« Simone Veil avait une forme d’autorité naturelle et d’exigence »
[caption id="attachment_223488" align="aligncenter" width="800"] L’inauguration s’est déroulée au début de l’été en présence de nombreuses personnalités © E. Thérond[/caption] La salle municipale du Carrefour Europe à Chamalières a été rebaptisée Espace Simone Veil. Louis Giscard d’Estaing explique pourquoi. Pourquoi avoir donné le nom de Simone Veil à cet espace ? Pour beaucoup de raisons très fortes et très symboliques. D’abord parce que le lien entre Chamalières et Simone Veil se situe à deux niveaux : l’ancien maire devenu président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, l’a nommée au gouvernement en 1974. Il s’agissait de la première femme ministre de plein exercice sous la 5ème République. Il lui a confié le ministère de la santé et la possibilité de porter devant le parlement une des réformes majeures de la société française adoptée dans la continuité de l’élection présidentielle. La deuxième raison, c’est l’engagement européen de Simon Veil, qui lui a permis d’être la première présidente du parlement européen élue au suffrage universel en 1979. Cet engagement aura été commun avec un maire de Chamalières, Claude Wolff, qui a été élu au parlement européen en 1984 dans la liste que menait Simone Veil. Je rappelle que cette salle Simone Veil était celle du Carrefour Europe, avec toute la symbolique que cela suppose. Que trouve-t-on dans cette salle ? Elle a plusieurs missions. C’est une salle d’animations culturelles, associatives, d’exposition. C’est une salle très souvent fréquentée par les Chamaliérois pour différentes raisons. Finalement, elle est au cœur de la ville, et même de l’agglomération. C’est aussi une façon pour l’ensemble de l’agglomération de rendre hommage à Simone Veil. Avez-vous des souvenirs personnels de Simone Veil ? J’ai naturellement des souvenirs très personnels et en même temps très politiques de Simone Veil. D’abord personnels : j’ai eu le privilège de la rencontrer quand elle est devenue ministre du gouvernement à partir de 1974. J’ai pu échanger avec elle à différentes occasions, notamment lors de déplacements officiels où j’accompagnais à titre privé le président de la République. A partir de 1992, en prenant des responsabilités au sein de l’UDF, ici dans le Puy-de-Dôme et au niveau national, j’ai également eu de nombreuses occasions de rencontres et d’échanges avec elle. Plus récemment, c’était en 2012, nous participions avec Jean-Louis Borloo à la création de l’UDI : Antoine Veil, l’époux de Simone Veil, organisait des petits déjeuners durant l’été à leur domicile place Vauban. J’ai eu l’occasion d’y participer avec plusieurs personnalités centristes qui ont ensuite fondé l’UDI. Quelle femme était-elle ? Elle avait ce magnifique regard, ces yeux bleus, qui démontraient toute la profondeur de sa personnalité dont on ressentait l’intensité en échangeant avec elle. Elle avait aussi une forme d’autorité naturelle et d’exigence qu’elle a parfaitement décrite dans son livre ; celle de quelqu’un qui a vu et surmonté des épreuves tout à fait considérables. Elle avait aussi cette volonté d’être dans la pédagogie et la compréhension des enjeux de notre société. Lui rendre hommage était une évidence ? Oui, à tous égards. J’espère que ceci marquera notre volonté partagée de rappeler combien Chamalières avait un lien naturel avec la personnalité de Simone Veil.
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