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Patrick Bruel : « il se passe chaque soir un joli truc »

00h31 - 23 octobre 2019 - par Info Clermont Métropole
Patrick Bruel : « il se passe chaque soir un joli truc »
- © CULT_ITW_BRUEL_A

Tout vient à point à qui sait attendre. Se retrouver dans la loge de Patrick Bruel, à minuit pétante, après un concert de trois heures, un moment forcément rare dans une vie professionnelle. Sa tournée, les fans, ses passions, la vie… Le chanteur, boulimique de travail, s’est laissé aller à la confidence 45 minutes durant. Morceaux choisis…

La tournée actuelle.

Dire qu’elle fonctionne est un doux euphémisme. Plus de 300.000 billets avaient été vendus en dix jours… Dès le premier concert à Epernay, Patrick Bruel a décidé d’inclure les 15 nouvelles chansons de son dernier album dans ce nouveau spectacle. Un pari, forcément…  « Les gens ont adhéré aux nouvelles chansons comme s’ils les connaissaient déjà. Plus largement, il se passe chaque soir un joli truc mais ce n’est jamais forcément la même chose, observe l’artiste. C’est un spectacle à la fois construit, au millimètre près, et en même temps, il y a d’immenses parts d’improvisation ou de liberté. La base du show est à 2h35. Mais les applaudissements sont parfois très longs. »

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L’idée de faire chanter la Marseillaise.

La chanteur produit lui-même cette nouvelle tournée à travers sa propre boîte. « C’est ma première grosse production. On s’est dit qu’il ne fallait pas lésiner sur les moyens. Nous avons mis le paquet sur les écrans et la scénographie. On avait envie d’aller vers ce qui m’a toujours porté, les spectacles anglo-saxons, sans perdre non plus ce qui fait mon ADN, c’est-à-dire la proximité avec les gens. »

« J’ai écrit cette chanson au lendemain des attentats de Paris. La chanson a ensuite vécu, je l’ai reprise dans un ou deux spectacles. Et puis l’année dernière à Aluna (un festival en Ardèche NDLR), où j’ai remplacé Charles Aznavour, j’avais dit à mon pianiste de me suivre à la fin de la chanson. Il est parti dans des harmonies à la Erik Satie, l’a rendu très douce et les gens ont continué à murmurer. C’était bouleversant. Nous l’avons reprise ensuite sur la base militaire de Rochefort. Depuis le 7 janvier 2015, La Marseillaise réappartient à tous les Français. Elle n’est plus l’apanage d’un mouvement d’extrême-droite. »    

Le lien avec le public.

Un facteur essentiel pour Patrick Bruel. « Avant de débuter une tournée, on se demande s’il va être là. Quand on voit qu’il répond présent, on s’interroge sur le type de public, quelle génération ? Et puis ensuite, on se dit qu’il va falloir être à la hauteur. »  L’artiste apprécie visiblement de réunir les générations. Il est heureux également de constater que les jeunes sont bien présents au fil des dates. « La nouveauté sur cette tournée, c’est le retour des 15-30 ans, de manière folle. Il y en a partout. Ce sera encore plus visible en décembre car nous serons en configuration fosse dans les salles. » Malgré les années qui passent et l’expérience, le chanteur avoue ne pas s’habituer au succès.    

Son âge.

Et oui, Patrick a passé la soixantaine mais ne lui parlait surtout pas de ce cap symbolique, vous prendriez des risques. « Basta ! » Comment explique-t-il alors ce succès auprès de la jeune génération ? « Je ne sais pas, le parcours peut-être, l’ancienne tournée était assez pop. Ce nouvel album aussi a trouvé le chemin des radios », avance-t-il en guise de réponse.        

La chanson, le cinéma, le théâtre.

(Catégorique…) « Non, je ne choisirai jamais. C’est aussi beaucoup de travail et une éducation chez moi de faire les choses à fond. Je dis toujours à mes enfants : faites de votre mieux. Le sens de l’effort, de ce que l’on peut donner, tout ça est fondamental pour moi. J’ai tourné un film avec Fabrice Luchini qui s’appelle Le meilleur reste à venir (il sort en décembre), je suis content de l’avoir fait car je crois qu’il s’agit de mon meilleur film. Il a fallu travailler énormément car nous sortions l’album et préparions la tournée en même temps. » Alors Bruel s’organise en conséquence. Il affirme être « un mec de passions » et possède la chance « de pouvoir choisir » ses projets.

Son domaine dans le Vaucluse.

Il a acheté ce domaine il y a douze ans dans le sud de la France, pour « faire une maison de famille », pour que ses « enfants aient des racines ». Patrick Bruel est « fou des oliviers » depuis l’enfance.  « On est passé de 50 à 200, puis à 800 oliviers ; Nous avons commencé ensuite à produire de l’huile, pour la famille d’abord. On s’est mis au boulot pendant un an et nous avons sorti notre huile (Domaine de Leos NDLR). Nous avons remporté la médaille d’or de la région PACA deux années de suite et cette année la médaille d’or du Concours général agricole. Les grands chefs de cuisine l’ont adoubé. »

L’artiste s’est même lancé dans la production de chocolat à l’huile d’olive ! « J’ai travaillé avec Alain Ducasse. C’était fantastique. Nous avons étudié, cherché, réalisé des assemblages. Il a amené les idées et nous avons sorti ce chocolat au mois de mai. Une pure merveille. »

Le joueur de poker.

Pas de place pour le poker dans une tournée, qu’on se le dise. « Je n’ai pas fait les championnats du monde en mai à cause de la tournée. Et puis mes enfants rentraient des Etats-Unis aussi. Pour se remettre dedans, il faudrait se réentraîner, être dans la mouvance. Il y a des jeunes générations qui sont incroyablement fortes. Je n’ai pas pu faire non plus le tournoi de Barcelone fin août. En ce moment, je fais chanteur… » (Eclats de rire…)   

Texte et photo : Jean-Paul BOITHIAS

Pratique : Patrick Bruel au Zénith d’Auvergne, le 18 décembre, à 20h / Infos et réservations au 04 73 62 79 00 et sur www.arachnee-concerts.com

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