La clinique des droits affine ses diagnostics juridiques
[caption id="attachment_222804" align="aligncenter" width="800"] Les représentants du Tribunal de Grande Instance, les professeurs de l’Ecole de droit, avocat et étudiants réunis devant les locaux de la MJD, situés 10, boulevard Claude-Bernard, à Clermont-Ferrand.[/caption] Depuis le début de l’année, la « clinique des droits » a pris son envol au sein de la Maison de la justice et du droit (MJD), un site du ministère de la justice qui a ouvert ses portes à l’automne dernier, boulevard Claude-Bernard, à Clermont-Ferrand. Très développé dans les pays anglo-saxons, le terme de clinique, tiré du vocabulaire médical, indique un type d’enseignements au cours duquel les étudiants sont directement en contact avec des personnes rencontrant des difficultés administratives et/ou juridiques. « Nous avons voulu instaurer ici une clinique thématisée autour du droit des étrangers », souligne Christine Bertrand, doyen de l’Ecole de droit. Concrètement, treize étudiants volontaires de Master 2 ont été sélectionnés à l’automne dernier et formés spécialement au droit des étrangers. Tous sont encadrés par deux professeurs d’université, Charles Dubreuil et Alexis Marie, ainsi que deux avocats, Arnaud Remedem et Sylvain Gauché. « Le travail se réalise en deux phases. Premièrement, les étudiants reçoivent les personnes et prennent les renseignements. Ils travaillent ensuite avec l’avocat sur les solutions à apporter avant d’en faire la restitution aux justiciables dans un second temps », détaille Charles Dubreuil, qui apprécie cette bonne mise en pratique. « Il s’agit d’un cercle vertueux », estime même Me Arnaud Remedem. Mi-avril, plus de 30 personnes avaient déjà été reçus à Saint-Jacques, dont beaucoup de déboutés du droit d’asile ; les consultations étant gratuites. Chez les étudiants, on apprécie cette mise en pratique des connaissances. « Cela permet d’avoir une approche très professionnalisante. Nous rencontrons une diversité de cas. Les entretiens durent une vingtaine de minutes en moyenne, à raison de deux heures de présence par semaine. Nous soumettons ensuite nos solutions aux avocats et aux professeurs de droit. L’expérience est très positive car nous pouvons aider très concrètement des personnes », expliquent Vinciane Paillassou et Jamie Lavigne, inscrits respectivement en Master 2 de droit international et de droit privé. Pour l’instant, cette initiative remarquable n’est pas encore intégrée dans le cursus universitaire des étudiants. « Mais nous allons essayer de la valoriser », promet Christine Bertrand, alors que d’autres étudiants se sont déjà portés volontaires pour la prochaine année universitaire. Jean-Claude Pierru, président du TGI, souligne déjà que ces étudiants pourront faire leur stage de fin d’études au sein de la Maison de la justice et du droit. Rappelons que celle-ci accueille, informe, aide et conseille tous les justiciables qui en font la demande. Plus de 700 personnes ont d’ores et déjà été accueillis en quelques mois, preuve que la recette fonctionne. Sous la houlette de Xavier Chaabane, greffier, la MJD est ouverte pour l’instant 3 demi-journées par semaine. A la rentrée de septembre, elle passera à 5 demi-journées et plus encore au début de l’année 2019. Bien évidemment, toutes les consultations juridiques dispensées ici sont gratuites. Renseignements au 04.73.78.52.27 / E-mail : mjd.clermont-ferrand@justice.fr
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