Délinquance : état des lieux
[caption id="attachment_220645" align="aligncenter" width="800"] Dans le Puy-de-Dôme, les cambriolages restent le gros point noir de la délinquance (© Woldike - Fotolia).[/caption] A l’occasion de l’audience solennelle de rentrée judiciaire du Tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand, le Procureur de la République a dressé le bilan de l’année 2017 en termes de délinquance dans le Puy-de-Dôme. Et le tableau n’est pas très reluisant… Hélas, pas de bonne surprise à attendre de ce côté-là. Ce qui en dit long sur l’état d’une société assez fracturée où certains ont décidé de faire des actes de malveillance une vraie profession. D’une manière générale, la délinquance a continué de croître en 2017 selon Eric Maillaud. Près de 30.000 crimes et délits ont été constatés l’année dernière dans le département, soit une hausse de 7 % par rapport à 2016. « La délinquance a connu une évolution assez similaire sur l’ensemble du département, aussi bien en zone police qu’en zone gendarmerie », observe le Procureur de la République. En zone police, les violences physiques ont enregistré « une hausse très importante » (280 faits supplémentaires), notamment les vols à main armée mais aussi les vols avec violence (+ 100 faits), les cambriolages (+ 300 faits), les vols à la roulotte et aux accessoires automobiles (+ 630 faits). Bonne nouvelle toutefois dans cette grisaille criminelle, les infractions à la législation sur les produits stupéfiants ont connu une baisse de 13 % avec « moins de 530 faits constatés. » Sur la Métropole, le point noir reste la hausse massive (20 %) des infractions d’appropriation selon le Procureur de la république, avec 6000 faits constatés en 2017. Par ailleurs, 1100 gardes à vue ont été prononcées, alors que la délinquance des mineurs est en baisse de 17 %. [caption id="attachment_220646" align="aligncenter" width="800"] Le Procureur de la République Eric Maillaud lors de son intervention (© J.-P. B.)[/caption] En zone gendarmerie, la délinquance a augmenté en 2017 de 4,5 % (+ 10 % sur deux ans). Si les gardes à vue et la délinquance des mineurs sont en baisse, les atteintes aux biens poursuivent « leur hausse inexorable » (de 7.700 à 8.000 faits). Là aussi, cambriolages et vols avec violence ont augmenté « dans des proportions inquiétantes » avec respectivement 17 et 29 % ! « Après le couloir rhodanien, cette forme de délinquance se développe sur un axe transversal allant de la Suisse au département du Puy-de-Dôme, en passant par la Haute-Savoie et la Haute-Loire », rapporte Eric Maillaud. En matière de « lutte contre l’insécurité routière » - dixit la terminologie officielle – la bonne nouvelle vient de la baisse du nombre d’accidents, « 315 au lieu de 340 » et du nombre de tués, « 37 au lieu de 41 ». Ce sont près de 100.000 automobilistes qui ont fait l’objet d’un contrôle d’alcoolémie en 2017 sur les routes puydômoises. Résultat ? 1.400 dépistages positifs. « Si le chiffre peut paraître extrêmement faible, il faut largement relativiser car l’on s’aperçoit que l’alcool était présent dans 45 % des accidents », relève le Procureur de la république. Ce constat amène à penser que le gouvernement se trompe de mesure en abaissant de manière arbitraire la vitesse de 90 km/h à 80 sur le réseau secondaire. Il faudrait plutôt cibler l’alcoolémie, où une tolérance 0 s’impose à l’évidence. Bref, que les choses soient claires une fois pour toute sur ce sujet… « Celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas », rappelle d’ailleurs le slogan de la Prévention routière depuis des années, sans que celui-ci ne soit suivi par les pouvoirs publics. Mais les marchands d’alcool, les bars et les restaurant ont besoin de tourner. Pas facile d’imposer une mesure qui pourrait avoir des incidences économiques…
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