Transports : une convention pour plus de sécurité
Depuis début janvier, des policiers municipaux accompagnent les contrôleurs des transports en commun afin d'assurer la sécurité des agents et des usagers. Mais aussi pour rappeler les gestes de civismes dans les bus et le tram.
Conduire et faire appliquer le port du masque devient de plus en plus difficile pour les chauffeurs de bus ou de tram.
"Occupe-toi de rouler et ferme là !" Cette phrase, les conducteurs de la T2C l'entendent souvent... "Le chauffeur de bus ne peut pas intervenir sur toutes les incivilités car il doit d'abord conduire les usagers, il ne peut pas se substituer à des agents de police" rappelle Damien Romero, chauffeur de bus depuis 25 ans et Secrétaire du Comité social économique.
Le 5 janvier, la Ville de Clermont-Ferrand et la T2C ont signé un partenariat pour renforcer leur coopération.
500 agressions par an
Depuis 2015, la Ville de Clermont-Ferrand a fait de la tranquillité publique une de ses priorités. Cette stratégie passe par le déploiement de caméras de vidéo-protection, l'acquisition de pistolets à impulsion électrique pour la police municipale, la création d'un centre de supervision urbaine, le recrutement d'agents ou prochainement la mise en place d'une brigade de soirée.
La Ville développe également des partenariats institutionnels à l'image du Contrat de Sécurité Intégrée signé avec l'État le 22 juillet 2021 pour protéger davantage les biens et les personnes sur le territoire.
Afin d'amplifier son action dans les transports publics, une convention de partenariat d'une durée de 3 ans a été signée entre Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand, Blandine Galliot, présidente de T2C et Richard Peyrin, directeur général de T2C.
Si la coopération entre les transporteurs publics et la police municipale est déjà une réalité, cette convention permettra d'améliorer la coordination des équipes et de développer le partage d'informations.
Mais aussi d'échanger sur les bonnes pratiques et de renforcer la participation des policiers municipaux aux opérations de prévention et de sécurisation en appui de la T2C.
Chaque année, "entre 500 et 600 faits d'agressions par an sont comptabilisés rappelle Blandine Galliot, la présidente de la T2C. Il y a une usure de la part du personnel qui ne travaille pas pour être victimes d'agressions. Il y a une lassitude de la part des conducteurs. Il y a des points de tension comme la Place Gaillard où les automobilistes sont garés sur les arrêts de bus."
"La société concentrée dans 30 m2"
Pour Damien Romero, le chauffeur de bus, "les conducteurs, les agents de contrôle, les médiateurs et les agents d'intervention sont confrontés à l'insécurité comme les citoyens. Ce sont des agressions souvent verbales, mais elles peuvent tourner au physique, notamment avec les services de contrôle et de médiation. Pour les conducteurs, les violences physiques arrivent aussi de temps en temps. Ces violences, on peut parfois arriver à les gérer, mais pas toujours. Nous avons besoin de sentir un soutien des politiques car les tensions sociales sont palpables au quotidien à cause de la situation sanitaire."
Avec la crise et les restrictions, en plus des gestes barrières à faire respecter, le phénomène ne s'est pas arrangé, au contraire.
Objectifs de ce partenariat renforcé : sécuriser les passagers, mais également lutter contre les incivilités et la fraude, l'alcoolisation excessive, les problématiques de circulation, d'encombrement ou de stationnement sur les voies du tram ou des bus.
"Un bus c'est la société concentrée dans 30 m2 rappelle Damien Romero, chauffeur de bus. Cette tension, cette anxiété liée à la crise se retrouvent chez les usagers même si cela se passe plutôt bien. Il y a des agressions des automobilistes et le non-respect de la voie de tram par les vélos ou les trottinettes... C'est usant pour les acteurs de terrain."
Cette réflexion menée depuis de longues années a abouti à cette convention censée améliorer la sécurité des salariés et inciter les gens à prendre les transports en commun.
Cette convention complète signée le 25 novembre 2021 entre la Préfecture, la Justice, le STMC et T2C, fixe les modalités de coordination entre la Police Nationale, la Gendarmerie et le Procureur de la République.
Des patrouilles pourront ainsi être déployées à l'intérieur des véhicules et dans les stations ou participer à des opérations de contrôle.
Parfois, ils pourront désamorcer des situations compliquées pour les chauffeurs ou interpeller des personnes violentes ou en possessions d'armes... ou pour simplement rappeler les gestes de politesse et du vivre ensemble.
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