« Les journalistes doivent être capables d’être des annonceurs de bonnes nouvelles »
[caption id="attachment_220878" align="aligncenter" width="800"] François Kalist admire la capacité des journalistes à passer rapidement d’un sujet à un autre © E. Thérond[/caption] François Kalist, l’archevêque de Clermont, a fait part de ses vœux à la presse il y a quelques jours. Voici ce qu’il faut retenir de cette entrevue. C’est un 24 janvier que François Kalist, l’archevêque de Clermont, a rencontré Info. Ce jour-là, on fêtait François de Sale, qui n’est autre que le saint patron des journalistes et des écrivains. Mais c’est un autre aspect de sa personnalité que l’homme de foi voulait mettre en avant. « Il a écrit une introduction à la vie dévote. C’est un livre d’une extraordinaire actualité. Il a été l’un des premiers à vouloir répandre la spiritualité dans le peuple, à vouloir inviter chaque personne à développer une vie de prière. Avant, c’était plutôt une affaire de spécialistes » rappelle-t-il, précisant que l’époque actuelle ferait bien de s’inspirer de cet « apôtre de la douceur. » Aux journalistes : « est-ce que vous en parlez ? Est-ce qu’il est important pour vous ? Comment le situez-vous dans votre expérience ? » François Kalist tenait à présenter ses vœux à la presse pour s’adresser à un autre public, pour apprendre à mieux connaître les journalistes. « Ce sont des partenaires méconnus. Nos relations sont limitées, occasionnelles, circonstancielles. Elles ne permettent pas de créer des liens. » Il voulait par la même occasion présenter ses vœux de « bonheur » et de « paix » à la profession, tout en espérant un engagement « concret » pour leur réalisation. « Il faut que chacun s’engage à la mesure de ses possibilités et de ses convictions » a-t-il dit. « Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de paix sans dialogue. C’est important dans notre société ».
« Développer son sens critique »
Aux journalistes, auxquels il reconnaît un « pouvoir médiatique », il demande d’agir « dans le sens du service ». « Un autre vœu, c’est qu’ils soient capables d’être des annonceurs de bonnes nouvelles. Franchement, on en aurait besoin. Les chroniques, qu’elles soient radiophoniques, écrites ou télévisuelles, finissent par être parfois un peu déprimantes. Elles sont souvent dans la catastrophe, dans le marasme, dans les choses qui ne vont pas… Certes, il y en a. Mais il y a aussi des choses qui vont bien. Il faut en rendre compte » expose-t-il. Nous lui demandons si le diocèse a aussi des bonnes nouvelles à annoncer. C’est le cas. « Sa raison d’être, c’est d’annoncer la bonne nouvelle de Jésus Christ Sauveur. C’est une issue pour tout ce qui nous fait souffrir, tout ce qui nous limite, tout ce qui nous rend malheureux. Mais nous ne faisons pas l’impasse sur les mauvaises nouvelles… » La crise des vocations par exemple ? Bien sûr. « A travers une crise, il y a toujours une vocation à rebondir. Mais cette pénurie qui dure, c’est aussi l’occasion de solliciter l’engagement d’autres acteurs. En ce sens, c’est aussi une opportunité. Puisqu’il y a moins de prêtres, faisons peut-être autrement, inventons d’autres manières d’organiser l’Eglise ». François Kalist a un autre vœu pour 2018. Un vœu qui concerne aussi les journalistes, sinon leurs lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs. « Il faut aider nos publics respectifs à développer leur sens critique, à approfondir leurs raisons de penser ce qu’ils pensent ou de dire ce qu’ils disent. Nous sommes quand même dans un monde de prêt à penser. Il faut dépasser les analyses un peu rapides, peser le pour et le contre, s’informer et informer. » Pour François Kalist, les journalistes ont leur rôle à jouer, même s’il est bien conscient des difficultés du métier : « Ce que j’admire chez les journalistes, c’est leur capacité à passer d’un sujet à un autre. Il faut qu’ils soient performants dans la minute. »La phrase « L’église, ce n’est pas le lieu où l’on célèbre la messe et rien d’autre. On peut faire des tas de choses dans les églises ; et sans sortir du cadre cultuel. On peut se réunir pour un chant de prière, partager l’Evangile, réciter le chapelet, réciter les vêpres, mais encore une fois sans sortir du cadre cultuel. Il ne s’agit pas de transformer les églises en je ne sais quelle salle de concerts. Ce n’est pas leur destination première, même s’il peut y avoir des exceptions… »
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