Marielle Champenier « Nous allons mettre en location 317 logements »
La directrice de Logidôme évoque les sujets d’actualité de l’organisme, comme le relogement des habitants de Saint-Jacques ou la livraison du projet Kessler. Comment se déroulent les relogements des habitants de la Muraille de Chine et de l’Allée des Dômes ? Les relogements se passent comme prévu. Ils ont démarré en septembre 2017. 76 familles ont été rencontrées, dont 66 sur l’immeuble de l’Allée des Dômes, qui sera le premier à être déconstruit. Nous les rencontrons pour connaître à la fois leur situation et leurs souhaits. Cela fait partie de nos valeurs. Ensuite, nous leur faisons une proposition. Si elles disent « non », nous essayons de trouver autre chose. Je précise que les personnes concernées par ce relogement sont prioritaires sur toutes les attributions. De fait, elles ont des possibilités qu’elles n’avaient pas avant. Les familles sont-elles forcément relogées chez Logidôme ? Le bailleur qui démolit doit assurer sa responsabilité, et par conséquent reloger. Ceci dit, près de la moitié des personnes concernées souhaitent rester à Saint-Jacques, où Logidôme possède près de 3.500 logements. Nous avons donc de l’offre à leur proposer. Par contre, quand on nous demande quelque chose que nous n’avons pas, nous nous adressons aux autres bailleurs, pour voir si eux peuvent répondre. En tout cas, un vrai lien de confiance s’est instauré entre les familles et les chargés de relogement. Quel est le calendrier du projet ? Nous devrions reloger 70 à 80 personnes par an. Le relogement des habitants de l’Allée des Dômes devrait donc durer jusqu’en 2020. Viendra ensuite la déconstruction jusqu’en 2023. Pour la Muraille, le relogement aura lieu de 2019 à 2023, et la déconstruction de 2023 à 2025. Nous menons dans le même temps des études techniques et tout un travail avec l’agence nationale de rénovation urbaine. Quant au futur programme, il n’est pas encore défini. Mais il serait intéressant que les travaux démarrent rapidement après la démolition. Comment s’annonce l’année en termes de livraisons ? Nous allons mettre en location 317 logements. C’est beaucoup plus que d’habitude. En parallèle, 460 logements sont en cours d’étude ou de construction. Cela compensera nos 54 livraisons de 2017… Parmi les livraisons emblématiques, il y aura les immeubles de Kessler. C’est une très belle opération, issue d’un concours d’architecture Europan. Que dîtes-vous aux riverains qui se plaignent de la hauteur ? Dans ma carrière, j’ai connu des projets qui suscitaient une hostilité très forte. Je ne dirais pas que ce soit le cas à Kessler. En plus, ce quartier avait besoin que les choses avancent, que tous ces projets sortent de terre. On assiste aujourd’hui à un véritable renouveau, avec la mise en valeur des espaces publics par la Ville. L’intégration de l’opération a été particulièrement étudiée. La volonté de l’architecte était d’apporter un souffle de modernité dans le quartier. En plus de Kessler, nous avons bien avancé sur d’autres opérations comme l’ancienne caserne « CRS 48 » à Aubière ou le quartier pilote des Loubrettes aux Martres-de-Veyre, pour ne citer qu’eux. On parle parfois de logements sociaux occupés par des personnes qui n’ont plus rien à y faire… Il existe des situations inadmissibles, c’est vrai. Mais elles sont extrêmement rares. Et souvent, en région parisienne. Je n’ai pas connaissance de tels cas localement. Chez Logidôme, je crois que quelque 80 locataires sur 8700 dépassent les plafonds de ressources. Ils les dépassent petitement. Ce ne sont pas des gens riches. Et ils paient un surloyer… Mais le cas de Logidôme n’est pas exceptionnel. Si aujourd’hui 60 % des Français sont éligibles au logement social, 80 % de nos attributions restent très en-dessous des plafonds. En France, le logement social loge des gens de plus en plus pauvres. Mais il faut faire de la mixité pour éviter de reproduire certaines erreurs du passé. Quid de la nouvelle loi de finances, qui impacte les bailleurs sociaux ? C’est une très mauvaise nouvelle, car nous aurons moins de ressources… Il y aura forcément des répercussions. Il faut savoir que la production n’est qu’une petite partie de notre activité. La grosse activité, c’est la gestion. C’est donc aussi l’exploitation des organismes qui va être touchée.
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