« Cette mesure n’est pas bonne… »
[caption id="attachment_218754" align="aligncenter" width="730"] Jean-Luc Lachard, président départemental de LCA-FFB, dénonce la réduction du périmètre d’éligibilité au prêt à taux zéro © DR[/caption] L’annonce de la fin du prêt à taux zéro (PTZ) dans certaines zones dîtes « détendues », principalement rurales et péri-urbaines, passe mal auprès des constructeurs de maisons individuelles. Jean-Luc Lachard, président départemental de LCA-FFB (La Chambre des Constructeurs et Aménageurs de la Fédération Française du Bâtiment), et dirigeant de l’entreprise Maison et Jardin, estime sans ambages que cette mesure « n’est pas bonne » et qu’il faut « revoir son contenu. » Et pour cause : seuls les acquéreurs à Clermont-Ferrand et à Chamalières, situées en zone B1, pourraient désormais bénéficier de ce prêt avantageux. Problème : même avec une aide, rares sont les familles qui ont les moyens de faire construire une maison dans ce secteur, vu le prix du foncier… Pour Jean-Luc Lachard, cette suppression voulue par le « Plan Logement » du Gouvernement pénalisera principalement les primo-accédants, qui constituent le poumon économique de la profession. Sans PTZ, beaucoup d’entre eux ne pourraient tout simplement pas faire construire. « Le PTZ représente 51 % de nos contrats signés depuis janvier 2017 en Auvergne. Cela veut dire que sans le PTZ, 5 clients sur 10 n’auraient pas pu devenir propriétaires » calcule-t-il. Par ricochet, la réduction du périmètre de ce dispositif incitatif impacterait selon lui toute la chaîne de construction : « sans primo-accédants, il n’y a pas de secundo-accédants. Le marché va se scléroser. Il y aura également un manque à gagner pour les entreprises du bâtiment locales, car c’est avec elles que nous construisons. Au niveau national, nous estimons que la suppression du PTZ conduirait à sacrifier 80.000 logements et 100.000 emplois » prévient le professionnel auvergnat. Autre raison de son amertume : comme d’autres départements, l’Allier serait exclu du dispositif. Jean-Luc Lachard, qui y possède des bureaux, ne comprend pas cette mise à l’écart. « En termes de revenus moyens par an et par habitant, le département se situe à la 89ème place nationale sur 100. Les gens ont du mal à se loger. Et après on nous dit que ce n’est pas tendu ! L’autre risque, c’est de faire de certains secteurs des déserts du logement, comme il existe des déserts médicaux » compare-t-il. La suppression des aides en zone périurbaine aurait un autre impact : elle chasserait les accédants à la propriété des agglomérations, ce qui va à l’encontre des logiques actuelles de densification et de reconstruction de la ville sur la ville.
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