Sylvain Massonneau : « nous aimerions juste avoir le temps de nous adapter »
[caption id="attachment_219190" align="aligncenter" width="715"] A l’image de Sylvain Massonneau, le plan logement du gouvernement inquiète les constructeurs de maisons individuelles (© Valentin Uta)[/caption] Depuis dix-huit mois, ce clermontois est vice-président national de LCA-FFB, en charge du métier de la maison individuelle. Il est également président de la commission digitale de ce syndicat professionnel. Quel est l’objet de cette commission au sein de LCA-FFB ? C’est d’essayer de détecter et d’accompagner ce que les nouvelles technologies peuvent avoir comme impact dans nos métiers. Il y a bien sûr le côté veille technologique mais nous sommes aussi force de proposition. Concrètement, nous rencontrons les fonctionnaires du Ministère du logement pour faire des propositions d’évolution et de simplification dans les démarches administratives, la façon de remplir les contrats, etc. L’objectif, c’est bien de bénéficier de la révolution technologique pour la mettre au service de nos métiers et de nos clients. Il y a un côté prospective là-dedans forcément intéressant ; cela nous permet de prendre de la hauteur par rapport à nos métiers, de suivre les tendances et les aspects comportementaux de la clientèle. Nous associons en plus à la commission des industriels qui développent des applications, des services ou des produits intégrant des fonctionnalités numériques, que ce soit de la domotique ou encore de la surveillance de la qualité de l’air. Comment appréhendez-vous la période actuelle, notamment après l’annonce du plan logement par le gouvernement ? Elle est forcément un peu anxiogène. Si l’on prend en compte l’Auvergne, la disparition des aides pour les zones B2 et C va être très impactante pour nous car il ne reste plus que deux communes qui seront éligibles aux aides de l’Etat, à savoir Chamalières et Clermont-Ferrand. Tout cela est bien limitatif à l’échelle de quatre départements. Au niveau national, nous travaillons actuellement pour amener le gouvernement à adopter une phase de transition qui soit plus douce que celle annoncée jusqu’à présent. Nous avons reçu un écho favorable pour la partie du prêt à taux zéro (PTZ) avec un abaissement des quotités étalées sur deux ans. C’est déjà un moindre mal. Mais il reste d’autres sujets où l’on a besoin d’avoir aux moins des réponses et quelque chose de plus doux. Si l’on se dirige vers un arrêt des aides, ce qui est probable, nous aimerions juste avoir le temps de nous adapter. Nous avons bon espoir d’arriver à quelque chose, notamment sur les APL, sinon ce sera un vrai séisme pour la profession. Si jamais le ministère n’accède pas à nos demandes, je pense qu’il sera obligé de prendre des mesures compensatoires durant l’année 2018 car le marché ne le supportera pas. Il ne s’agira pas alors d’une simple baisse mais de quelque chose de bien plus lourd. Nos sous-traitants n’auront pas le temps de s’adapter, notamment nos artisans, mais aussi tous les industriels qui investissent sur de nouveaux procédés et de nouveaux outils. Autant de choses qui demandent du temps.
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