Dominique Busson : « nous allons renforcer nos actions d’éducation à l’environnement »
Le président de la Fédération des chasseurs du Puy-de-Dôme évoque la nouvelle campagne, dont l’ouverture a été donnée le 8 septembre.
I. – Comment se présente cette nouvelle saison de chasse dans le Puy-de-Dôme ?
D. B. – Elle s’articule autour de deux grands thèmes. Premièrement, la réforme de la chasse française, qui a débuté avec l’annonce de l’abaissement du prix du permis national à 200 euros. Outre la démocratisation de la chasse, cette mesure permettra aux jeunes d’aller chasser sur d’autres territoires que ceux de leur domicile. Effet immédiat, dans le Puy-de-Dôme, 40 % des chasseurs ont opté cette saison pour un permis national. La réforme prévoit également la création de l’Office français de la biodiversité. Cela renforcera la police de la chasse, chose que nous souhaitions depuis longtemps. Pour les dégâts causés par les sangliers, il y aura une contribution territoriale obligatoire pour les territoires de chasse. D’autre part, la mise en place de la gestion adaptative à travers une application smartphone (ChassAdapt) donne en temps réel les prélèvements effectués au niveau national sur une espèce dite en régression. Je note aussi un renforcement des pouvoirs des fédérations de chasseurs telle que la gestion des plans de chasse et des sociétés de chasse. Enfin, le volet sécurité a été renforcé, lui aussi, avec l’instauration d’une remise à niveau des pratiquants tous les dix ans.
Le deuxième grand thème concerne la sécheresse. Celle-ci a eu des conséquences négatives et positives. En ce qui concerne l’aspect négatif, le gibier d’eau va beaucoup pâtir de cette situation, notamment les bécassines au sein des zones humides. Pour les aspects positifs, ils sont nombreux. Nous assistons à une hausse au niveau de la faune, que ce soit le petit gibier où l’on voit beaucoup de lièvres et de perdrix, ou pour les grands animaux. Le chamois est en augmentation, les grands cervidés et le chevreuil aussi. Nous, chasseurs, avons été particulièrement vigilants cet été sur les dégâts causés par les sangliers car la sécheresse a déjà provoqué une perte de récolte pour les agriculteurs. C’est pourquoi, nous avons autorisé la chasse à l’approche et à l’affût du sanglier dès le 1er juin, une grande première, avant l’ouverture des battues le 15 août.
I. – Poursuivez-vous cette saison les mesures liés à la sécurité, comme l’implantation de piquets réflecteurs le long des routes ou de miradors pour les battues ?
D. B. – Bien sûr. Avec les dispositifs anti-collision, on constate une diminution extraordinaire des collisions entre le gibier et les voitures. Au col des Goules, la baisse est de 80 %, à Saint-Amand Tallende de 75 %. Cette année, des piquets ont été posés sur la route de la forêt de la Comté. D’autre le seront vers Saint-Eloy-les-Mines. Ce projet d’investissement, d’un montant de 25.000 euros, court jusqu’en 2021 en partenariat avec le Conseil départemental du Puy-de-Dôme et la Région Auvergne Rhône-Alpes. Sinon, nous poursuivons les plantations de haies, 5 à 6 kilomètres chaque année, et les implantations de miradors avec l’aide de la Région. Nous devons subir parfois le vandalisme de certains citoyens sur ces installations.
En parallèle, nous allons renforcer nos actions d’éducation à l’environnement, à la fois auprès du grand public et du public scolaire. Ce sont des actions où l’on ne parle pas du tout de chasse mais plutôt de faune sauvage et de biodiversité.
I. – Quelles sont les prévisions pour le plan de chasse 2019-2020 ?
D. B. – Pour le grand gibier, en ce qui concerne les cervidés, le chevreuil va connaître une augmentation avec 8.900 attributions, idem pour le cerf (257 attributions), le mouflon (187) et le chamois (74). En règle générale, les prélèvements effectifs atteignent 80 % des attributions. Pour les sangliers, le chiffre devrait tourner autour de 5.000 cette saison.
0 commentaires