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2015-2025 : Clermont se souvient des attentats et célèbre la liberté d'expression

17h10 - 17 janvier 2025 - par Guillaume BONNAURE
2015-2025 : Clermont se souvient des
attentats et célèbre la liberté d'expression
Journaliste pakistanais réfugié en France depuis février 2018, Taha Siddiqui, prix Albert Londres 2014, a répondu aux questions des élèves.

En janvier 2015, 17 personnes étaient assassinées à Paris dans des attentats dont le Clermontois Michel Renaud président-fondateur du Rendez-vous du Carnet de Voyage. Clermont-Ferrand et sa jeunesse leur ont rendu hommage le 7 janvier dernier.

Le moment était grave. Solennel presque. Dans les salons de l'hôtel de Ville de Clermont-Ferrand et la veille dans le patio qui portera désormais le nom de Michel Renaud, tué dans la salle de rédaction de Charlie hebdo, l'heure était au recueillement et au souvenir.

Olivier Bianchi le maire puis Joël Mathurin, le Préfet ont prononcé deux discours pour se rappeler qu'un 7 janvier 2015, on a tué pour des dessins et des idées.

« Nous sommes ici avec la jeunesse, c'est toujours important qu'elle soit là pour continuer cette transmission de la mémoire, celle qui guide le chemin de notre existence a rappelé le maire. Comme le disait François Hollande, le terrorisme a l'effet du poison qui se distille dans la société. Dix ans plus tard, il met à mal nos valeurs. Nous ne sommes pas là juste pour commémorer une journée terrible et nous n'oublions pas ce qu'il s'est passé en Allemagne et aux USA. Nous devons dénoncer ce terrorisme tout le temps et cet islamisme radical mortifère qui menace notre République et notre Laïcité. En France, on ne tue pas pour des dessins ou des caricatures ou en raison de sa religion, de son autorité publique ou éducative. Ni au nom de Dieu. Aucune excuse. »

Avec les festivités de fin d'année, c'est vrai que l'on n'avait pas vu venir ce triste anniversaire des attentats de janvier 2015 de Charlie Hebdo, l'assassinat de policiers ou de passant ou de personnes de confessions juives lors de la prise d'otage de l'Hyper Cacher Porte de Vincennes.

Aux côtés d'élus, de journalistes, d'enseignants et de la jeunesse clermontoise, nous avons réfléchi à ces dix années passées et écouter. Comme pour faire encore son deuil... mais aussi conserver une certaine idée de la France, unie devant la barbarie et la bêtise. Unie après les attentats comme ces 70 000 personnes réunies Place de Jaude quelques jours après.

« Nous nous rappelons tous où nous étions au moment où les terroristes ont commencé à diffuser l'horreur a rappelé le Préfet du Puy-de-Dôme, Joël Mathurin. Ce fut un coup porté à l'esprit de la France et à ses valeurs universelles et à l'ensemble de notre communauté marquant notre mémoire collective. C'est notre devoir de conserver cette mémoire et la transmettre. On a le droit de critiquer les religions, de blasphémer mais pas de haïr les Musulmans, les Chrétiens ou les Juifs. »

Cette liberté n'est pas acquise en France mais le fruit d'une longue bataille. Le 16 octobre 2020 et l'assassinat de Samuel Patty nous l'a rappelé.

« Ils n'ont pas tué le soleil »

Les élèves des établissements Gergovie puis de Charles Baudelaire et Jeanne D'Arc ont prononcé des discours forts, des poèmes, réconfortants et optimistes avant de se transmettre le livre d'or qui circule d'école en école depuis le 7 janvier 2016. « Ils n'ont pas tué le soleil » rappelait l'un d'eux.

Enfin, le journaliste pakistanais réfugié en France depuis février 2018, Taha Siddiqui, prix Albert Londres 2014, a répondu à leurs questions. « Ces attaques contre Charlie ou Samuel Patty nous rappellent qu'il faut défendre nos libertés plus que jamais a expliqué le journaliste. Ces attentats ont développé une peur et une auto censure que nous devons combattre. Je le fais dans le journalisme ou dans nos discussions ou dans mon bar où j'organise des évènements littéraires ou des débats. Je vous invite tous à faire de même dans la mesure du possible. Merci et vive la liberté ! ».

Le journaliste pakistanais a retrouvé le reporter Georges Malbrunot le soir même pour une conférence sur la liberté de la presse à l'initiative de la Fondation Varenne.

Tous les ans, un hommage est rendu aux victimes des attentats de 2015, devant l'arbre de la Liberté, planté il y a dix ans au square Blaise Pascal. « Cet arbre synonyme de liberté a bien poussé » précisait Olivier Bianchi.

Les racines sont solides mais pas indestructibles. Et avant de rendre hommage aux morts du Bataclan le 13 novembre prochain, il convient toujours d'arroser cet esprit de liberté.

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