Université Clermont Auvergne Des journées portes ouvertes et des projets
Mathias Bernard, le président de l'Université Clermont Auvergne, évoque l'actualité, notamment la réforme des études de médecine, les journées portes ouvertes du 15 février dans les nombreux établissements, ainsi que les grands projets.
Info - Que représente aujourd'hui l'Université Clermont Auvergne en chiffres ?
Mathias Bernard - L'UCA, c'est 37.500 étudiants avec une forte progression depuis 2017. Au total, il y a 20 composantes de formations, ce que l'on appelle communément les facultés. On propose également plus de 200 formations de tous niveaux, DUT, cycle Licence, cycle Master, Doctorat, des diplômes nationaux, des diplômes d'établissements, des cycles préparatoires. Enfin, nous employons 3.300 personnels permanents dont la moitié sont des enseignants ou des enseignants-chercheurs. L'autre moitié est composée de personnels administratifs, techniques et d'ingénieurs.
I. - Que pensez-vous de la réforme des études de santé, notamment de la première année de PACES ?
M. B. - C'est une réforme importante et qui fait consensus au niveau de l'Université, même si elle a été enclenchée un peu rapidement. A mes yeux, elle est nécessaire pour au moins deux raisons. La première, c'est quelle est faite pour les étudiants eux-mêmes car il faut bien reconnaître que la PACES produisait un vrai gâchis humain. Cette première année, souvent redoublée, était synonyme de bachotage intensif, pendant laquelle les étudiants faisaient beaucoup de sacrifices. Avec un taux de réussite relativement faible. Certains d'entre eux finissaient même par être dégoûté des études. 15 à 20 % sortaient du système sans aucun diplôme post-bac alors que souvent, c'était de bons voire de très bons élèves de lycée. Le nouveau dispositif va permettre aux étudiants qui n'arriveraient pas à intégrer l'une des filières santé de pouvoir se réorienter dans un autre cursus universitaire sans perte de temps. C'est très positif.
Le deuxième élément positif réside en la diversification des profils. La PACES sélectionnait jusqu'alors les personnes sur des profils très scientifiques avec des capacités mémorielles importantes. Maintenant, il y a une vraie diversité. Vont pouvoir accéder aux études de santé des étudiants qui ont mené des cursus littéraires, droit/économie/gestion, etc. Cela correspond bien à la polyvalence et à la multiplicité des compétences.Cette réforme devrait participer à former des professionnels de santé réellement polyvalents et pas seulement de simples techniciens.
I. - Les actuels étudiants de 1ère année de PACES, dont beaucoup seront redoublants l'an prochain, se sont inquiétés de la mise en place de cette réforme. Que leur répondez-vous ?
M. B. - Il faut bien les rassurer car l'année prochaine sera une année de transition. La PACES continuera à fonctionner en 2020-2021 pour les redoublants. Il y aura en parallèle deux systèmes, l'ancien et les deux branches de la nouvelle réforme, le PAS et le LAS, pour les lycéens qui auront le Bac en fin d'année scolaire.
I. - L'UCA organise ses traditionnelles portes ouvertes samedi 15 février, que peut-on en dire ?
M. B. - C'est un moment important, très complémentaire des autres modalités d'informations que l'on peut donner sur les salons ou ailleurs. Nous organisons ces portes ouvertes sur l'ensemble des sites universitaires. La journée permet de donner des informations beaucoup plus fines aux étudiants par rapport au projet d'orientation des étudiants. Ces derniers et leurs parents vont pouvoir rencontrer les différentes équipes pédagogiques afin de s'orienter sur les cursus existants. Ils pourront également visiter les locaux d'enseignement, les services d'appui comme ceux de la documentation, de la culture. Cela permet de voir concrètement ce que sont la fac et l'Université. Nous organisons en plus des ateliers et des animations spécifiques pour que les futurs étudiants puissent mieux se rendre compte de la réalité des formations.
I. - Quels sont les projets que vous allez mener en 2020 et au cours des années suivantes ?
M. B. - En ce qui concerne le volet étudiant, nous allons continuer la mise en œuvre de la réforme du 1er cycle universitaire. Il s'agit d'un chantier important avec la mise en place des parcours adaptés. Ils permettent d'individualiser les parcours de formation et parfois même les rythmes de formation des étudiants qui entrent à l'Université. Cela permet d'améliorer leur réussite mais aussi de faciliter leur réorientation. Le 2ème grand projet réside dans la négociation du contrat de plan État/Région, lequel aura des conséquences très importantes au niveau de notre patrimoine immobilier. en effet, nous avons des projets de rénovation de nos différents sites en centre-ville de Clermont. Nous avons déjà beaucoup investi sur le site des Cézeaux au cours des dernières années. Maintenant, nous nous attaquons aux trois sites que sont l'École de droit, le batîment de la Faculté de Lettres, à Gergovia et celui situé avenue Carnot. Nous souhaitons restructurer et rénover ces bâtiments qui accueillent au total plus de 10.000 étudiants. Nous allons y consacrer une enveloppe de 40 millions d'euros sur les sept prochaines années. Les premiers travaux pourraient démarrer en 2021.
I. - Qu'en est-il du label I-site ?
M. B. - C'est le troisième enjeu fort pour l'Université Clermont Auvergne, à savoir obtenir la pérennisation de ce label qui nous positionne parmi les quinze grandes universités françaises. Cette pérennisation, elle sera décidée par un jury international en 2021. L'année 2020 va donc être employée à bien finaliser les projets que nous avions portés dans le cadre de la période probatoire. L'objectif est d'avoir un très beau dossier à présenter devant le jury, notamment sur la partie recherche et sur la partie innovation pédagogique. On fait tout pour tenir nos engagements et je suis assez confiant pour la suite.
0 commentaires