23h45 - 27 janvier 2019 - par Info Clermont Métropole
La première Une du journal paru le 4 octobre 1919.
[caption id="attachment_225990" align="aligncenter" width="786"] La première Une du journal paru le 4 octobre 1919.[/caption]
La Montagne fête son centenaire en 2019
Le quotidien va célébrer ses 100 ans cette année, l’occasion bien sûr d’envisager sa riche histoire mais aussi de regarder l’avenir en face.
« Hier, aujourd’hui, demain. Notre lien s’écrit depuis 100 ans », sera donc le fil conducteur d’une année 2019 que La Montagne espère riche en échanges et en émotion. Le journal – fondé par l’avocat, journaliste et homme politique Alexandre Varenne le 4 octobre 1919 - s’apprête à souffler ses 100 bougies. Comme le faisait remarquer à juste titre Michel Habouzit, le président du conseil d’administration, lors de la présentation de l’événement, « rares sont les quotidiens centenaires » en France. Cet anniversaire symbolique, les dirigeants entendent bien le « partager et le valoriser », tout en se « projetant vers l’avenir. » Tout cela sans rien renier aux « valeurs de proximité, d’accessibilité et d’humanisme » défendues et portées par Le titre durant son histoire. Une série de rendez-vous a donc été imaginée tout au long de l’année 2019. Chaque premier vendredi du mois, la rédaction proposera une page complète sur l’histoire du journal. « On évoquera, entre autres, les chocs de transformation qu’à vécu La Montagne durant toutes ces années », souligne Sandrine Thomas, Rédactrice en chef.
Outre une éducation aux médias pour les scolaires, montée en partenariat avec l’Académie de Clermont, les équipes du titre entameront du 14 au 31 mai une itinérance sur le territoire de diffusion, à savoir l’Auvergne et une grande partie du Limousin. Une exposition gratuite à la chapelle des Cordeliers (du 2 au 28 septembre), à Clermont-Ferrand, permettra au public d’appréhender l’histoire du journal, ses évolutions éditoriales et techniques, mais aussi les enjeux actuels de la presse.
[caption id="attachment_225991" align="aligncenter" width="800"] Les dirigeants du groupe Centre-France La Montagne et de la Fondation Varenne : Alain Védrine, Soizic Bouju, Michel Habouzit, Sandrine Thomas et Daniel Pouzadoux.[/caption]
Si une grande collecte de sang est prévue le 21 juin au siège, rue du Clos-Four, en lien avec l’Etablissement français du sang, un livre anniversaire sous le prisme de 100 Unes emblématiques est attendu à la rentrée. « Nous donnerons carte blanche à cent contributeurs pour accompagner les unes choisies. Parmi ceux-ci, Jean-Dominique Senard, Erik Orsenna ou encore Hervé Mathoux », précise Sandrine Thomas.
Bien évidemment, la journée du 4 octobre 2019 devrait constituer le point d’orgue de ce centenaire. Edition du jour événementielle, ouverture du journal au public, soirée à caractère professionnel rythmeront la date anniversaire.
Signalons que la Fondation Varenne, à travers ses actions pour l’éducation, est associée aux cent ans. « Nous allons publier un manuscrit des mémoires d’Alexandre Varenne », a annoncé son président, Daniel Pouzadoux, pour qui l’actionnaire de référence reste « en totale phase » avec la direction de La Montagne.
[caption id="attachment_225992" align="aligncenter" width="807"] Elle est Directrice générale déléguée de La Montagne[/caption]
Questions à Soizic Bouju
Que représente ce centenaire pour vous ?
L’histoire de La Montagne ne s’est pas écrite par hasard. Elle résulte d’une longue construction à la fois en termes de présence, de métiers, d’offre éditoriale mais pas que, car il y a bien d’autres métiers dans le groupe. Tout au long de ces 100 ans, ce lien a été là pour rappeler que nous sommes main dans la main au service du territoire. Ce centenaire, c’est bien sûr une façon pour nous de remercier l’histoire et les salariés qui ont contribué à faire ce journal. C’est aussi l’occasion pour nous de dire aux collaborateurs d’aujourd’hui combien nous comptons sur eux pour construire l’avenir.
La Montagne a longtemps régné en maître sur l’Auvergne, comment appréhendez-vous le changement opéré depuis quelques années ?
Nous l’appréhendons de manière extrêmement optimiste et autant que faire ce peut énergique. C’est vrai que le grand quotidien régional qu’est La Montagne, comme dans d’autres régions d’ailleurs, était un peu une forme d’institution. Tout ce qui est en train de se passer a invité le journal à s’ouvrir beaucoup plus, à descendre de son piédestal d’une certaine manière. C’est tout le travail qui a été mené par les rédactions. A savoir changer de posture par rapport à son territoire et à ses lecteurs, aller à leur rencontre aussi comme lors de la dernière élection présidentielle. C’était une manière de leur dire : on est avec vous, on a envie de vous entendre, on est donc auprès de vous de manière plus horizontale. Tout ce qui se passe est une formidable opportunité pour transformer les métiers de La Montagne.
Souvenirs, souvenirs…
J’avais 7 ans, peut-être 8… Un incendie volontaire avait ravagé un corps de ferme d’un hameau de la petite commune de Dore l’Eglise. Le lendemain, un article de La Montagne relatait le fait divers. Evidemment, vu de Clermont, la plaine d’Ambert apparaissait alors comme une nouvelle frontière. Enclavée. Renfermée sur elle-même. Le journaliste s’était d’ailleurs laissé aller en relatant le fait divers qu’il situait aux « fins fonds du département ». Je me souviens d’une phrase qui, chez nous, avait hérissé quelques poils. Doux euphémisme ! « Il n’y a qu’à voir le visage de l’incendiaire, le visage taillé à coups de hache… » Il me semble qu’un habitant du village avait fait le voyage à Clermont pour dire au rédacteur tout le bien qu’il pensait de sa prose… J’ai certainement appris à lire (en partie) avec La Montagne, balbutiant sur les genoux d’un papa les dernières chroniques d’un Vialatte que la mort allait emporter. Dévorant son « pain quotidien », la figure paternelle (encore abonnée aujourd’hui !) nous initiait à l’exercice, commentant les articles, découpant soigneusement ceux qu’il estimait devoir passer à la postérité. Bien des années plus tard, nous disséquions, mon frère et moi, les pages sportives, attendant fébrilement l’édition du lundi pour connaître les résultats et le classement de nos clubs de foot respectifs. La nomination d’un préfet, l’épopée des Verts de Saint-Etienne, la foire d’automne d’Arlanc, la nécrologie d’une personnalité… Tout y passait au fur et à mesure que notre curiosité s’éveillait. La vie de notre chère Auvergne était là, résumée, analysée, imprimée sous nos yeux !
J.-P. B.
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