Clermont-Ferrand : la campagne bat son plein
La course aux municipales à Clermont est lancée. A un peu plus d'un mois du scrutin, les différentes listes s'affichent et les candidats affinent leur programme. Voici quelques échos de campagne alors que des tensions et des rebondissements sont apparus.
Le maire-candidat tient ses 55 noms. Et ils les a dévoilés officiellement au sein de son local de campagne. 28 nouveaux visages y figurent soit une liste renouvelée à 54 %. Globalement, il s'agit d'une liste à majorité rose et verte (dix personnalités chacune en position éligibles pour les Socialistes et les Verts), avec des teintes de rose virant au rouge sur le côté. Rassemblant de nombreuses composantes de la gauche, elle est assez typée fonction publique aussi. Mais Olivier Bianchi est visiblement heureux de cette alchimie, qui mélange selon lui une grande diversité générationnelle, d'origine et de classes sociales. « J'en suis très fière car il y a un an je n'étais pas sûr d'y arriver. Finalement, elle est à l'image des Clermontois et Clermontoises », estime le candidat, qui veut faire de Clermont une référence en matière de transition écologique, sociale et démocratique. Son équipe annonce déjà l'organisation d'un grand meeting le 12 mars, à 19 h, au gymnase Autun (rue du Cheval).
Jean-Pierre Brenas, pour sa part, continue de battre le terrain. Marchés de la ville, réunions d'appartement, tractage dans les boîtes aux lettres... Lui et son équipe se démènent sans compter. Le candidat soutenu par LR affirme « qu'une dynamique est en marche et que rien ne pourra l'arrêter ». S'il veut faire de Clermont « la ville la plus sportive de France », quelques personnalités sont également venus lui apporter leur soutien comme l'ancienne championne de ski, Carole Montillet, ou encore le général de gendarmerie Bertrand Soubelet. Ce dernier a animé une réunion publique sur le thème de la sécurité à Clermont. Et puis coup de tonnerre ! Alors qu'il s'était porté lui aussi candidat, Michel Fanget a annoncé le 29 janvier qu'il ferait finalement liste commune avec Jean-Pierre Brenas...
Sous la bannière « Rassemblés pour gagner », les deux hommes ont annoncé officiellement leur alliance dans les salons de l'Hôtel Mercure, à Jaude. Celle-ci n'est pas un accord d'appareil : « la décision, nous l'avons prise nous-même. » Le tandem espère mettre fin à 75 années de gestion socialo-communiste. « La ville n'est pas une concession à vie pour une famille politique et l'on veut réaliser l'alternance attendue par les Clermontois. »
Marqué sous le sceau de la solidarité, leur programme s'articulera autour d'un triptyque : la sécurité, l'urgence climatique et la gestion rigoureuse. Il sera présenté le 20 février, la liste suivra le 26 avec « un rassemblement très larges », promettent-ils. Brenas sera n°1, une femme occupera la 2ème place et Fanget la 3ème. « Si Eric (Faidy NDLR) veut rejoindre l'alliance, il est le bienvenu. »
La tête de liste LREM, justement, a écrit aux autres candidats pour qu'ils prennent position contre la tentative d'intrusion dans sa permanence le 11 janvier lors de sa cérémonie des vœux. « Cet épisode révèle la tentation de certains de franchir une ligne rouge », a-t-il écrit dans un « Appel aux amis de la démocratie. » Quelques jours plus tard, son local a été tagué d'inscriptions antisémites, eu égard à la visite d'Emmanuel Macron en Israël ! Contexte social national oblige, cette campagne commence à accoucher de relents nauséabonds. On ne peut que le déplorer. Le 20 janvier, Eric Faidy a dévoilé une vingtaine de noms de sa liste « Ensemble transformons Clermont-Ferrand ». Et il l'assure : tous « incarnent le talent, la diversité et la richesse » de la ville.
Bien à gauche de l'échiquier politique, cela va finalement se bousculer au portillon. Marie Savre, pour Lutte Ouvrière, a décidé de rempiler (itw à paraître dans notre édition du 04/02). Chez Faisons Cause Commune, on a inauguré une permanence de campagne, située 21 rue du Port. Philippe Fasquel, la tête de liste, est présent en personne les vendredis, de 15h à 18h, et le samedi de 10h à 12h. « Outre des rencontres avec les associations, nous avons également entamé une série d'échanges avec le public dans des bars clermontois. Nous serons ainsi le 12 février au Régent et le 20 février, au Bien-Assis », souligne ce dernier.
Mise en cause publiquement par Dani Cohn-Bendit sur une chaîne TV nationale d'avoir « brisé la vitrine de la permanence d'Eric Faidy » en compagnie de membres de La France Insoumise et de Cégétistes, Marianne Maximi s'est défendue avec véhémence. Dans un courrier envoyé au candidat soutenu par LREM, elle y pourfend les « violences policières » et la politique poursuivie par le chef de l'Etat. Dans le même temps, Clermont en commun a ouvert sa « mairie du Peuple » au 41, rue Montlosier, organisé sa soirée de « solidarité avec les grévistes », tenu son assemblée générale et présenté les 25 premiers noms de sa liste le 29 janvier.
Tout à droite de l'échiquier politique, deux formations concurrentes ont annoncées leur engagement dans la bataille même si elles peaufinent pour l'heure leurs listes. Steven Seksek pour Les Patriotes (itw à paraître dans notre édition du 04/02) et le Rassemblement national. Le délégué départemental, Stéphane Force, a confirmé que son parti mettrait en avant une candidate lors des élections municipales, en l'occurrence Anne Biscos. Sous le mot d'ordre « L'essentiel pour Clermont », celle-ci a lancé sa campagne le 30 janvier, afin de « rompre avec le système mené par la Dynastie socialiste. »
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