Benoît Delaunay : « il faut une école sereine »
[caption id="attachment_223901" align="aligncenter" width="800"] « L’évaluation est une chance pour l’élève », affirme Benoît Delaunay (© J.-P. B.)[/caption] Alors qu’il estime que la reprise des cours est un « moment d’enthousiasme où l’on retrouve le bonheur d’apprendre », le Recteur de l’Académie de Clermont-Ferrand fait le point sur la rentrée scolaire. Comment se présente cette rentrée 2018-2019 au niveau de l’Académie de Clermont-Ferrand ? Benoît Delaunay – Cette rentrée est marquée par une transformation assez profonde de l’école qui a commencé depuis plus d’un an. Je retiendrai trois idées principales dans la politique qui est menée. Premièrement, nous construisons une école qui vise la réussite de tous. Le Ministre a donné une grande importance à l’apprentissage des savoirs fondamentaux. Il y a une implication considérable dans le premier degré au service du progrès pédagogique. On conforte des dispositifs qui fonctionnent comme le dédoublement des classes de CP et de CE1 en Réseau d’éducation prioritaire. C’est une mesure qui porte déjà ses fruits, et à travers elle, il s’agit d’une mesure de progrès social et de réduction des inégalités. D’autre part, nous allons amplifier le dispositif « devoirs faits ». Dans notre Académie, les professeurs se sont considérablement investis là-dessus. Je mets celui-ci en lien avec les stages de réussite proposés durant les vacances scolaires. J’ajoute également le rôle donné aux évaluations. Ces dernières sont faites en classe de CP, CE1, 6ème et 2nde. L’évaluation est une chance pour l’élève. Elle permet d’avoir un profil de ses compétences en début d’année afin de permettre son accompagnement individualisé. Deuxièmement, c’est une école qui donne sa place à chacun. C’est notamment le sens de la réforme des lycées. En lycée professionnel, on est en train de réaliser la réforme qui est attendue depuis trente ans. Il y a des créations de familles de métiers et l’on tisse un lien très fort avec le monde économique au travers des campus professionnels. S’agissant du lycée général et technologique, c’est tout l’objet de la réforme du Bac à l’horizon 2021. Nous voulons en faire un tremplin vers l’enseignement supérieur mais aussi permettre à chaque élève de choisir ce qui l’intéresse. Concernant l’école inclusive, il y a un effort budgétaire considérable qui est porté sur l’accompagnement d’élèves en situation de handicap. Les parents et les enfants attendent beaucoup de l’école sur ce plan. Nous faisons énormément pour trouver une situation à chacun. Si les formations des personnels vont être renforcées durant l’année scolaire, nous irons également de plus en plus vers la création de pôles inclusifs. La troisième idée concerne le mieux vivre ensemble, n’est-ce-pas ? D. – Effectivement. Pour cela, il faut une école sereine où l’on doit aller sans angoisse particulière. On fait un travail considérable dans la lutte contre le harcèlement scolaire. Je m’implique personnellement sur ce sujet. Une école sereine fait aussi une place raisonnée aux nouvelles technologies. Je pense que l’interdiction des téléphones portables dans les écoles et collèges est un progrès en termes de concentration et de vivre ensemble. Cela passe aussi par le plan internat qui permettra d’offrir un cadre de travail serein porteur d’opportunités pour les élèves. Ces réformes que je viens de citer sont conduites avec tous.
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