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Bertrand Barraud « Ce qui compte, c’est de travailler au jour le jour »

23h55 - 27 janvier 2019 - par Info Clermont Métropole
Bertrand Barraud « Ce qui compte, c’est de travailler au jour le jour »
Comme tous les Issoiriens, Bertrand Barraud a été « meurtri » par l’incendie de Pomel © Emmanuel THEROND. - © ACTU_BARRAUD

[caption id="attachment_226000" align="aligncenter" width="724"] Comme tous les Issoiriens, Bertrand Barraud a été « meurtri » par l’incendie de Pomel © Emmanuel THEROND.[/caption] Le maire d’Issoire (LR) revient sur l’actualité de la ville, son bilan et ses projets. Si les conditions sont réunies, il devrait briguer un nouveau mandat. Après l’incendie qui a ravagé Pomel, quel est l’avenir du site ? Tout d’abord, on peut dire qu’il y a eu une vraie émotion ce jour-là.  Pomel, c’était un bâtiment emblématique de la ville. Il était très utilisé. Quand le jour s’est levé après l’incendie, nous étions vraiment tous meurtris. Mais une vraie solidarité s’est mise en place entre les élus, les collectivités territoriales, mais surtout entre les habitants. Tout de suite, nous nous sommes dit qu’il fallait reconstruire, redonner une seconde vie au bâtiment, pour qu’il puisse renaître de ses cendres, comme ce fut le cas pendant les guerres de religion puis en 1820. Que disent les experts ? Que nous pourrons utiliser la structure du bâtiment, les murs tels qu’ils existent, pour reconstruire. Les façades pourraient être conservées. Mais il faudra peut-être adapter la charpente-toiture. Après rénovation, Pomel s’orientera vers la culture et la formation. Nous voulons faire un Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine, comme il en existe dans la plupart des communautés d’agglomération des Pays d’Art et d’Histoire. C’est donc un mal pour un bien ? Non. Il y a trop d’émotion. Mais la coïncidence est extraordinaire, car nous devions débuter des travaux de rénovation le lendemain de l’incendie. Quoi qu’il en soit, on aurait cassé le volume intérieur… Combien coûtera la rénovation ? Autour de 5 millions d’euros. Il est trop tôt pour donner un calendrier. Pour l’instant, nous allons faire des travaux d’urgence permettant de maintenir le bâtiment hors d’eau. Nous allons chainer la partie supérieure et installer une toiture-parapluie. Quelles sont vos réalisations emblématiques depuis le début du mandat ? La première urgence, c’était de satisfaire les plus démunis. Par exemple, tout un quartier était régulièrement inondé. La première réalisation, c’était un bassin d’orage. Je citerais aussi la réfection des boulevards extérieurs avec un espace piéton et des pistes cyclables, mais aussi de la place de la Montagne qui était pleine de trous et de flaques. Nous avons essayé de travailler dans tous les quartiers, pour toutes les générations, avec un effort particulier pour renforcer l’attractivité du centre-ville avec la création de la place de la halle et la rénovation de la place de la République. Nous avons aussi rénové l’abbatiale Saint-Austremoine. C’est un investissement de plus de 3 millions d’euros subventionnés à hauteur de 80 %. Côté animations, « Les Vendred’Issoire » attirent près de 100.000 visiteurs sur tout l’été, et plusieurs courses ont vu le jour. Nous sommes aussi très fiers d’avoir accueilli « Cervolix », devenu « Ailes et Volcans ». Ce fut un vrai succès. En plus du show aérien, nous en avons fait une vitrine du secteur aéronautique, qui représente près de 5.000 emplois sur le territoire. Sur quels projets avez-vous pris du retard ? Je pense notamment au secteur senior de l’hôpital. Les conditions d’accueil ne sont pas dignes de notre pays. Nous nous bagarrons pour obtenir des aides et des subventions. Malheureusement, nous ne sommes pas décideurs… Beaucoup de partenaires doivent comprendre l’urgence de la situation. Nous devons aussi accélérer la rénovation des logements en centre-ville : il y a beaucoup trop de vacance et parfois d’insalubrité. Le dispositif « Cœur de Ville » nous permettra de donner une nouvelle impulsion. Il faut aussi que nous fassions venir des formations, notamment pour les développeurs-codeurs, car la demande est réelle. Allez-vous briguer un second mandat ? Pour l’instant, ce qui compte, c’est de travailler au jour le jour, de parfois faire face à des complications que l’on n’imagine pas, comme l’incendie de Pomel, ou quelques faits d’actualité dont nous nous serions bien passés. Je n’ai donc pas pris de décision pour 2020 : il est trop tôt. Mais si l’enthousiasme et la dynamique sont les mêmes – et il n’y a pas de raison qu’ils ne le soient pas - je serais candidat. Les villes moyennes doivent se battre pour la démographie, le développement économique… Quels défis doit relever Issoire ? Garder notre attractivité, notre indépendance et nos spécificités, tout en étant intégré à l’agglomération du Pays d’Issoire et tiré par la métropole clermontoise et la Région Auvergne-Rhône-Alpes. En termes de démographie, nous sommes une des agglomérations régionales avec la croissance démographique la plus importante. Pour l’instant, nous avons aussi la chance d’être une ville industrielle, le secteur représentant 35 % des emplois. Même si les terrains disponibles diminuent, un certain nombre de PME-PMI veulent venir s’installer ici. Quid du pôle métropolitain Clermont Vichy Auvergne ? Ce serait une vraie erreur de travailler en adversité avec Clermont-Ferrand. Pour nous, il faut travailler en complémentarité, conserver peut-être cette idée d’être une ville à la campagne, avec des conditions de vie agréables. Les relations sont très bonnes avec Clermont-Ferrand. Nous sommes contents d’avoir une université ou un aéroport à quelques kilomètres… Mais encore une fois, nous voulons garder notre indépendance. Le lien, c’est aussi la rivière Allier ? Oui. Je pense que ce sera un vrai plus pour le tourisme. Certes, l’art roman attire. Mais le tourisme vert mériterait d’être développé, notamment l’axe de l’Allier et celui des Couzes. Issoire est le seul point de rencontre entre l’A75 et l’Allier. Nous avons une carte à jouer. Que pensez-vous du grand débat national ? Interroger les citoyens et prendre conscience de leurs problématiques est le leitmotiv des élus locaux. Nous n’avons pas attendu le débat national pour que ce soit le cas. Mais si c’est un plus, je serais de ceux qui aideront à organiser. Pour tout avouer, j’avais même proposé lors d’une rencontre récente avec le premier Ministre que ce débat débouche sur une journée citoyenne annuelle dans les mairies ou les bâtiments publics. Concernant le débat, je suis un peu sceptique sur la centralisation des informations ou leur interprétation. Il ne faudrait pas que ce soit que de la communication mais quelque chose de vraiment utile. Les « actes » des Gilets jaunes se succèdent chaque semaine… Il faut passer à autre chose. Exemple : des Gilets jaunes sont venus me proposer de faire un rassemblement culturel en extérieur l’été prochain. Pourquoi pas ? Nous ne serons pas un obstacle. C’est peut-être une façon différente de présenter leur action.

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