LCA-FFB : les premières tendances 2019
Les constructeurs et aménageurs de la Fédération française du bâtiment (LCA-FFB) évoquent la conjoncture au niveau du logement neuf.
Après la profonde remise en cause des aides au logement neuf en 2018 (suppression du dispositif Pinel en zone B2, rabotage du PTZ en zones B2 et C et suppression de l’APL accession sur tout le territoire) et 15.000 ventes en moins, le marché de la maison neuve en secteur diffus s’est ressaisi au premier semestre 2019 selon LCA-FFB. À la faveur des excellentes conditions du crédit immobilier (taux et durée des prêts, apports personnels exigés) et, plus récemment, de l’anticipation de la fin programmée du PTZ neuf dans les zones B2 et C, les ventes enregistrent ainsi une progression de 4,7% sur les sept premiers mois de l’année en glissement annuel. A fin juillet sur douze mois, 123.100 ventes sont comptabilisées.
Pour l’exercice 2019, LCA-FFB prévoit un atterrissage du marché des maisons neuves en secteur diffus en hausse de 2% à 5% par rapport à 2018, soit entre 122.000 et 126.000 ventes. Néanmoins, cette situation exceptionnelle semble être arrivée à son terme selon l’organisme, qui ne souhaite pas un durcissement des règles prudentielles en matière de crédit immobilier.
LCA-FFB constate que la maison individuelle en secteur groupé subit l’onde de choc de la remise en cause des aides au logement : au premier semestre 2019, les ventes reculent ainsi de 8,6% par rapport au premier semestre 2018 et surtout les mises en vente s’écroulent de 36,5%. À quelques mois des élections municipales, traditionnellement peu propices au lancement de nouvelles opérations, le logement collectif inquiète également. Malgré une demande qui reste importante, les réservations (hors ventes en bloc) ont fléchi de 1,5% fin juin sur douze mois glissants, et les mises en vente reculent de manière préoccupante de 20,8% sur les deux premiers trimestres 2019.
De plus, LCA-FFB indique que pour ces deux segments de la promotion immobilière, les zones B2 et C sont sans surprise les plus durement impactées : « en glissement annuel sur le premier semestre 2019, les mises en vente et les ventes y chutent respectivement de 43,6% et 23,7%. » Dans ce contexte, et en cohérence avec la réforme profonde du zonage programmée après les prochaines élections municipales, l’organisme appelle le Gouvernement à annoncer dès à présent la prolongation du prêt à taux zéro en zones B2 et C jusqu’à fin 2021.
D’autant que le rabotage du PTZ sur ces territoires n’a pas eu l’effet escompté en matière d’orientation des projets vers les zones A et B1 dites tendues ou vers la rénovation de l’existant en zones B2 et C. De fait, pour de nombreux Français, accéder à la propriété n’est aujourd’hui possible qu’en neuf et en zones B2 et C, en raison des prix du foncier et des coûts de construction. Dès lors, pour une grande majorité des ménages modestes de ces territoires, la suppression du PTZ sera synonyme soit du blocage définitif de leur parcours résidentiel, soit d’un éloignement des centres urbains encore plus conséquent pour trouver un foncier plus abordable, en parfaite contradiction avec la lutte contre l’étalement urbain.
« Cela ne fera que renforcer les fractures territoriales, ainsi que le sentiment d’abandon et de déclassement de bon nombre de nos concitoyens », estime LCA-FFB. Pour la filière, cela engendrerait la perte de 12. 000 logements neufs en 2020, principalement dans l’individuel. Avec autant de conséquences pour l’emploi et l’activité dans ces territoires.
« L’assouplissement des conditions de crédit par les banques depuis la fin 2018 ne doit pas servir de prétexte à la suppression du dernier dispositif de soutien à l’accession à la propriété et au parcours résidentiel des ménages modestes de ces territoires, qualifiés tantôt de périphériques, tantôt de détendus, mais dans lesquels de nombreux besoins avérés de nouveaux logements sont à satisfaire. D’autant que le surcoût budgétaire associé à son maintien est évalué à environ 31 millions d’euros par an et que les recettes de TVA issues des logements ainsi sauvegardés s’élèveraient à près de 400 millions d’euros. Pour nous, les enjeux territoriaux et sociaux sont tels qu’il serait incompréhensible qu’une vision budgétaire de court terme l’emporte », estime Grégory Monod, Président de LCA-FFB.
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