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Un busway nommé désir

22h05 - 17 juin 2018 - par Info Clermont Métropole
Un busway nommé désir
La Ligne A sera requalifiée à partir de 2030, les industriels ayant abandonné la technologie sur pneus. - © ACTU_TRANSPORT_1

[caption id="attachment_223188" align="aligncenter" width="800"] La Ligne A sera requalifiée à partir de 2030, les industriels ayant abandonné la technologie sur pneus.[/caption] La collectivité a fait le choix de bus électriques en site propre pour ses futures lignes B et C. Un tram aurait coûté trop cher… Le tram ne passera donc pas par la gare. Et il ne rejoindra jamais la grande halle et les communes autour de Clermont-Ferrand. La décision a été annoncée il y a quelques jours par Olivier Bianchi, président de Clermont Auvergne Métropole, François Rage, président du SMTC et Olivier Arnal, président de T2C. Dans le même temps, Saint-Etienne construit sa troisième ligne, Tours projette d’en faire une deuxième et Montpellier une cinquième… A Clermont-Ferrand, les élus - après une grosse année de travail et de visites à Mulhouse, Strasbourg ou Nantes - ont préféré faire le choix de lignes de bus à haut niveau de service et en site propre, ou « busway. » Leurs tracés reposeront sur les lignes B et C actuelles, mais avec des évolutions. La ligne B ira par exemple de Royat jusqu’à l’aéroport, via la gare SNCF. Et la ligne C partira des 4 Routes pour aller dans le centre de Cournon, mais en passant par le Zénith. « Il n’était pas possible d’imaginer de nouvelles lignes structurantes pour notre territoire – comme la première ligne – qui se contenteraient d’aller dans Clermont-Ferrand. Elles devaient sortir de Clermont-Ferrand et relier le plus possible de lieux et de communes différentes » insiste Olivier Bianchi, pour qui il faut penser à l’échelle de la métropole. Apparemment, cette extension du réseau n’aurait pas été possible avec un tram pour des raisons de coût. A Nantes, le busway a été trois fois moins cher que son cousin sur rails… [caption id="attachment_223189" align="aligncenter" width="800"] Les bus électriques permettront de sortir de Clermont-Ferrand pour desservir la grande halle ou l’aéroport.[/caption]

Requalification de façade à façade

Ces lignes de bus ne seront pas des lignes classiques pour trois raisons. D’une part, elles seront 100 % électriques, même si le choix du matériel roulant n’a pas encore été acté. « Le monde entier travaille sur les nouveaux bus électriques. On sent bien qu’à échéance de 4 ou 5 ans, quand nous aurons besoin d’acheter ce matériel, il sera très performant. Ce qui existe aujourd’hui fonctionne déjà très bien » précise Olivier Arnal. D’autre part, ce seront des lignes partiellement ou totalement « en site propre », c’est-à-dire qu’une voie spécifique sur la chaussée sera réservée aux bus et qu’ils seront prioritaires aux feux. La rapidité, la régularité et l’offre de services seront donc identiques à celle d’un tramway. L’objectif est de passer de 33 millions de voyages en 2018 à 52 millions en 2032. Autre différence par rapport à une ligne traditionnelle : les zones traversées par le busway bénéficieront d’une requalification globale des espaces publics de façade à façade, comme ce fut le cas pour la ligne A. Il y aura également de nouveaux parkings relais. L’urbanisme s’en trouvera donc profondément remanié. Pour le groupe des élus socialistes et républicains de la Clermont-Ferrand, il s’agit d’un « changement majeur dans la vie quotidienne des Clermontoises et des Clermontois ». Les chantiers étant très importants, il faudra attendre 2025 pour que ces lignes soient totalement opérationnelles. « On envisage alors une réorganisation globale du réseau. Ce qui est essentiel, c’est que quel soit l’endroit où on habite dans les 21 communes, on puisse accéder au cœur de la métropole le plus rapidement possible. L’objectif, c’est pas plus de 40 minutes » complète François Rage. Pour lui, les espaces publics, jusqu’alors monopolisés par la voiture, devront laisser plus de place aux piétons ou aux cyclistes, dans une logique de « développement durable ». L’investissement global est estimé à 240 millions d’euros, avec des financements de l’Etat, de la Région et de la Métropole. Une fois ces lignes livrées, se posera la question de la requalification de la ligne A du tramway, la technologie actuelle étant désuète. « Nous travaillons à ce qu’elle puisse aller jusqu’à sa fin programmée autour de 2030. A ce moment-là, les investissements seront amortis » précise Olivier Bianchi. Le coût de de cette restructuration n’a pas été annoncé. Mais il sera sans doute important. Pour l’anticiper, il fallait donc choisir des solutions acceptables budgétairement pour les lignes B et C. D’où le choix du bus…

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