Les bibliothèques veulent ouvrir une nouvelle page
[caption id="attachment_221631" align="aligncenter" width="800"] Fabrice Boyer, président de l’ABF Auvergne, et Malika Abid, adhérente de l’association, se réjouissent de la publication du rapport Orsenna-Corbin, qui met bien en lumière ce que sont les bibliothèques aujourd’hui. © Emmanuel Thérond[/caption] Extension des horaires d’ouverture, création de nouveaux équipements, actions auprès des jeunes… L’ABF Auvergne (Association des Bibliothécaires de France) évoque les défis que doit relever la profession. Quand on parle des « Bibs », on pense souvent à Michelin ; plus rarement aux bibliothécaires. Souvent caricaturée ou victime de préjugés, la profession n’a pourtant jamais été aussi en phase avec son époque. Il suffit de jeter un coup d’œil aux bibliothèques d’Aarhus (Danemark), de Hume (Australie) ou de Shanghai (Chine) pour oublier la poussière et les clichés. Plus près de nous, la bibliothèque « Entre Dore et Allier » de Lezoux a obtenu récemment le prix de l’Innovation de Livres Hebdo. Ces projets sont la preuve que les bibliothèques peuvent devenir de véritables outils d’aménagement urbain, conçus pour transformer la ville en profondeur. La future grande bibliothèque de Clermont-Ferrand, qui devrait se loger au cœur de l’Hôtel-Dieu, suscite de fait de fortes attentes. Mais pour qu’elle puisse jouer pleinement son rôle, il faudra y mettre autant d’idées que de moyens. Idem pour le futur « Learning Center » de l’Université, prévu au sein de l’ancien bâtiment de « Magmas & Volcans » dans le quartier Kessler-Rabanesse… Si l’outil de travail s’est profondément modernisé au fil du temps, c’est aussi pour répondre à de nouveaux usages. Aujourd’hui, les « rats de bibliothèques » n’existent plus. Le public fréquente les établissements pour lire, échanger, découvrir, partager, s’amuser, s’émouvoir, jouer, écouter ou visionner. Le papier y côtoie les écrans, les images l’écriture, les étudiants les familles, les artistes les lecteurs. Gratuites et nombreuses, les bibliothèques constituent le premier réseau culturel français et sans doute le premier service public de proximité. Beaucoup d’établissements nouent d’ailleurs des partenariats pour développer des projets et écrire de nouvelles histoires.
Un appel à projets
« Il s’agit d’un écosystème ouvert à spectre large et à atomes crochus » soulignait, lors d’une conférence au Club de la Presse, Fabrice Boyer, le président de l’ABF Auvergne. Cette dernière « se réjouit » de la publication du rapport Orsenna-Corbin, qui met en lumière « de manière concise et brillante » l’activité actuelle du secteur et son indispensable rôle sociétal. L’association reconnaît aussi les efforts de l’Etat en la matière (+ 8 millions d’euros de dotation générale). Mais la profession attend désormais la concrétisation de certaines propositions, au premier rang desquelles l’extension des horaires d’ouverture. Les « Assises des bibliothèques », prévues le 9 avril, seront l’occasion d’aborder le sujet. Lors de la pose de la première pierre de la médiathèque de Gerzat, conçue par le cabinet bordelais Moon Safari, Olivier Bianchi précisait qu’il faudrait se poser la question de l’ouverture le dimanche, comme pour les musées ou les piscines. « Cela se fera dans le dialogue » assurait le président de Clermont Auvergne Métropole dans son discours. Pour Fabrice Boyer, il est important d’ouvrir « plus », certes, mais aussi « mieux ». Avant d’entreprendre quoi que ce soit, la question du « pourquoi ? » est donc indispensable. Sur le numérique, l’association estime que les propositions du rapport restent « en-deçà » des attentes. Autre sujet de préoccupation de l’ABF Auvergne : les jeunes. L’association constate que leur attachement aux bibliothèques est généralement fort au stade de l’enfance, mais distendu à l’adolescence. Dans cette optique, un appel à projets sera lancé au mois d’avril pour récompenser trois projets liant une bibliothèque à une structure scolaire autour de l’éducation aux médias, de l’éducation artistique et culturelle et de la diffusion de la culture scientifique. Les trois lauréats recevront 1000 euros chacun, l’idée étant de concrétiser les projets durant l’année scolaire 2018-2019.Moins de retard… Selon Nicolas Douez, adhérent au groupe régional de l’ABF, il manquerait actuellement près de 7.000 m2 de surface utile dans le réseau de lecture publique auvergnat. Ce « léger retard » sera largement rattrapé avec la création de la grande bibliothèque clermontoise (10.000 m2) et l’aboutissement des projets de Gerzat, Croix-de-Neyrat, Pont-du-Château, Riom, Thiers, Neuvéglise, Cunlhat ou Langeac.
En Auvergne… 119 bibliothèques de lecture publique 447 points de lecture 14 bibliothèques universitaires 532 ETP en lecture publique 109 ETP en bibliothèques universitaires 78.100 m2 pour la lecture publique 19.500 m2 pour les bibliothèques universitaires
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