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Incinérer plus ? Pour eux, c’est non…

00h00 - 26 mars 2018 - par Info Clermont Métropole
Incinérer plus ? Pour eux, c’est non…
Pour P. Bernard, G. Quenot et R. Anglaret (de g. à d.) cette décision aboutirait à une dégradation de la situation sanitaire et environnementale locale © E. Thérond - © ACTU_INCINERATEUR

[caption id="attachment_221804" align="aligncenter" width="800"] Pour P. Bernard, G. Quenot et R. Anglaret (de g. à d.) cette décision aboutirait à une dégradation de la situation sanitaire et environnementale locale © E. Thérond[/caption] L’UFC Que Choisir, Puy-de-Dôme Nature Environnement et l’ACIPAC refusent de voir incinérer 10.000 tonnes de déchets supplémentaires à Clermont-Ferrand. Chaque année, l’incinérateur de Beaulieu, exploité par Vernéa, une filiale de Suez, peut brûler jusqu’à 150.000 tonnes de déchets. 150.000 tonnes… Ce chiffre, qui en dit long sur le niveau de remplissage de nos poubelles, est en soi impressionnant. Mais une demande a été faite en préfecture avec l’appui du Valtom pour porter cette capacité à 160.000 tonnes, afin de traiter les déchets du site altiligérien d’Altriom, détruit dans un incendie en décembre dernier.

« Plus de pollution »

Ces 10.000 tonnes en plus, l’UFC Que Choisir (Gérard Quenot), Puy-de-Dôme Nature Environnement (Roger Anglaret), l’Association contre l’Incinérateur à Proximité de l’Agglomération Clermontoise (Patrice Bernard) et les membres du collectif contre l’incinération des déchets n’en veulent pas. Ils ont même organisé une conférence de presse pour le faire savoir. « Plus de déchets, c’est plus de pollution » s’inquiète Gérard Quenot. Très remontées, les associations précisent que Vernéa produit déjà 14 % du CO2 de la métropole clermontoise. « Là, on dépasserait les 15 % alors même que les collectivités sont incitées à diminuer leur production » explique Gérard Quenot. Les associations sont d’autant plus étonnées que pour obtenir un pouvoir calorifique optimal, il faudrait arroser ces déchets supplémentaires de boues de stations d’épuration, ce qui était jusqu’alors interdit. « Le surinvestissement initial serait donc à fonds perdus ce qui démontrer une gestion désastreuse des fonds publics. » A les écouter, ces 10.000 tonnes supplémentaires auraient aussi un impact routier, puisque le nombre de camions pour les transporter passerait de 30.000 à 33.000 environ. En fin connaisseur du dossier, Gérard Quenot rappelle également que l’incinérateur peut avoir des ratés ; et qu’il y en a eu « beaucoup » durant 3 ans. Leur impact sur l’environnement reste toutefois difficile à analyser. [caption id="attachment_221805" align="aligncenter" width="800"] La capacité de traitement de Vernéa pourrait passer de 150.000 à 160.000 tonnes par an © Info Magazine (archives)[/caption]

« Des zones d’ombre »

Mais alors, que faire ? Pour les trois d’associations, il possible de « dépanner provisoirement » la Haute-Loire sans modifier la capacité d’incinération et sans « dégrader la situation environnementale et sanitaire locale. » Comment ? D’une part, en détournant sur d’autres sites les déchets d’activités économiques. D’autre part, en optimisant le traitement biologique. « Il faut détourner la fraction fermentescible dans les poubelles vertes. Si ça peut se faire à Clermont-Ferrand, ça peut se faire ailleurs. Mais il faut une volonté politique… » souligne Roger Anglaret, pour qui l’unité de valorisation biologique de Vernéa ne fonctionne pas à sa pleine capacité. Autre grief des associations : leur difficulté pour obtenir des documents financiers précis et complets sur le fonctionnement de Vernéa. « Il y a une obligation de contrôle financier mais elle n’a jamais été mise en place. Il faut que la Préfecture impose cette commission car il y a des zones d’ombres. » Les associations promettent de « trouver les bons intervenants » pour faire valoir leurs revendications. Un sous-entendu qui en dit long sur leur détermination…

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