Samuel Frugier : « Le logement reste pour le Crédit Agricole Centre France une priorité stratégique »
[caption id="attachment_221375" align="aligncenter" width="800"] « Nous associons le physique et le digital dans tout le parcours immobilier du client », explique Samuel Frugier (© Service com CACF)[/caption] Véritable poids lourd du secteur, le Crédit Agricole a financé près d’un prêt immobilier sur deux l’an passé sur son territoire. Son directeur général adjoint dresse le bilan et évoque les perspectives des prochains mois pour la Banque verte. Info - Comment s’est déroulée l’année 2017 pour le CACF en termes de prêts immobiliers ? Samuel Frugier – Elle a été bonne, particulièrement pour le Crédit Agricole Centre France. Nous avons tiré notre épingle du jeu. 2017 a même été une année record pour nous, au moins pour trois raisons. Premièrement, avec la baisse des taux, cela fait déjà quelques années que les emprunteurs gagnent en pouvoir d’achat. Ces taux bas leur donnent de la capacité d’emprunt. Deuxièmement, nous avons enregistré un nombre de transactions plus élevé sur le marché, dans l’ancien comme dans le neuf. La troisième raison enfin, c’est que la concurrence est vive entre tous les établissements bancaires. On sait que le prêt immobilier est une solution phare pour capter de nouveaux clients et de fait, le portefeuille immobilier tourne entre les banques. En clair, le niveau des rachats des prêts entre banques a été très élevé l’année dernière. J’ajouterai qu’en France les banques prêtes à taux fixes, et comme les clients renégocient, nous avons donc des taux variables mais uniquement à la baisse (sourire…). Cet aspect est assez unique en Europe. Pour le Crédit Agricole Centre France, l’année 2017 a été marquée par 1,7 milliard d’€ de réalisations et plus de 14.000 ménages accompagnés dans leurs projets immobiliers. C’est un niveau de production que l’on n’avait jamais atteint et nous en sommes évidemment satisfaits. I. - Quel est le prêt immobilier moyen aujourd’hui accordé à un ménage dans la région ? S. F. - Si l’on fait un calcul rapide, cela fait environ 120.000 € par projet. C’est un chiffre qui n’évolue pas de façon significative d’une année sur l’autre et il reste comparable aux moyennes nationales. J’observe qu’à la différence de la plupart des régions de France, notamment les grands bassins urbains, nos territoires d’Auvergne et du Limousin n’ont pas connu une flambée des prix immobiliers. I. - Comment envisagez-vous l’année 2018 dans ce domaine, sera-telle dans la continuité de 2017 ? S. F. - D’une manière générale, je dirais que le logement, de l’amont à l’aval, reste pour le Crédit Agricole Centre France une priorité stratégique. C’est même inscrit dans les filières d’excellence du groupe Crédit Agricole. Je rappelle que nous sommes aujourd’hui leader sur tous les marchés dont celui du prêt immobilier. Nous finançons près d’un projet sur deux. Notre ambition est de poursuivre ce niveau de réalisations en 2018. A ce stade, avec un faible recul de deux mois, le niveau des transactions apparait en baisse significative de 35 % sur le début de l’année. D’autre part, comme l’essentiel du stock des prêts immobiliers a été renégocié par les clients, le portefeuille tourne moins entre les banques, et il y a moins de rachats et donc de dossiers. Sur les deux premiers mois, nous avons des encours qui continuent de progresser mais à un rythme nettement moindre que l’an passé. Mais ce n’est pas deux mois seulement qui vont faire l’année. Nous restons sur des ambitions très élevées, en part de marché comme en termes de réalisations. I. - Quelles sont les perspectives à court et moyen termes en matière d’évolution des taux d’intérêts ? S. F. - Cela fait déjà quelques années que l’on nous annonce une remontée des taux. A force de le dire, cela arrivera bien un jour. Personnellement, je ne vois pas à court terme une hausse significative des taux d’intérêt ; en tout cas pas de hausse significative qui serait de nature à désolvabiliser les emprunteurs. A plus long terme, comme le pensent les économistes, on entrevoit plutôt une remontée douce des index de taux qui pourrait être liée à la fin progressive des politiques d’accommodement de la Banque centrale européenne. Bien sûr, cela n’exclut pas des accidents conjoncturels liées à des tensions ponctuelles. I. - Quelles sont les raisons qui doivent inciter un jeune couple, souhaitant acquérir un bien immobilier, à venir pousser la porte d’une agence du Crédit Agricole ? S. F. - Ce sont les mêmes raisons qui pousseraient un couple moins jeune, un célibataire ou un investisseur quel qu’il soit. (Avec le sourire…) J’inciterai même tout le monde à venir nous voir. Sinon, c’est d’abord la valeur que nous donnons au conseil et à la compétence des conseillers, associée à la proximité de nos agences physiques pour ceux qui privilégient le contact en face à face pour cet instant clé que constitue l’acquisition d’un bien immobilier. Pour le client souhaitant passer plutôt par des parcours digitaux, nous avons également la possibilité de l’accompagner complètement grâce à nos outils. Nous associons donc le physique et le digital dans tout le parcours immobilier du client. Au final, ce dernier choisit le canal qui lui va le mieux. Une autre raison, c’est la compétitivité des prix que l’on propose et la rapidité que l’on a pour donner un taux et un accord dans la mesure où la délégation est dans les gènes du Crédit Agricole. Près de 95 % des décisions sont prises dans les agences. Je rappellerai enfin que notre banque, dans l’ensemble de la chaine du logement, met à disposition de la clientèle 110 collaborateurs sur le territoire grâce à nos agences immobilières Square Habitat. Celles-ci font de la transaction, de la gestion-location, etc. Nous sommes capables d’accompagner le projet immobilier au-delà de la seule acquisition.
Propos recueillis par Jean-Paul BOITHIAS
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