est venu me chercher tout de suite dans les tribunes du stade. I. – Chez vous, lors des matches, y a-t-il encore une forme d’appréhension ? C. R. – Non, nous sommes contents de le voir jouer et l’on veut que l’équipe gagne. Le stress a pu exister un peu au tout début de sa carrière. I. – Comment ses frères ont-ils vécu son parcours de joueur, ce n’est pas toujours facile de vivre dans l’ombre d’une personne connue ? C. R. – Pour son frère ainé, Baptiste, qui possède un fort caractère, je pense que ça a été un peu compliqué. Il avait fait du rugby plus jeune mais a dû renoncer suite à une blessure à une jambe. Il s’est mis au basket et s’est bien éclaté. Après des études à l’Ecole de commerce, il est parti vite de Clermont et a beaucoup bougé. Je pense que c’était un besoin, pour ne pas être simplement le « frère de… ». Baptiste est plutôt extraverti, l’opposé d’Aurélien en fait. Mais avec la maturité, il est allé le voir jouer et l’a toujours soutenu. Quant à Victor, il est plus jeune avec 8 ans de moins que Roro. Pour lui, ça a été le grand frère connu, l’émerveillement. J. R. – La famille a toujours été homogène dans la mesure où il y avait le respect des uns et des autres. Cerise sur le gâteau, Christine s’est retrouvée adjointe aux sports à la ville et là, ça m’a fait des vacances (éclats de rires…) I. - Ce dernier match face à Toulouse, comment allez-vous le vivre ? C. R. – Je ne sais pas. Je pense que l’on va passer par toutes les émotions, à travers Aurélien bien sûr mais aussi à travers l’équipe, les supporters et les signes de sympathie que les uns et les autres ne manqueront pas de lui témoigner. J. R. – J’ai des potes qui m’appellent, de la Corrèze ou d’ailleurs, mais je ne me souviens même pas qu’ils avaient été mes amis. On nous demande des places de partout…

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