Trafic de drogue : une "Black Week Stup" réussie pour la Police et le parquet avec onze interpellations
Du 5 au 12 décembre, la Police et le parquet ont mené une grande opération de démantèlement de trafics de drogue dans le quartier Saint-Jacques à Clermont-Ferrand avec onze interpellations. Et il y en aura d'autres…
Le quartier Saint-Jacques est la plaque tournante du trafic de drogue à Clermont-Ferrand mais aussi une place forte dans la région.
Du 5 au 12 décembre, la Police et le parquet ont mené une grande opération de démantèlement dans le quartier avec onze interpellations.
"Nous avons ciblé le début du mois de décembre car avec les allocations et les salaires, la possibilité d'acheter est plus importante explique la procureure de la République Dominique Puechmaille. Et cela a très bien fonctionné : nous ne sommes pas seulement sur des dealers de rue. Onze personnes ont été interpellées, dont deux mineurs, âgées de 16 à 23 ans, en possession d'argent ou de drogue (les deux parfois). La plupart n'en sont pas à leur premier coup d'essai. Tous étaient déjà connus, sauf un, pour des infractions sur les stupéfiants. Cinq résidaient hors du département…"
1,15 kg de résine de cannabis, 100 g d'herbe, 132 g de cocaïne et 1 700 euros ont été saisis. "C'est une satisfaction également au niveau des réponses pénales" expliquait la procureure.
Trafic dérangé
En effet, huit des suspects (guetteurs et revendeurs), jugés dans la foulée, ont été condamnés à des peines de prison. Six ont été incarcérés. Les peines vont de 8 mois avec sursis à trois ans de prison ferme. Un mineur, remis au parquet de Grenoble a été incarcéré, un second a été placé sous contrôle judiciaire à Clermont avec l'interdiction de paraître à Saint-Jacques et un troisième sera jugé en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).
"Nous avons manifestement dérangé ce trafic sur ce point de deal avouait la procureure de la République Dominique Puechmaille. Cela montre aux délinquants qui croyaient que le terrain était à eux, qu'en fait non, cela ne marche pas comme ça. Ce type d'opération a un impact certain sur le comportement des délinquants et sur leur confiance en eux. C'est une victoire."
Cette "Black Week Stup", la semaine noire des stupéfiants en Français, a vocation à se renouveler dans le futur.
"Nous avons eu cette idée au moment du mois de novembre et du Black Friday explique la procureure. Avec un véritable harcèlement de rue et de deal pendant toute une semaine."
"La vente a emporté a pris un méchant coup"
L'opération a été menée de la Muraille de Chine au boulevard de l'Hôpital et commençait à toucher des petites zones résidentielles au nord de Saint-Jacques.
"La lutte contre le trafic de drogue est une priorité pour la police déclarait le commissaire général Arnaud Bavois, directeur départemental de la sécurité publique. C'est une mission fondamentale et permanente. Depuis plus d'un an, on a remis les effectifs dans la lutte contre les stupéfiants, surtout depuis le mois d'août. On a fait un mois de juillet très anti-rodéo avec des résultats très positifs et dès le mois d'août, après des signalements et des plaintes des riverains qui se plaignaient d'une montée très forte du trafic de stupéfiants sur Saint-Jacques, nous avons fait un véritable harcèlement de rue, dans le sens policier du terme, anti-dealer et anti-vendeur. Après les résultats du mois d'août, nous avons décidé de poursuivre cette opération."
Avec la fin de la Muraille de Chine, ce trafic s'est déplacé et est devenu plus visible. Le mois d'août a été dédié à l'observation avant l'action. "Nous avons vu sur les réseaux sociaux que les points de deal étaient fermés non pas faute de client mais faute de main-d'œuvre : on peut dire que le but est presque atteint. Car il ne l'est jamais. Mais l'impact de cette semaine a été fort. Nous avions asséché la main-d'œuvre pour faire le business. La vente a emporté a pris un méchant coup."
Bassin de consommateurs attractif
Une vente qui avait fait son "cocon" dans ce quartier de Clermont et attirait du monde, dealers comme consommateurs…
"On observe des dealers venus d'autres villes sur Clermont-Ferrand observait Arnaud Bavois. Cela veut dire que le bassin de consommateurs dans cette ville est suffisamment attractif pour que ces gens se déplacent et prennent des risques forts vu notre engagement Police-Justice sur la lutte contre les stupéfiants. Il n'y a pas que du cannabis mais de l'héroïne et de la cocaïne. Le nombre de consommateurs n'est pas négligeable à Clermont-Ferrand."
Ce genre d'opération sera renouvelé à Saint-Jacques et ailleurs dans toute la Métropole et les 18 communes de la zone Police, de Châtel-Guyon au Cendre. Car de Saint-Jacques, plaque tournante du deal sur l'agglomération, se développaient d'autres réseaux. Venus parfois de loin…
"Qui dit vendeurs dit acheteurs rappelait Arnaud Bavois, directeur départemental de la sécurité publique. Nous sommes sur une logique économique, de l'offre et de la demande. À Saint-Jacques on trouvait des dealers de tous les quartiers. Ce n'est pas Saint-Jacques qui vendait à Saint-Jacques mais toute l'agglo qui vendait sur Saint-Jacques. Ce n'est pas pour autant que cela ne se vendait plus ailleurs mais c'est le point central. Ce n'est pas un coup comme ça. Ceux qui viennent jouer ici passeront tout ou tard par la case Hôtel de Police, par la case Parquet et tribunal correctionnel." A bon entendeur…
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