Maddy Scheurer : "J'ai à coeur que les gendarmes continuent de rendre un service public de qualité"
Ancienne porte parole de la gendarmerie nationale, la Colonelle Maddy Scheurer a pris officiellement le commandement du groupement de la gendarmerie du Puy-de-Dôme le 21 octobre dernier.
Comment se passe votre prise de poste dans le Puy-de-Dôme ?
Je connaissais déjà un peu la région. J'ai fait ma formation à Montluçon entre mai 98 et mai 99, comme élève gendarme à l'école de Sous-officier de Montluçon. Je suis revenu plus tard commander une Compagnie, par hasard celle dans laquelle j'avais été. C'était très symbolique. J'ai découvert l'Allier et l'Auvergne, une région dans laquelle je m'étais plu. Je suis très heureuse d'être à Clermont-Ferrand et j'ai beaucoup de choses à apprendre dans le Puy-de-Dôme. C'est une région dans laquelle j'avais très envie de servir. Depuis mon arrivée il y a 8 semaines, je suis très bien accueillie, j'ai beaucoup de chance car je bénéficie d'un accueil de très grande qualité. Je rencontre un certain nombre de partenaires pour poser les sujets de travail. Je note aussi le côté très pragmatique des rencontres qui permettent de cerner un certain nombre de sujets sur lesquels nous devons avancer collectivement.
Après quatre années comme porte-parole de la Gendarmerie Nationale, vous retrouvez le terrain ?
Oui c'est un retour au cœur de métier. Quand on s'engage en Gendarmerie, c'est pour l'aspect opérationnel, pour l'intervention et pour une vie sans routine, pour l'aide et le service rendu à la population. Ici, je renoue avec tout l'aspect opérationnel au titre de commandant de regroupement des gendarmes du Puy-de-Dôme (770 gendarmes sur 58 casernes) et je vais m'atteler à toutes les missions qui ont un lien avec le secteur opérationnel. La population sera toujours au cœur de mes préoccupations car j'ai à cœur que les gendarmes continuent de rendre un service public de qualité. Je vais au fur et à mesure à la découverte de toutes les unités et à la rencontre des militaires qui font le travail au plus proche de la population sur le terrain. Grâce à notre rapport avec les élus, députés, sénateurs et maires, qui sont nos relais sur les 446 communes du département, il y a un travail proactif, dynamique qui nous permet de sentir le pouls du territoire.
Quels sont les points noirs en termes de sécurité ?
Nous avons une nouvelle unité qui s'est créée il y a un an dans le département, la « Maison de protection des familles » qui gère les gros contentieux dont celui des violences intrafamiliales. Le bilan au bout d'un an de fonctionnement montre que ce sujet mérite toute notre vigilance et notre accompagnement. Cette unité a traité plus de 700 dossiers en 2022. C'est un sujet que j'ai suivi depuis que j'ai servi au Comité interministériel de prévention de la délinquance entre 2009 et 2013. On parlait déjà du « chiffre noir » des violences intrafamiliales et petit à petit, la société et les médias se sont emparés de ce sujet. Cela demande une attention spécifique car il y a des personnes en grande souffrance derrière. La Gendarmerie et ses partenaires sont là pour les aider et apporter un lien de confiance.
Fin septembre à Lezoux vous avez procédé à des contrôles routiers. La situation est grave ?
Nous avons fait ces contrôles de sécurité routière avec le Préfet et Mme la procureure pour rappeler les conducteurs à la vigilance. Depuis juillet, il y a un relâchement dans les comportements des usagers de la route. Les chiffres de la sécurité routière se sont dégradés, des familles sont détruites avec des accidents mortels ou aux conséquences corporelles lourdes. Quand on prend délibérément la décision de téléphoner au volant, avec ce qu'on appelle un « distracteur », on ne mesure pas que l'on peut avoir un accident engageant la vie de quelqu'un qui n'avait rien demandé en face. C'est important d'être présents sur les bords des routes pour rappeler qu'il faut lever le pied et partager la route. Cette présence en termes de lutte contre l'insécurité routière, cela raisonne. Et on est présent pour ces vacances de Toussaint. En fin d'année, les conditions météorologiques se dégradent et le changement d'horaire a une influence. Il faut refaire passer ces messages, d'abord sous forme de prévention puis de répression pour ceux qui continent de contrevenir à la loi. Ils engagent leur responsabilité mais aussi la vie de ceux qui partagent la route. Ce n'est pas acceptable.
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