Grand Corps Malade « J’aime cette façon de scander les mots »
[caption id="attachment_222748" align="aligncenter" width="800"] Cet été, il fera une pause dans les concerts pour tourner son deuxième film, consacré à l’école. © Zuzana Lettrichova[/caption] Avant de fouler la scène la Coopé le 13 décembre, le slameur sera en concert le 25 mai à Aurillac dans le Cantal et le 7 juillet à Sainte-Sigolène en Haute-Loire. Entretien… Votre façon d’aborder la scène a-t-elle changé au fil du temps ? Non, elle n’a pas vraiment changé. Chaque tournée et chaque concert sont un peu différents. En tout cas, cette tournée se passe très bien. Nous avons un très bel accueil du public. Les concerts sont complets partout. De plus, nous avons bien travaillé le déroulé du spectacle, avec un mélange de nouveaux et d’anciens titres, des titres plus légers, festifs, et certains un peu plus graves… J’interviens pas mal entre les chansons. Je parle beaucoup avec le public, en expliquant tel ou tel morceau, en donnant des anecdotes plutôt rigolotes. C’est donc à la fois un vrai spectacle musical et quelque chose de convivial, en tête-à-tête avec le public. Qui est votre public ? C’est difficile à dire. Je fais des tournées depuis 12 ans ! J’imagine qu’il y a des nouveaux spectateurs à chaque fois. Il y a aussi un public fidèle depuis le début. Ce que je sais, c’est que c’est un public très large, très varié. Il est composé de tous les âges. C’est pour moi est une vraie satisfaction et une vraie fierté de voir qu’il y a des enfants, des ados, des adultes et même des personnes du troisième âge dans la salle. Certains viennent en famille… Que va-t-il se passer après cette tournée ? Elle n’est pas prête de se terminer ! C’est une tournée à rallonge, qui va s’étaler sur au moins un an et demi. On va faire des pauses, il y aura des mois plus chargés, d’autres plus calmes. Entre temps, je vais aussi tourner un film, que je co-réalise avec Mehdi Idir, avec qui j’avais déjà travaillé sur « Patients. » Du coup, nous allons faire une pause dans la tournée en août et septembre, avant de reprendre de plus belle au moins jusqu’à l’été 2019. De quoi va parler ce film ? De l’école. D’un collège en banlieue parisienne. On va rigoler et s’amuser pas mal avec des gamins, des profs, des adultes de ce collège-là, tout en se posant quelques questions sur les ZEP (Zones d’Education Prioritaire, NDLR) et le système scolaire dans les zones populaires. Nous sommes en plein casting. Pourquoi ce sujet-là ? Je viens de ces fameuses ZEP. J’ai grandi à Saint-Denis. Et l’école est un thème qui m’a toujours intéressé et préoccupé. Un album entièrement chanté, ce serait possible ? Je ne crois pas. Mais sur « Plan B », mon dernier album, il y a deux chansons intégralement chantées, avec deux ou trois refrains par-ci par-là. C’est une vraie évolution. J’aime beaucoup. Et sur scène, c’est très agréable d’entendre le public chanter avec moi… Mais basculer dans le genre n’est pas du tout d’actualité. J’aime le slam, cette façon de scander les mots. A une époque, Loïc Lantoine faisait de la « chanson pas chantée ». Cette formule vous convient ? Je connais un peu Loïc. Je me retrouve là-dedans. J’aime bien son expression. Mais je fais de temps en temps de la chanson chantée… Si vous pouviez donner un conseil au Grand Corps Malade que vous étiez à vos débuts, quel serait-il ? Je lui dirais de suivre ses instincts, de continuer à marcher au cœur. Je n’ai jamais fait une tournée ou un album sans en avoir vraiment envie. Aujourd’hui, je suis très émerveillé par tout ce qui m’arrive, de voir les salles pleines, d’avoir fait un livre, d’être en train de réaliser mon deuxième film, d’avoir fait des tournées dans le monde entier… C’est un privilège incroyable. Si je devais changer quelque chose sur les douze dernières années, ce serait… rien du tout ! Voilà le conseil que je pourrais donner au jeune artiste que j’étais. Vous connaissez bien Renaud. Quand l’inspiration est là, il peut écrire très vite… Est-ce aussi votre cas ? J’ai écrit le dernier album très rapidement, les deux tiers en deux mois… Pourtant, dans le slam, ce sont des textes très longs, très denses, en l’occurence sur quinze titres. Mais je ne dis pas que j’y arrive mieux que d’autres ! Pour moi, l’écriture est vraiment un jeu. J’y prends beaucoup de plaisir. Ce n’est pas un moment de souffrance ou de labeur.
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