Train Paris-Clermont : ça avance mais…
La ligne va subir une importante régénération et 12 rames de nouvelle génération seront livrées entre 2023 et 2025. Les financements sont actés.
Tout juste entré en fonction, Jean-Baptiste Djebbari s’est rendu à Clermont début septembre, à l’occasion d’une visite consacrée à la liaison ferroviaire Clermont-Paris. Le jeune secrétaire d’Etat chargé des transports était accompagné de Guillaume Pepy, le président du directoire de la SNCF. En Préfecture, les deux hommes ont pu rencontrer le président de la FNAUT*, les élus du territoire ou encore les acteurs économiques majeurs, réunis notamment au sein de l’association Objectifs Capitales, qui se bat pour l’amélioration des dessertes ferroviaires et aériennes. Certes, il ne fallait pas attendre de grandes avancées sur ce dossier mais plutôt la confirmation d’un plan annoncé l’an dernier par Elisabeth Borne, alors en charge des Transports au sein du Gouvernement. « Ce qui est nouveau, c’est que les 760 millions d’euros dédiés à la régénération de la voie Paris-Clermont et les 350 millions d’euros destinés à acquérir 12 nouvelles rames, sont financés », a annoncé Jean-Baptiste Djebbari. Le gain de temps sur le trajet devrait être de 10 minutes. Pas vraiment de quoi sauter au plafond…
En amont, un important travail de sécurisation de la ligne est prévu lors des trois prochaines années. Renouvellement des traverses et du ballast, confortement d’ouvrages, suppression de passages à niveau, maîtrise de la végétation et clôture des voies… font partie des chantiers qui nécessiteront de fermer la ligne durant quatre week-ends en 2020. Mais la SNCF promet quelques améliorations plus rapides : augmentation du nombre d’agents de nettoyage dans les trains, réouverture du salon grands voyageurs à Bercy, fiabilisation du Wi-Fi (ce qui nécessite un accord avec les opérateurs téléphoniques pour la suppression des zones blanches), mise en place d’un compte Twitter dédié pour des infos en temps réel…
Au niveau du matériel, les nouvelles rames de 406 sièges, déployées à partir de 2023, devraient apporter un bien meilleur confort aux passagers que les rames « hors d’âge » des Intercités, selon les mots mêmes de Guillaume Pepy. Ces automotrices réversibles seront aussi plus fiables promet la SNCF. « Mis à part la vitesse, c’est comme dans un TGV. Il s’agit d’un train de longue distance », a indiqué le président du directoire. Cette fois, la compagnie nationale ne devrait pas nous refaire le coup du Téoz, où l’on nous avait survendu à l’époque « un train neuf » mais fait avec du vieux. Les résultats de l’appel d’offres seront connus en octobre.
Quant à l’après 2025, il reste pour l’instant hypothétique. Alors que l’association Objectif Capitales réclame un train Paris-Clermont en 2h30, on se demande bien si l’on verra un jour ce souhait se réaliser. « Ce sont des volumes de financement qui sont assez importants et qui ne sont pas solutionnés aujourd’hui », a admis Jean-Baptiste Djebbari. Le dossier TGV, lui, paraît enterré, pour des raisons économiques évidentes. « Remettre à neuf une ligne coûte 1 million d’€ le kilomètre. Construire une ligne nouvelle pour de la grande vitesse coûte 25 millions d’€ le kilomètre », a rappelé Guillaume Pepy.
Mais pour le président d’Objectif Capitales, Patrick Wolff, il faut « déjà travailler sur l’après 2025 » au risque de prendre encore dix ans de retard.
* FNAUT : Fédération nationale des usagers des transports
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