Poulet bio : le marché se remplume
[caption id="attachment_224675" align="aligncenter" width="800"] En 25 ans, la production a été multipliée par six.[/caption] L’élevage avicole bio en Auvergne se remplume. Il y a 25 ans, la filière produisait 4.000 poulets de chair par semaine. Aujourd’hui, elle en produit 25.000, soit 1,3 millions de bêtes abattues chaque année. Si les fermes sont principalement implantées dans l’Allier, elles font travailler 62 éleveurs sur l’ex-région Auvergne, dont 25 dans le Puy-de-Dôme. Répartie entre trois abattoirs*, la commercialisation s’effectue principalement sous forme découpée. Les carcasses entières ne représentent qu’un tiers des ventes. « On représente aujourd’hui 10 % de la production française. Il nous faut poursuivre dans cette voie » se félicite Bernard Devoucoux, président de la section bio du syndicat national du Label Rouge. Pour répondre à la demande croissante des consommateurs (malgré un prix trois fois plus élevé qu’un poulet ordinaire), la filière vise la création d’une quinzaine de nouveaux bâtiments par an. Le Livradois-Forez fait partie des zones de prospection en raison de ses paysages herbeux, de ses réserves foncières, mais également de sa proximité géographique avec les abattoirs. De plus, le parc ambitionne d’atteindre 20 % de surfaces agricoles bio et de proposer 50 % de produits de qualité en restauration collective. « Ce projet est en parfaite adhésion avec nos envies de développement » précise Bernard Devoucoux. Pour Marc Saulnier, président du syndicat de défense des volailles fermières d’Auvergne, très attaché au respect de l’animal comme de l’éleveur, cette production avicole de qualité a un autre mérite : elle participe au maintien des exploitations. « Construire un ou deux poulaillers amène un revenu additionnel. Bien souvent, cela permet de maintenir un emploi de conjoint sur la ferme » explique-t-il. Pour plus de cohérence et de qualité, la filière réfléchit à remplacer les barquettes en polystyrène par des barquettes éco-conçues (recyclables ou compostables). « Nous ne sommes pas des opportunistes du bio, mais réellement des bio dans l’âme » insiste Marc Saulnier. Et s’il devait convaincre les consommateurs de se tourner vers le poulet bio auvergnat, Marc Saulnier leur dirait : « vous ne serez pas déçu dans votre assiette. Il a du goût, il est bon, il n’est pas tendre, il n’est pas ferme, il n’est pas sec. Mais surtout, il est respectueux de l’environnement. C’est important. » *Escurolles, Saint-Germain-des-Fossés et Combronde.
- 4 m2 de parcours libre, herbeux et ombragé par poulet (pas de claustration)
- 10 poulets par m2 au sol (jusqu’à 23 pour du standard)
- Interdiction de l’élevage hors sol
- 81 jours d’élevage minimum (2 fois plus que le standard)
- Alimentation végétale bio à 95 % (aucune exigence pour le standard)
- 80 km maximum jusqu’à l’abattoir. Enlèvement de nuit pour effrayer les animaux le moins possible.
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