« Les prix sont en train de s’assagir »
[caption id="attachment_224917" align="aligncenter" width="776"] Pour ce professionnel, 2019 sera l’année de la copropriété en France © E. Thérond[/caption] Jean-Marc Torrollion, le président national de la FNAIM*, était à Clermont-Ferrand la semaine dernière. Morceaux choisis de sa conférence de presse. La conjoncture. « Pour 61 % des Français, c’est le bon moment d’acheter. Pour 44 %, c’est également le bon moment de vendre. Le rapprochement de ces deux pourcentages donne un marché équilibré, parce que la différence entre les deux est faible. C’est la raison pour laquelle nous avons eu une hausse de 42 % des transactions en trois ans, ce que vous avez encore cette année dans la région, avec un taux de rotation sur le parc de 2,8 ventes pour 1000 logements, ce qui est considérable. La moyenne est plutôt à 2,4. C’est un des taux d’activité les plus élevés depuis 8 ans. » Les prix. « En réalité, les prix sont en train de s’assagir. Je pense que nous aurons un atterrissage global France entière à +2 % à la fin de l’année. » L’avenir. « Nous avons quand même de bons signaux. Qu’est-ce qui pourrait casser cette dynamique demain ? Il est certain qu’un double effet de hausse des prix mal maîtrisée et de hausse des taux créerait un effet ciseau redoutable, qui désolvabiliserait très vite une partie de nos acquéreurs. La chance que nous avons, c’est que le prêt immobilier reste un instrument de conquête de premier plan pour les banques. Il y a une vraie concurrence bancaire sur le prêt immobilier. Et cela nous arrange. » La vacance. « Il y a eu une explosion de la vacance de logements en dix ans. C’est une vacance subie. Ce n’est pas une rétention. C’est un déclassement important d’un certain nombre de logements qui sont en déshérence, et pour lesquels il n’y a pas de marché, pas d’issue. Je pense que ce sont des logements en petites villes et centraux, des petits immeubles des années 20 ou 30, avec la petite boutique au pied. L’autre phénomène, c’est le siphonage des centres-villes avec migration à la périphérie. Cela concerne les villes jusqu’à 100.000 habitants. Au-delà, ce phénomène reste contrôlé. » Les propriétaires. « Le taux de propriétaires en France est de 58 %. Il ne progresse pas. Nous constatons qu’il baisse dans toutes les classes d’âges, sauf chez les plus de 65 ans. Il baisse également en milieu urbain et se recentre de plus en plus en termes de catégories professionnelle. En réalité, si nous n’avons pas un parc privé locatif puissant, on ne logera pas demain tous les Français. Cela peut être dû à un phénomène de prix, d’hyper mobilité, d’évolution de la structure familiale... Il ne faut pas oublier non plus qu’il y a 30 ans, on héritait de ses parents. Aujourd’hui, on hérite de ses grands-parents. La redistribution intergénérationnelle ne se fait plus ou alors différemment. » La copropriété. « 2019 sera l’année de la copropriété en France. C’est le sujet principal pour le logement. Pourquoi ? Parce qu’elle concerne 10 millions de logements, contre 800.000 en 1965. Elle est l’instrument juridique de premier plan pour toutes les constructions neuves en milieu urbain. Il y a aussi un enjeu sur le parc existant en matière de rénovation énergétique. Derrière, il y a aussi l’enjeu des copropriétés dîtes dégradées ou fragilisées. » *Fédération nationale de l’immobilier
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