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Jacques Chazalet : « on sent qu’il y a un réel engouement autour du Sommet »

00h58 - 23 septembre 2019 - par Info Clermont Métropole
Jacques Chazalet : « on sent qu’il y a un réel engouement autour du Sommet »
- © ACTU_ITW_CHAZALET_JACQUES

Il préside le Sommet de l’Elevage, dont la 28e édition va se dérouler les 2, 3 et 4 octobre à la Grande Halle d’Auvergne. Impressions…

I. – Comment se présente cette nouvelle édition du Sommet de l’élevage ?

Jacques Chazalet – Il y a d’une part le contexte du Sommet lui-même et d’autre part, le contexte agricole général. Pour le premier, en termes de vente d’espaces aux professionnels, nous en avons commercialisé plus que l’année dernière. On sent qu’il y a un réel engouement autour de l’événement. C’est plutôt satisfaisant pour nous organisateurs. Après, il faut que les exposants trouvent en face d’eux des clients qui ont envie d’investir ; ces clients, ce sont les éleveurs et les agriculteurs de manière générale, y compris ceux qui ne font que de la culture. La difficulté cette année réside dans les aléas climatiques où le pire côtoie le meilleur. Par exemple, la récolte de blé en France est la 2ème meilleure depuis 50 ans mais celle effectuée en Limagne est catastrophique. En matière d’élevage, nous assistons à la même chose. Certains agriculteurs sont bien pourvus en stock d’herbe pour nourrir le bétail, d’autres ont déjà commencé à distribuer leur stock depuis longtemps. Même à l’échelle du Massif central, il existe de grandes disparités.  

I. – Autre problème, que pensez-vous de l’agri-bashing ambiant ?

J. C. – Les agriculteurs céréaliers doivent faire face à la contestation sur les pesticides, les éleveurs à celle des adeptes du véganisme. Tout est respectable. Si les gens ne veulent pas manger de viande, libre à eux. Mais il ne faut pas sombrer dans un prosélytisme intégriste qui s’apparente à du terrorisme. Les éleveurs et les agriculteurs ont mal à la tête aujourd’hui et se posent des tas de questions. Nous sommes là pour nourrir la planète, entretenir les paysages. Nous devons corriger des choses, c’est sûr, mais l’agriculture a toujours su s’adapter. L’utilisation des pesticides est encadrée par des protocoles, des autorisations de mise sur le marché et des agences. Aujourd’hui, les réseaux sociaux et la circulation rapide de l’information n’arrangent rien. Pourtant, et c’est un peu le paradoxe, on voit bien que les Français aiment leur agriculture. Les sondages et le succès des fêtes agricoles le prouvent. Notre rôle au Sommet, c’est de donner envie aux agriculteurs de continuer et de persévérer.       

I. – Même si le Sommet est avant tout un salon professionnel, votre objectif n’est-il pas de faire passer des messages au grand public ?

J. C. – Bien sûr. L’idée est aussi de mettre en avant nos savoir-faire et nos démarches qualité à travers les AOC et les différents labels. Surtout, il faut faire en sorte que les consommateurs choisissent nos produits. S’ils les achètent, ce sont eux qui nous sauveront demain. D’où l’intérêt de favoriser cette démarche des circuits courts. Celle-ci permet aux consommateurs de nouer le contact et de se réapproprier le métier d’agriculteur.      

 I. – Attendez-vous avec impatience la construction de la deuxième Grande halle ?

J. C. – Oui évidemment. 2019 et 2020 seront des années d’attente. On espère que les choses vont bien se passer. Malgré les difficultés de la profession, il faut continuer à investir. La construction de la deuxième Grande halle a été actée pour 2021. Ce sera la 30e édition du Sommet de l’élevage. Ce bâtiment va nous permettre de marquer le développement de la manifestation, de réorganiser le site et d’accueillir de nouveaux exposants sur des thématiques nouvelles comme la transformation à la ferme et les énergies renouvelables.     

I. – Vous plaidez aussi pour une ouverture du Salon vers le centre-ville de Clermont… 

J. -C. – C’est un peu la perche que l’on tend à la municipalité de Clermont. La Ville nous reconnaît et nous accompagne. Nous sommes reçus à la mairie et c’est déjà énorme. Mais nous aimerions aller encore plus loin avec la Ville. Pourquoi ne pas créer un temps festif autour de la viande et des produits issus de l’agriculture, peut-être en amont du Salon, le week-end qui le précède. Nous avons déjà participé à l’expérience de la Grande station. L’idée n’est pas de déplacer le Sommet place de Jaude mais d’organiser un événement à destination du grand public. Cela aurait du sens. On pourrait faire de Clermont la capitale de la bonne viande. Je rappelle que nous sommes le berceau de toutes les races rustiques spécialisées dans la production de viande.       

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