L'usine de Luxfer reprise par Europlasma. Avec 200 nouveaux emplois en 2028 ?

L'usine de Luxfer à Gerzat va pouvoir reprendre son activité. Pour 2024, Europlasma, expert des solutions de dépollution, veut construire une usine unique en Europe, produisant des contenants de stockage haute pression en aluminium.

Ne l'appelez plus jamais Luxfer mais l'usine des Forges de Gerzat.

Basé à Nottingham en Angleterre, Luxfer avait annoncé fin novembre 2018 la fermeture définitive de l'usine auvergnate, la seule qu'il possédait en France.

L'usine, rachetée en 2001 à une filiale de Pechiney-Rhenalu, fabriquait des extincteurs pour les services de secours, des bouteilles d'oxygène pour le médical et d'autres types de cylindres en aluminium. L'usine avait cessé son activité en 2019.

Mais après un dernier revirement de situation, les anciens salariés de l'usine Luxfer peuvent espérer retravailler dans ce secteur d'activité et près de chez-eux.

Le groupe français Europlasma, expert en solution de dépollution, a annoncé le 7 janvier son projet de construction d'une usine dernière génération, unique en Europe, pour la production de contenants de stockage haute pression en aluminium, dont une partie recyclée grâce au nouveau procédé développé par Europlasma Environmental Technologies en Chine.

Cette unité de production, sera installée à Cébazat en 2024 et sera accompagnée d'un centre de Recherche et Développement spécialisé dans la conception de nouveaux produits toujours plus légers et sécurisés afin de faciliter la logistique des gaziers et de réduire l'empreinte carbone du transport de gaz.

Ce projet, fortement soutenu par l'État, la région Auvergne-Rhône-Alpes et Clermont Métropole s'inscrit dans le cadre du déploiement de la deuxième phase du plan stratégique d'Europlasma.

synergies

« Ce n'est pas tout à fait une reprise mais un projet de reconstruction rappelle Axel Peronczyk représentant syndical des anciens salariés (CGT). Nous sommes heureux car ce projet a été mené par les salariés de Luxfer et d'Europlasma. Les salariés ont été intégrés au projet. »

Les 136 anciens salariés de l'usine Luxfer ont donc trouvé une issue favorable à leur combat depuis toutes ces années.

Cinq à dix anciens salariés de Luxfer ont déjà été embauchés par Europlasma pour préparer l'installation de la nouvelle usine dont les travaux devraient commencer en 2023.

Ce site s'appellera l'usine des Forges de Gerzat, une société nouvellement créée, et nécessite un investissement de 100 millions d'euros.

Le site sera installé sur un terrain nu à Cébazat et devrait permettre la création de 200 nouveaux emplois à l'horizon 2028 explique Europlasma dans un communiqué : « Pourvoyeur de près de 200 nouveaux emplois à l'horizon 2028, cette usine ultra moderne, dont la livraison devrait intervenir en 2024, générera un chiffre d'affaires de l'ordre de 10 M€ dès 2025 malgré des délais incompressibles d'homologation des produits manufacturés voisins de 12 mois. Le site devrait ensuite atteindre sa cadence optimale et générer 50 M € de chiffre d'affaires annuel dès 2029. »

Formation

« Il y a déjà des recrutements chez mes anciens collègues confirme Axel Peronczyk. Nous ferons en sorte que les nouveaux postes soient ouverts aux anciens salariés de Luxfer en priorité. Une formation leur sera aussi proposée avec la Région. »

Europlasma avait fait déjà l'acquisition récente des Forges de Tarbes (précédemment Tarbes Industry).

Si Europlasma s'installe dans la région, il n'a pas préparé ce projet d'usine sans prendre en considération le contexte local.

« Notre usine a fermé il y a deux ans et comme il faut bien vivre certains travaillent ailleurs explique Axel Peronczyk représentant syndical des anciens salariés (CGT). D'autres sont à la retraite. C'est pour ça que nous avons créé une association, pour garder du lien car on savait que ce projet serait long avec cette nouvelle usine. C'est le projet d'Europlasma mais aussi des anciens salariés. C'est grâce au savoir-faire des gens que l'usine sera conçue. »

L'investissement total dans ce projet est estimé à 100 M€ répartis entre le bâtiment (35 M€) et l'équipement de pointe (65 M€).

L'État français, la région Auvergne-Rhône-Alpes et Clermont Métropole apporteront 57 M€ sous diverses formes, notamment un prêt FDES (Fonds de développement économique et social), des subventions, la fourniture du terrain de 11 hectares ainsi que la prise en charge de la construction du bâtiment et à hauteur de 50 M€ maximum par Europlasma (au travers d'un apport équilibré entre fonds propres issus de son programme de financement actuel et dettes).

Bassin d'emploi

Lors de la réunion de sa Commission permanente de décembre, la Région AURA a concrétisé son engagement pour accompagner ce projet de création de la nouvelle usine à Cébazat à hauteur de 3 millions d'euros d'aides directes pour soutenir l'investissement productif, la formation des ex-salariés de Luxfer et des jeunes recrutés sur le bassin clermontois.

200 nouveaux emplois à l'horizon 2028 ? C'est une belle éventualité pour le secteur économique local.

« Si cela se passe bien c'est envisageable oui précise Axel Peronczyk. La plus belle revanche serait de recréer autant d'emplois que nous en avons perdus... C'est un bel objectif pour le territoire. »