À l'issue du Comité interministériel pour la Sécurité routière (CISR) qui s'est tenu le 09 janvier dernier, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé l'abaissement généralisé de la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h sur le réseau secondaire ; près de 400.000 km de routes sont concernés. Le 18 janvier, l'association « 40 millions d'automobilistes », opposée à la mesure depuis les toutes premières annonces ministérielles, a décidé de s'associer aux actions de la Fédération Française des motards en colère (FFMC) pour lutter contre l'entrée en vigueur des 80 km/h, prévue pour le 1erjuillet prochain et jugée inutile par 3 Français sur 4.
L'association « 40 millions d'automobilistes » l'a dit, répété et démontré durant des mois : l'abaissement généralisé de la vitesse maximale autorisée n'aura aucun effet positif sur l'accidentalité routière. De l'expérimentation de la hausse de la limitation de vitesse au Danemark au cours de laquelle une baisse de l'accidentalité a été constatée, au test polémique des 80 km/h dans quatre départements français pendant deux ans dont les résultats sont « soigneusement tus par les pouvoirs publics » selon l’association, les exemples de situations pour lesquelles le « théorème de Nilsson », qui voudrait que 1% de vitesse moyenne en moins permette une réduction de 4% de la mortalité routière, ne se vérifie pas.
« En validant cette mesure, le Premier ministre a cédé à des lobbies très influents, mais totalement déconnectés des réalités routières, qui ne font de la « sécurité routière » qu'avec des formules mathématiques archaïques qui ne prennent pas en compte un comportement induit des conducteurs face à une mesure incomprise » estime Daniel Quéro, président de « 40 millions d'automobilistes ».
Les usagers unis contre les 80 km/h
Suite à l'allocution du Premier ministre, la mobilisation des Français s'est encore accrue selon l’association : « cette mesure concerne tous les usagers de la route : automobilistes, motards, chauffeurs routiers... La grande majorité d'entre eux ne comprend pas et n'accepte pas cette mesure, parce qu'elle reflète la focalisation exclusive et typiquement française qui est faite en France sur le facteur « vitesse », au détriment de toutes les (nombreuses) autres causes d'accident, telles l'alcoolémie au volant, les stupéfiants, la dégradation de l'état des routes, l'hypovigilance... » analyse Pierre Chasseray, délégué général de l'association.
C'est cette réalité que les usagers veulent faire entendre aujourd'hui aux décideurs politiques ; « en s'associant à la FFMC, l'association « 40 millions d'automobilistes » permet à tous les Français qui le souhaitent de se mobiliser et espère que le Gouvernement entendra les revendications des usagers de la route et reviendra sur sa décision. Car il est temps que le Gouvernement s'emploie à faire de la sécurité routière avec les usagers, et non contre eux » déclare Daniel Quéro.
Des rassemblements entre usagers de la route seront ainsi organisés dans les départements par la FFMC et « 40 millions d'automobilistes » pour recueillir l'opinion de tous et mettre sur pied des actions de mobilisation et des manifestations qui se tiendront partout en France au printemps.
Parallèlement, « 40 millions d'automobilistes » poursuit son action via la mobilisation des élus parlementaires, nombreux à s'être officiellement déclarés opposés à l'abaissement généralisé de la limitation de vitesse. Des rendez-vous sont déjà prévus entre l'association et des députés et sénateurs au cours des prochaines semaines.
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