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Lionel Chauvin : « Mon coeur, il est social »

08h00 - 25 janvier 2022 - par Info Clermont Métropole
Lionel Chauvin : « Mon coeur, il est social »
Lionel Chauvin : « Je suis un pragmatique de l'écologie ». - © Guillaume Bonnaure

Élu en juillet 2021, Lionel Chauvin, le Président Républicain du Département fait le bilan des premiers mois de son mandat, de sa politique et de ses fonctions. Il nous parle aussi d'environnement ou du retour aux 90 km/h dans le long entretien qu'il nous a accordé.

Quel bilan faites-vous de vos premiers mois en tant que Président du Conseil départemental ?

On ne découvre pas l'institution, ni les uns ni les autres. Les 14 vice-présidents travaillent et s'impliquent fortement. C'est une charge de travail importante mais il y a un travail de fond et de terrain. J'ai toujours dit que je n'étais pas pour la rupture. On est dans l'accompagnement et c'est ce qu'attendent les Puydomois. C'est prioritaire pour moi. Nous avons voté un budget et je suis très satisfait. C'est un budget de fondation et comme pour tout bon maçon, il va nous permettre de monter les murs. J'ai conservé le directeur général des services et il va prendre sa retraite bientôt. C'était important qu'il n'y ait pas de grand changement.

Vous avez gardé plusieurs dossiers ?

J'ai gardé les routes, je suis souvent au contact des agents routiers. J'ai gardé la pépite de notre département : le Grand site de France Unesco. Il faudra travailler pour faire ruisseler cette dynamique sur notre territoire au niveau environnemental et économique. C'est un très grand marqueur pour nos entreprises locales porteuses de messages économiques et sociaux que ce soit Michelin, Limagrain ou Hermès. Elles ont un axe international et l'Unesco, cela leur parle pour attirer et pour que notre territoire soit attractif. Le marquage Unesco est un plus et on doit devenir des ambassadeurs sur ce territoire. J'ai gardé aussi les gens du voyage. Je suis un élu de terrain, j'ai appris à travailler avec Frédéric Bonnichon. Nous avons travaillé des années main dans la main et j'avais cette responsabilité. C'est un sujet épineux que le grand public a du mal à percevoir. Il y a toujours des crispations. Je souhaitais le conserver car un schéma directeur sur ce sujet existait et il faut aller dans le pragmatisme. J'ai également le Sport, l'agriculture et la forêt.

Allez-vous conserver vos différentes fonctions ?

Il ne vous a pas échappé que j'ai démissionné de mon poste d'adjoint à la mairie de Châtel-Guyon. Je suis un élu responsable. Quand je me suis engagé avec une équipe au SBA (Syndicat du Bois de l'Aumône) et au Parc des volcans, je ne pensais pas devenir président du Département. Les mandats ne se terminent pas en même temps et c'est important de les accompagner. Sur la commune j'ai démissionné d'un commun accord avec Frédéric (Bonnichon) de mon poste d'adjoint car je mettais en difficulté mes collaborateurs. Ce n'est pas eux de subir l'action politique du Président du Puy-de-Dôme mais à moi de me mettre à leur service. Bien sûr sur les dossiers majeurs de la commune, comme le Département est financeur, je reste conseiller municipal pour continuer à être acteur de ma commune. Car je suis châtel-guyonnais, c'est la commune qui m'a porté, ce sont mes bases familiales. Pour l'instant j'ai encore la présidence du SBA. Pour l'instant, je ne mets personne en souffrance, je suis clair. J'ai même une dynamique importante sur les financements. Le SBA a aussi un PPI important sur les investissements et avoir la voix du Président qui sollicite des financements c'est important pour le territoire.

Le clash, le buzz ce n'est pas votre politique, au contraire. Vous êtes plus dans l'action ?

C'est l'essence de mon engagement. J'ai toujours dit que j'étais de droite. De droite centre droit. Droite sociale. Mon cœur il est social, il n'est ni à droite, ni à gauche. Le social on le porte dans son cœur, autant à gauche qu'à droite. J'ai des collègues à gauche avec lesquels je m'entends très bien car ils ont une connaissance du terrain, un raisonnement et c'est l'essentiel. Après on peut faire de la politique. Les confrontations font perdre du temps. Je ne suis pas tout le temps un homme de consensus. Pas du tout mais il faut un vrai positionnement. Ma famille politique elle est à droite. Après on a le droit d'avoir des positions différentes et je le respecterais y compris dans mon exécutif. Les Puydomois, sur le terrain, que vous soyez de droite ou de gauche, ce qu'ils veulent, c'est que l'on trouve des solutions à leurs problèmes.

Le SBA, l'Agrilocal, le Parc des Volcans... Vous avez une fibre écologiste forte ?

L'écologie n'est pas une idéologie. C'est la vie de tous les jours. Quel est l'individu sur le terrain qui ne peut pas être respectueux de son environnement et de l'avenir de ses enfants ? Il faut être cohérent : ce que je pratique et ce que j'essaye de pratiquer avec mes quatre enfants depuis qu'ils sont nés, c'est d'expliquer où ils vivent, faire attention à notre territoire pour demain. Quand on me dit : « avec les actions du SBA, vous êtes un élu écologiste »... je n'aime pas ça. Je suis un pragmatique de l'écologie. Le SBA c'est de l'économie circulaire mais c'est de l'économie. Nous avons un problème de matière première alors comment ne pas la gaspiller ? Si on peut avoir un deuxième ou un troisième emploi de cette matière ce n'est que du positif. On n'est plus dans la société de consommation des années 90-2000.

La reprise de Luxfer est une bonne nouvelle pour le bassin d'emploi ?

C'est une bonne nouvelle car Olivier Bianchi est sur la même longueur que Laurent Wauquiez et je ne peux que m'en féliciter. Je dis bravo. Plus on ira dans ce sens-là et plus le territoire sera honoré. L'économie n'a pas de frontière politique. Chez-nous on a tous les savoir-faire et une main-d'œuvre de qualité exceptionnelle et des salariés stables. Quand on a ça, on ne peut pas baisser les bras. On doit tous se battre.

Enfin, allez vous remettre les 90 km/h sur les routes du Puy-de-Dôme ?

Si les conditions administratives le permettent car il y a aussi la sécurité routière et toutes les commissions qui doivent être réunies. Après je pourrai le proposer à l'assemblée départementale. Ce n'est pas le président qui prend la décision. Si on repasse aux 90 km/h on va sécuriser d'autres zones. Car je reçois plusieurs courriers par semaine de maires qui me disent : « Président, on veut un aménagement de Bourg, de traverse. » Car les gens roulent trop vite. Pas sur les départementales mais dans les zones où il y a de la vie. Il y a 62 % du réseau routier du Puy-de-Dôme où les gens roulent à moins de 73 km/h. Arrêtons de pénaliser les zones peu accidentogènes mais par contre « bloquons » les lieux dits où il y a de la vie et les villages. Il faut faire quelque chose et on ne mettra pas seulement un panneau. Cela ne sert pas à grand-chose...

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