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Jean-Philippe Lesaffre : « L’Auvergne est plus légaliste que certaines régions françaises »

23h40 - 17 juin 2018 - par Info Clermont Métropole
Jean-Philippe Lesaffre : « L’Auvergne est plus légaliste que certaines régions françaises »
« Dès que l’on utilise de la musique pour une manifestation, il faut faire une demande préalable d’autorisation à la SACEM », rappelle Jean-Philippe Lesaffre. - © ACTU_ITW_LESAFFRE_JEAN_PHI

  Depui [caption id="attachment_223168" align="aligncenter" width="800"] « Dès que l’on utilise de la musique pour une manifestation, il faut faire une demande préalable d’autorisation à la SACEM », rappelle Jean-Philippe Lesaffre.[/caption] s 2010, il est le délégué régional de la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique). Petit tour d’horizon de l’actualité de cette société privée à but non lucratif.  Info – Peut-on rappeler les grandes missions de la SACEM ? Jean-Philippe Lesaffre – Elles s’articulent autour de trois axes principaux. Premièrement, nous sommes chargés de collecter et répartir les droits d’auteur. Je rappelle que la SACEM est une société privée à but non lucratif. Nous fonctionnons un peu comme une coopérative. Deuxièmement, c’est de défendre et protéger nos membres, que ce soit sur le plan national ou international. Enfin, nous nous engageons à promouvoir et à soutenir la création musicale. Cela se fait par le biais d’actions culturelles auprès des sociétaires de la SACEM, que ce soient les auteurs, compositeurs ou éditeurs, mais aussi auprès des diffuseurs. Par exemple, sur la métropole clermontoise, nous soutenons des festivals et des salles de musique. I – La SACEM en quelques chiffres, cela représente quoi ? J.-P. L. – Au niveau national, la SACEM regroupe 165.000 membres dont une vingtaine de milliers de créateurs étrangers. Il faut savoir aussi que la SACEM représente en France les auteurs du monde entier. Nous représentons tout le répertoire musical mondial, c’est-à-dire 120 millions d’œuvres. Par exemple, si un bar passe un contrat avec la SACEM, on lui donne la possibilité d’avoir accès à la totalité du patrimoine mondial. Toujours au niveau national, nous avons environ 500.000 clients qui diffusent de la musique en public. Cela va des salles spécialisées au repas dansant, en passant par les cafés, les discothèques. En 2017, nous avons répartis des droits auprès de 300.000 auteurs pour un total de 2,4 millions d’œuvres. I – Qu’en est-il pour la délégation régionale ? J.-P. L. – Ici, nous sommes une petite SACEM à nous tout seul et nous faisons tous les métiers. En Auvergne, nous avons 20.000 clients. Particularité de notre territoire, nous avons la densité française la plus importante en termes de manifestations occasionnelles. Ce sont les bals, les repas dansants, les kermesses. Il y a des choses partout, dans tous les petits villages. La SACEM couvre aussi tous les styles de musique, du folklore à l’électro, en passant par le rap, le rock ou le classique. I – Comment contrôlez-vous les organisateurs de manifestations qui utilisent de la musique, certains tentent-ils toujours d’échapper aux versements des droits d’auteur ? J.-P. L. – Cela existera toujours. Sur le principe, je rappelle que dès que l’on utilise de la musique pour une manifestation, il faut faire une demande préalable d’autorisation à la SACEM. En cas d’oubli ou de mauvaise volonté, nous opérons alors à travers deux systèmes. D’une part, avec l’aide d’agents externes, que l’on pourrait qualifier de commerciaux. Ceux-ci vont aller visiter les établissements et contractualiser en fonction de l’utilisation qui est faite de la musique. D’autre part, pour les manifestations occasionnelles, nous réalisons une « pige » à l’aide de la presse et d’Internet, éventuellement par téléphone aussi. I  – Les « oublis » volontaires sont-ils nombreux ? J.-P. L. – Non, le pourcentage reste faible. L’Auvergne est plus légaliste que certaines régions françaises. Il y a une raison à cela. Plus de 1050 auteurs-compositeurs sont inscrits chez nous et résident ici. Donc finalement, il y a une proximité importante avec les organisateurs. Tout le monde se connaît. I – La révolution internet, les réseaux sociaux, tout cela doit engendrer des mutations on imagine ? J.-P. L. – Nous devons nous adapter à l’évolution musicale et surtout l’utilisation qui en est faite. Nous ne restons pas les bras croisés et nous arrivons à signer des accords avec des multinationales. En mars, nous avons signé trois accords multi-territoriaux. Ces accords de licence couvrent les activités de Facebook, Instagram, Messenger et Occulus sur plus de 180 territoires. La SACEM est, je pense, de plus en plus le point central du monde de la musique. I – Vous avez deux actualités également, n’est-ce-pas ? J.-P. L. – Effectivement. Depuis le 12 juin, le musée SACEM est en ligne (www.sacem.fr). Il dévoile une sélection de plus de 3000 archives sous forme de fonds, de travaux éditorialisés, le tout agrémenté de podcasts, de vidéos. Tout cela est accessible gratuitement. L’autre événement, c’est que nous allons faire une exposition temporaire au MUPOP de Montluçon. Elle aura lieu du 5 juillet au 15 septembre. Le thème abordé sera « Les femmes dans la création musicale, du Moyen-Age aux années 80. » C’est la première fois qu’une telle expo est proposée en France. En plus, ce musée est extraordinaire et bluffant.

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