Jean-Yves Gouttebel « Il existe toujours une adhésion très forte de l’ensemble de la population à ce projet »

[caption id="attachment_223058" align="aligncenter" width="740"] Avec son équipe, il se rendra à Manama (Bahreïn), où le dossier sera examiné début juillet © Jodie Way / CD63[/caption] Le 1^er ou le 2 juillet, la Chaine des Puys et la Faille de Limagne seront peut-être inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Le président du Conseil départemental, qui porte ce grand projet depuis 11 ans, s’exprime à quelques jours du verdict… L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a donné pour la première fois un avis favorable à l’inscription. A quoi doit-on ce changement de position ? Nous devons ce changement au travail qui a été fait pendant presque deux ans depuis la réunion du comité du patrimoine mondial qui s’est tenue à Istanbul. C’est là que le potentiel de valeur universelle exceptionnelle du site a été reconnu. Un travail important a ensuite été effectué entre les équipes du Département, les scientifiques et l’UICN. Il a permis de mieux faire comprendre ce dossier, mais surtout de le rééquilibrer. Certes, c’est un dossier sur les volcans. Mais c’est surtout un dossier sur un mouvement tectonique important avec le rift continental. Un critère a été supprimé, celui de la beauté exceptionnelle… Oui. Nous nous sommes concentrés sur le critère de la valeur scientifique exceptionnelle. Qu’allez-vous faire durant ces quelques semaines précédant l’examen ? Il faut occuper le terrain. Il faut apporter la démonstration ou l’illustration qu’il existe toujours une adhésion très forte de l’ensemble de la population à ce projet. Plusieurs manifestations auront lieu sur différents sites touristiques avec nos partenaires. Le travail diplomatique continue aussi ? Bien sûr. Nous aurons une rencontre avec les délégations à l’Unesco la semaine qui précède le démarrage du comité, le 20 exactement, à Paris. Il s’agit d’une initiative de l’ambassadeur de France à l’Unesco. Comment va se dérouler l’élection le jour J ? Le comité du patrimoine se réunit durant une dizaine de jours. Les candidatures sont examinées les unes à la suite des autres, avec un rapport effectué par l’organisme expert, en l’occurrence l’UICN. S’ensuit une discussion avec les pays membres du comité. Généralement, lorsque l’avis est à peu près unanime ou favorable, comme c’est le cas pour nous, on ne va pas jusqu’au vote, hormis sur des points de détails. Il s’agit donc d’une approbation d’inscription. Comment avez-vous prévu de fêter un éventuel classement ? Tout le monde sera en alerte le jour où le dossier va passer, de manière à ce qu’on puisse suivre en direct les débats.  Nous organiserons une ou plusieurs manifestations au retour de Bahreïn. Mais vu qu’il s’agit des vacances scolaires, nous allons surtout organiser une grande manifestation populaire et fédératrice mi-septembre. Quelles seraient les premières actions mises en place en cas d’inscription ? Si nous sommes inscrits – ce que nous souhaitons et pensons – ce ne sera pas un aboutissement mais un début. Il faudra donc tirer le meilleur parti de cette inscription. Cela veut peut-être dire créer une marque, collaborer avec les entreprises qui nous ont soutenues, le monde associatif, etc. Il faudra sans doute mener des actions auprès des professionnels du tourisme, même si ce n’est qu’un volet du projet, ou mobiliser les classes des collèges pour essayer de leur faire comprendre mieux encore ce phénomène géologique assez peu connu. Il y a donc tout un travail à faire. Mais cette démarche est surtout un projet de territoire, qui doit faire naître d’autres projets par la suite… Que dîtes-vous aux opposants du projet, qui pensent qu’un classement va générer une sur-fréquentation du site, donc une possible dégradation ? L’inscription est faite pour conserver et faire connaître ce site. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour veiller à cela. L’idée, c’est bien entendu de canaliser l’arrivée de touristes. Aujourd’hui, beaucoup se concentrent sur le puy de Dôme. Mais tous les volcans sont intéressants. C’est la raison pour laquelle nous avons aménagé des accès aux autres volcans. L’ensemble du site devrait donc faire l’objets de visites. Une chose à savoir : si le puy de Dôme bénéficie du label « Grand site de France », c’est parce que justement nous avons su organiser la fréquentation, notamment avec le train. Quel sera le prochain grand projet du Département ? L’autre projet d’actualité, c’est la création d’un collège international. Il procède un peu de la même idée d’ouverture sur l’extérieur. Je vais avoir l’occasion d’en reparler au début de l’été. Il y a aussi les projets de valorisation des sites archéologiques et un projet autour du circuit de Charade avec la création d’une nouvelle génération d’activité.