Eric Faidy : « pour Clermont, la transition écologique est un tremplin »
Avec son équipe, le candidat soutenu par La République en Marche a travaillé depuis un an sur trois priorités : la transition écologique, la nouvelle démocratie destinée à associer les Clermontois à la vie de la cité et enfin, la sécurité.
Quelles sont les grandes lignes de votre pacte écologique présenté récemment ?
Je ne suis pas né écologiste mais je le suis devenu. Cette question du climat est une nécessité. Il faut s'en occuper. C'est un sujet qui doit être pris à bras-le-corps à tous les niveaux. Pour Clermont, la transition écologique est un tremplin, une belle opportunité. À Clermont, il n'y a pas de pistes cyclables continues et sécurisées. Sur ce sujet, ce qui est prévu en dix ans, nous le ferons en cinq ans en mettant plus de moyens financiers. D'autre part, pour les grands boulevard de ceinture comme Pourchon ou Côte-Blatin, nous dédierons dès la première année du mandat une voie aux mobilités douces. Pour les transports collectifs, sur les deux nouvelles lignes de bus en site propre votées par la Métropole, nous disons « très bien ». Mais dans le même temps, il faut de vraies alternatives aux véhicules individuels. Nous mettrons en place un réseau de navettes électriques permettant d'irriguer davantage la ville. Nous proposons également la gratuité des transports le week-end, une mesure écologique, sociale et bonne pour l'activité commerciale. Sinon, nous proposerons de transformer le visage de Clermont en créant une coulée verte qui partira des Salins en direction de Jaude, Gaillard, Dellile et le jardin Lecoq. Il s'agit d'une végétalisation massive. Lorsque je l'ai annoncé, l'été dernier, les spécialistes de la politique ont ricané. Aujourd'hui, c'est moi qui rigole. Que vient d'annoncer Anne Hidalgo à Paris ? À Nice, les habitants s'en portent très bien. À Grenoble, la ville a planté 6000 arbres, à Lyon, on en plante 2000 tous les ans. Ceux qui nous expliquent que ce n'est pas possible sont des rigolos, des conservateurs ancrés dans leur routine et leur mode de pensée. Autrement, dans chaque quartier, nous impliquerons également les habitants pour concevoir des salons de verdure.
Vous souhaitez amener une nouvelle gouvernance à la mairie, que peut-on en dire ?
Pour l'avoir vécu moi-même dans le quartier du Port, nous avons des élus municipaux qui ne nous écoutent pas. L'histoire des Gilets Jaunes, elle est complexe mais le message disait : « dans cette société, on ne nous écoute plus. On décide pour nous mais sans nous. » C'est pourquoi, je veux amener une nouvelle démocratie. Nous allons diviser cette ville en dix villages. Dans ceux-ci, on instaurera un conseil de village avec des Clermontois tirés au sort, des représentants d'associations et un élu du conseil municipal. Ce conseil sera chargé de contribuer à l'organisation de cette sorte de bassin de vie au quotidien. Qui est le mieux à même de dire ce qu'il faut améliorer si ce n'est les habitants eux-mêmes. Il faut décentraliser la gestion de cette ville. Cela implique que le maire accepte de lâcher un peu de pouvoir.
Au niveau de la sécurité et de la tranquillité publique, que comptez-vous faire ?
C'est une vraie préoccupation. Premièrement, il faut une volonté politique. Est-ce que l'on veut que cette ville soit tenue, oui ou non ? Mon équipe et moi, nous disons oui. Deuxièmement, suite à une étude détaillée menée avec des spécialistes, nous arrivons à la conclusion qu'il faut passer de moins de 50 policiers municipaux actuellement à plus de cent afin de revenir à une situation normale. Troisièmement, il est nécessaire de repenser toute l'organisation de la police municipale. Aujourd'hui, il n'y a pas de chef. Il faut un vrai spécialiste, lequel devra dépendre directement du maire. Il faut aussi que toutes les caméras de la ville soient reliées à un central, y compris les caméras techniques chargées de surveiller le parcours du tramway. Au sein du central, des agents seront chargés de surveiller les écrans jour et nuit. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Les agents doivent avoir aussi des horaires de travail élargis, notamment certains soirs et le week-end. Un vrai travail en commun avec la police nationale permettrait d'être plus efficace.
Que répondez-vous à ceux qui, notamment à l'extrême-gauche, vous accusent d'être le candidat de Michelin ?
Je suis Clermontois depuis quarante ans. J'ai la chance d'avoir travaillé dans une entreprise où beaucoup de gens de la ville et du département travaillent. Me faire ce procès, c'est quand même hallucinant. Doit-on en déduire que pour être candidat à la mairie de Clermont, il ne faut jamais avoir travaillé de sa vie ? Si le 22 mars je suis élu, je démissionnerai immédiatement de mon employeur.
Votre permanence a été l'objet d'attaques ou de tags, dont certains à caractère antisémite, qu'en pensez-vous ?
On continue à faire campagne. Je me dis que Clermont-Ferrand, ce n'est pas ça. Il s'agit d'une ville ouverte, où l'on peut dialoguer, où l'on n'est pas obligé de s'agresser. Le 11 janvier, il y avait quand même un élu de la majorité sortante parmi ces personnes, reconduit trois jours plus tard. Un élu de la République empêchant un autre candidat de tenir une réunion dans sa permanence, c'est assez hallucinant et ça n'a fait réagir personne.
Que pensez-vous de l'attelage Brenas-Fanget ?
Je n'en pense rien. Chacun se détermine en fonction de ses convictions. Je travaille depuis un an avec une équipe qui propose un projet pour Clermont. D'autres ont fait des choix différents en additionnant des scores supposés après s'être battus pendant des années. Mais bon, je n'ai pas d'avis sur la question. Je ne suis pas là pour un poste ou un titre. Les Clermontois et les Clermontoises choisiront soit la continuité, soit un projet de changement avec une vraie alternance qui fera rentrer la ville dans le 21ème siècle.
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