Le plastique encore mal trié
[caption id="attachment_225202" align="aligncenter" width="800"] Richard Quemin, directeur régional de Citeo, et Laurent Battut, président du Valtom, aimeraient que davantage de bouteilles et flacons en plastique arrivent au centre de tri Echalier du Brézet… © Emmanuel Thérond[/caption] Une bouteille sur deux finit dans la poubelle grise alors qu’elle pourrait être valorisée. Chaque année, les erreurs de tri sur les bouteilles et flacons en plastique coûtent près d’un million d’euros au Valtom*, donc au contribuable. « En France comme ici, on ne recycle qu’une bouteille sur deux. Cela représente 3kg par an et par habitant dans le Puy-de-Dôme » souligne Richard Quemin, directeur régional de Citeo (ex-Eco-Emballages), l’organisme qui collecte les « éco-contributions » auprès des industriels pour ensuite les reverser aux collectivités afin de financer le traitement des déchets. Aujourd’hui, trop d’habitants ne savent pas quoi faire de ces bouteilles et flacons. « Les gens hésitent… Donc on retrouve ces matières là dans la poubelle grise. Elles sont alors orientées vers Vernéa pour être incinérées. Certes, elles sont valorisées en énergie. Mais il vaudrait mieux qu’elles soient recyclées » rappelle Laurent Battut, le président du Valtom. Une grande campagne « positive » est donc menée pour rappeler aux habitants que les bouteilles et flacons doivent prendre la direction de la poubelle jaune. Celle du tri. Inutile de laver l’emballage : il suffit qu’il soit propre. Cela concerne les bouteilles d’eau, les flacons de shampoing ou les bidons de produits ménagers. Valorisé en matière première, ce plastique est ensuite revendu pour produire d’autres objets. Devenu ressource, il possède une valeur marchande réelle. « Aujourd’hui, nous sommes obligés de nous fournir en Espagne ou en Allemagne car nous n’avons pas assez de collecte sélective de bouteilles en plastique » déplore Richard Quemin, qui parle d’un enjeu « colossal. » L’objectif de Citeo est de recycler et trier 100 % des emballages plastique et des papiers d’ici 2022. En attendant, Laurent Battut milite pour que les industriels cessent de mettre sur le marché des emballages non-recyclables. [caption id="attachment_225203" align="aligncenter" width="800"] Trop de contenants en plastique finissent incinérés[/caption] C’est d’autant plus important que les plastiques souples, à l’image des films d’emballage, ne sont encore pas valorisés dans le Puy-de-Dôme. Heureusement, des évolutions sont prévues. « Nous allons aller sur des extensions de consigne de tri très prochainement dans le département avec - je l’espère - une seule et même consigne. C’est l’objectif recherché par le Valtom » précise son président, qui dénonce les fausses fiscalités écologiques mises en place par le Gouvernement. Les particuliers peuvent aussi agir en limitant leur consommation d’emballages et tendre vers le zéro déchet. Mais nécessairement, cet acte citoyen ferait diminuer les recettes de Citeo (financé par les industriels), qui in fine reverserait donc moins aux collectivités… Richard Quemin, directeur régional de Citeo, n’y voit pas d’inconvénient. Au contraire. « Notre objectif serait de baisser le chiffre d‘affaires. Moins de contribution, ce serait bon signe, car il y aurait moins d’emballages mis sur le marché. » *Collectivité publique en charge de la valorisation et du traitement des déchets ménagers du Puy-de-Dôme et du nord de la Haute-Loire.
0 commentaires