L’exposition est enrichie d’archives historiques, de cartes, d’objets, d’œuvres d’art, de jeux, mais également de dix-sept témoignages vidéo, qui donnent un visage plus humain à toutes ces migrations. « Ici, c’est beaucoup de liberté, tout le monde est libre » témoigne Suliman Mohammad, d’origine pakistanaise. Les Clermontois le connaissent bien : c’est lui, sourire aux lèvres, qui vend des fleurs dans les restaurants de la ville à la nuit tombée…
La manufacture Michelin, présente dans 17 pays, a évidemment forgé l’identité de la ville et dessiné ses contours. Mais elle n’est pas la seule : l’Université Clermont Auvergne accueille aujourd’hui quelque 4.900 étudiants étrangers, soit 15 % de l’ensemble des effectifs. Les plus nombreux sont les Chinois, au nombre de 800 chaque année.
L’exposition n’occulte évidemment pas la population portugaise, qui a fait vivre de nombreux villages viticoles autour de Clermont-Ferrand. Au début des années 1980, elle représente 40 % de la population de La Roche-Blanche, 33 % de celle de Chateaugay et 20 % de celles de Dallet, Mirefleurs et Blanzat. On n’oubliera pas les Algériens : en 1970, 870 hommes seuls, originaires des régions de Jijel et Sétif vivent dans 42 garnis dans le quartier du Mazet, la plupart insalubres.
Déracinements et enracinements
Sous le prisme de différentes plantes (aneth, vigne, figuier…), l’exposition rappelle que l’histoire des migrations est faite de déracinements, d’enracinements, de fertilisation et d’hybridations des cultures. Une belle métaphore… « Je suis parti ; ici c’était froid, fermé ; mais ensuite j’ai vu que c’était une ville sympa. A part le climat » souligne le fidjien et ex-joueur de l’ASM Noa Nakaitaci, qui se définit comme un passeur entre deux cultures.
Ouverture du mardi au vendredi de 10h à 18h, les 1ers dimanches du mois et à l’occasion des journées européennes du patrimoine et d’Effervescences. Visites accompagnées gratuites tous les 1ers samedis du mois sur réservation (salle-gaillard@ville-clermont-ferrand.fr)
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